Reconnue comme l’une des plus grandes voix live, l'artiste Beth Hart nous accorde en toute spontanéité une interview où elle partage avec nous les secrets de son sucées , son parcours musical ainsi que ses conseils pour les jeunes artistes d'aujourd’hui.
À quel point votre dernier album ‘‘Fire on the floor” est-il différent des autres albums ?
Eh bien, Je pense que chaque disque est différent, c’est essentiellement dû au fait que je travaille avec différents producteurs. Je ne me limite pas à un seul producteur parce que je veux que le son change, je varie aussi énormément mon style d’écriture, après c’est au producteur avec lequel je travaille de choisir les textes qui lui conviennent ...
Je m’estime chanceuse en tant que chanteuse car tous les producteurs avec lesquels je travaille se donnent à fond, et j’en suis vraiment reconnaissante.
“Better than home”, mon disque précèdent était un mélange de jazz, avec un peu plus de blues aussi, c’était plutôt un album confessionnel, personnellement, quand je fais un disque dans ce genre, les paroles tournent un peu plus vers le gospel soul, car le jazz ne rime pas avec colère et agressivité, le jazz doit donner un rendu plutôt sexy.
Vous allez vous produire en Tunisie pour la première fois, quelles sont vos attentes, surtout que vos deux spectacles de Tabarka et Hammamet affichent déjà complet ?
Sans blague! ?a fait du bien d’entendre ça ! Je dois vous dire qu’à chaque fois que je joue dans un endroit, et spécialement un endroit où je n’ai jamais été avant, je me sens à la fois excitée et un peu anxieuse parce que je tiens à ce que les gens en profitent réellement. Donc ma seule attente est que moi et mes musiciens arrivions à faire jouer de la bonne musique, on fera en tout cas de notre mieux. Je suis très impatiente maintenant que vous me dites que c’est complet, j’ai hâte d’y être!
Votre liste de chansons varie toujours selon les concerts, quelle est la raison de ce choix ?
Vous savez, ma capacité de concentration est comparable à celle d’un enfant d’un an, donc je suis incapable de répéter la même chose encore et encore et puis j’aime bien improviser et faire en sorte que le public ne sache pas ce qui l’attend. Je ne me soucie pas des erreurs, car l’erreur est humaine ! J’aime bien me lancer des défis et changer constamment. A mon avis, ce qui nous motive en tant que chanteurs c’est de ne pas se répéter.
Si on revient un peu en arrière, qu’est-ce qui rend le titre “No place like home” si spécial pour vous?
C’est une chanson très spéciale pour moi, et c’est même ma préférée de toutes, c’est dû au message que portent les paroles de cette chanson et ce qu’elles représentent pour moi, vous savez, j’ai passé le début de ma vie d’adulte à fuir la maison, à en avoir peur et à vouloir être quelqu’un de meilleur, et maintenant que j’ai 45 ans et que ma vie s’est stabilisée, je suis reconnaissante et j’ai moins peur. Je suis humaine et je résiste à mes peurs et à mes insécurités, j’arrive désormais à les dépasser. Je me sens beaucoup mieux maintenant quand je suis chez moi ! J’adore L.A., ça me donne l’impression que j’ai beaucoup appris et que j’ai dépassé mes peurs, ça me fait du bien d’avoir ça dans ma vie.
Auriez-vous des conseils à donner aux jeunes artistes en Tunisie et ailleurs ?
Oui bien sûr ! Le premier conseil est de ne jamais laisser quelqu’un ou quelque chose déterminer ce que vous valez en tant qu’artiste, en d’autres mots, ne vous prenez pas trop au sérieux et ne laissez jamais les autres définir qui vous êtes. Faites les choses qui vous rendent heureux, pas riches, ni célèbres. C’est très important, parfois des personnes peuvent vous briser et vous poussent à laisser tomber ce que vous êtes ou peuvent vous lécher les bottes, sans que vous vous rendiez compte que c’est faux. La meilleure attitude à avoir est de croire en ce que vous êtes et vous pourrez ainsi répandre la joie autour de vous.
Beth Hart jouera au Tabarka Jazz Festival samedi 22 Juillet 2017 et au Festival International de Hammamet dimanche 23 Juillet 2017.
Oussema Ben Mahmoud