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Consommateurs en Tunisie : connaître et défendre vos droits

Date de publication : 15/11/2025

En Tunisie, chaque consommateur bénéficie de droits légaux clairs. Par exemple, les produits vendus doivent être sûrs en usage normal et ne pas mettre en danger la santé ou les biens. Le vendeur est tenu d’informer clairement l’acheteur (notice d’utilisation, composition, risques éventuels, etc.). Il doit aussi fournir une garantie légale : tout bien acheté peut bénéficier d’une réparation, d’un remplacement ou d’un remboursement en cas de défaut. En pratique, si un appareil tombe en panne, le client peut exiger qu’il soit réparé ou échangé sans frais (ou remboursé si irréparable). Cette garantie légale est prévue par le Code des obligations tunisien et s’applique à tous les contrats de vente.

D’autres droits fondamentaux protègent le consommateur :

  • Information et transparence : toute publicité ou contrat doit être clair, non trompeur et rédigé dans une langue compréhensible. Les clauses abusives (par exemple imposant un déséquilibre injuste au détriment du consommateur) sont strictement interdites et nulles de plein droit. Le consommateur a droit au prix annoncé, sans frais cachés, et à une facture ou un reçu détaillé.
  • Service après-vente (SAV) : si vous souscrivez un SAV séparé (par exemple installation, réparation), le contrat doit décrire précisément les prestations et droits associés. Ce service s’ajoute à la garantie légale, il ne s’y substitue pas.
  • Droit de rétractation : pour les achats à distance (Internet, téléphone, démarchage), vous disposez en général de 7 jours francs après réception pour changer d’avis. Le consommateur n’a pas à se justifier ni à payer de pénalité (seulement les frais de retour éventuels). Si le vendeur n’a pas fourni toutes les informations obligatoires, le délai de rétractation est étendu à 30 jours. Dans ce cas, il doit rembourser l’acheteur dans un délai de 15 jours après réception de la rétractation. Attention, certains biens (produits sur mesure, périssables, audio/vidéo descellés, etc.) et services (voyages, hôtels, etc.) ne sont pas soumis au droit de rétractation.


Les lois et organismes de protection

Plusieurs textes légaux protègent les consommateurs tunisiens :

  • Loi n°92-117 (1992) sur la protection du consommateur : fixe les principes de sécurité des produits, de loyauté et d’information.
  • Loi n°31-08 (2008) sur le code de la consommation : définit en détail la garantie légale, le droit de rétractation, l’interdiction des clauses abusives, et organise les recours du consommateur.
  • Loi n°2000-83 (2000) sur le commerce électronique : encadre les achats en ligne, notamment le délai de rétractation pour les achats à distance.


Les institutions en charge de faire respecter ces lois sont :

  • Le Ministère du Commerce - Direction de la Qualité et de la Protection du Consommateur. Ce service public veille aux pratiques commerciales (étiquetage, conformité des produits, loyauté des prix, etc.) et recueille les plaintes des consommateurs. Il peut inspecter les magasins, sanctionner les fraudeurs et orienter les plaintes. Un numéro vert est même dédié aux consommateurs : en composant le 80 100 191, puis le code 1879, on peut signaler une infraction ou obtenir des conseils.
  • INNORPI (Institut national de la Normalisation et de la Propriété Industrielle). Cet établissement public élabore les normes tunisiennes pour de nombreux produits (électroménager, alimentaire, etc.) et délivre les certifications de qualité. En assurant la conformité des produits aux normes de sécurité, INNORPI participe indirectement à la protection du consommateur.
  • Institut National de la Consommation (INC). Créé en 2008, l’INC est un établissement public sous tutelle du Commerce chargé de conseiller le consommateur, publier des études comparatives, informer sur les risques et droits liés aux biens et services. Il réalise par exemple des tests comparatifs (voitures, produits alimentaires, etc.) et diffuse leurs résultats au public.
  • Associations de consommateurs notamment l’Organisation tunisienne de défense du consommateur (ODC). L’ODC est une ONG fondée en 1989 pour assister les consommateurs. Elle informe, conseille et peut relayer des réclamations auprès des autorités. Il existe peu d’associations organisées, mais l’ODC est la plus connue, affiliée au réseau mondial des consommateurs.

Au plan institutionnel, la loi a aussi créé le Conseil National de Protection du Consommateur, qui réunit périodiquement représentants de l’État, associations et experts pour émettre des avis sur les politiques de consommation. Bien que ce conseil existe sur le papier, c’est le Ministère du Commerce et les syndicats professionnels qui restent les acteurs principaux dans la pratique.

Que faire en cas de litige ?

Si vous rencontrez un problème avec un achat (défaut du produit, publicité mensongère, refus de garantie, etc.), voici quelques étapes clés :

  • Résoudre à l’amiable. Contactez d’abord le vendeur ou le fabricant. Exposez clairement votre réclamation (par exemple, votre téléphone est tombé en panne alors qu’il est sous garantie d’un an) et demandez la solution prévue (réparation ou échange gratuit). Gardez tous les justificatifs (factures, contrats, messages). Parfois le service après-vente suffit à régler le problème.
  • Saisir les organismes compétents. Si le vendeur ignore votre demande, vous pouvez déposer une plainte auprès du Ministère du Commerce via son site ou sa plateforme nationale de réclamations. Vous pouvez également contacter l’ODC pour obtenir des conseils et des lettres types. Ces organismes peuvent parfois jouer le rôle de médiateur et alerter les autorités.
  • Médiation ou conciliation. Avant de passer au tribunal, vous pouvez proposer une conciliation. Il n’y a pas de médiateur unique du consommateur, mais certains secteurs ont leur médiateur (ex. médiateur bancaire gratuit en cas de litige avec une banque). Les chambres de commerce proposent aussi parfois des centres de médiation.
  • Action en justice. En dernier recours, vous pouvez porter l’affaire devant le juge : généralement le Tribunal de première instance compétent, ou le Tribunal de commerce si le litige est commercial. Les petits litiges peuvent relever d’une procédure simplifiée. En justice, vous pourrez demander l’application de la loi (par exemple réparation du préjudice si le bien était défectueux). Sachez que les clauses abusives sont considérées d’ordre public et peuvent être dénoncées au juge.


Exemple concret : Vous achetez un ordinateur portable, livré non conforme (clavier défectueux) malgré sa garantie constructeur. Vous pouvez exiger du vendeur la réparation sans frais ou un échange. Si le vendeur refuse, contactez la Direction de la protection du consommateur (ministère du Commerce) ou l’ODC pour signaler le problème. En dernier recours, vous pouvez saisir le tribunal pour faire valoir votre droit à un produit conforme.

En résumé, la législation tunisienne offre aux consommateurs de nombreux droits (sécurité, information, garantie, rétractation…). Pour les faire respecter, sachez où vous adresser : d’abord le vendeur, puis les organismes publics (ministère, INC) ou associatifs.


La photo de couverture est générée par l’IA.

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