Cinéma/Série/Geek

The sinner : Tout le monde sait qu’elle l'a fait, mais personne ne sait pourquoi

©USA NETWORK

« THE SINNER», c’est le titre de la nouvelle minisérie américaine du genre Thriller, sortie  au mois d’aout (2017), pendant que la plupart de nous cherche de quoi raccourcir les longues nuits de l’été. Je déconseille cette série aux spectateurs atteints par le blues de la rentrée, ou la fin des congés ou l’adieu des amours de l’été ! En revanche, je la recommande fortement aux adeptes des sensations fortes et des expériences visuelles inégalées ! Cette série est un véritable exercice d’investigation, de décodage et de déchiffrage de la psychologie complexe de l’être humain.

 

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Loin des clichés des séries Trash qu'on a assez de voir sur nos écrans, Antonio Campos ce jeune réalisateur, producteur et scénariste américain d'origine brésilienne, nous a offert un drame bien futé. Après After School (2008) et Marta Marcy May Marlène (2011), il nous a confirmé son obsession  par les thématiques de la religion, la violence et la paranoïa. 


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L’héroïne de The Sinner est Jessica Biel que je n’ai pas vu interpréter un rôle avec cette sincérité, et cette profondeur depuis London (2005), L’illusionniste (2006), et Next (2007). Le personnage qu’elle joue lui va comme un gant, et sa fusion  époustouflante avec l’atmosphère dérangeante suggérée, nous rend impossible de distinguer l’actrice de l’interprète.  Bill Pulman quant à lui dans son rôle du détective Harry, a laissé apparaître un côté sombre et inattendu de sa personnalité.

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Dès le premier épisode on assiste à une boucherie, où Cora (interprétée par  Jessica Biel), assise au bord de la mer, accompagnée de son époux Mason et de son fils de 2 ans, sauta brutalement sur un inconnu pour lui infliger 7 coups de couteau sur son buste et son cou, sous le regard de tout le monde. A peine une fraction de seconde, et elle lui a ouvert les artères. La victime trempée dans son sang, n’a fait aucune réaction.  Poignardé brutalement, il n'a pas pris sa défense, en revanche, il l’a fixa des yeux, s’abandonna à elle, et s’adonna paisiblement à sa mort imminente. Bien que le jeune homme exécuté soit à priori inoffensif, il a tout de suite provoqué l’attention de Cora.   Pourquoi cette ultra-violence ? Pourquoi elle a décidé de lui perpétrer ce massacre ? Pourquoi une exécution en public? Est-ce un règlement de compte ? S’agit-il d’un criminel dangereux ou c’est juste les conséquences d’un déséquilibre mental soudain ? Qu’est ce qui lui a procuré cette envie pressante de l’anéantir et de lui voler sa vie instantanément ? Choqués par ce meurtre sauvage, femmes, enfants et familles, ont pris la fuite pour échapper à la cruauté de cette "meurtrière". Indigné par cet acte imprévisible commis devant son fils en plus, son époux Mason ne retrouve plus les mots. Il demeure bouche bée, en rengainant "Do you know him?" "Tu le connais?"

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 A partir de cette scène, le réalisateur a inversé le code central  du genre Thriller : la quête de l’assassin est annulée, car il est déjà là, pris en flagrant délit. On se met à chercher plutôt l’origine de la réaction de Cora qui a induit au meurtre. Pour les spoilers qui n’attendront pas le huitième épisode qui marque la fin de cette œuvre,  vous pouvez sauter des chapitres pour révéler les secrets de Cora : il suffit de jeter un œil sur le dernier chapitre du Best Seller qui a inspiré  Anonio Campos : « THE SINNER » de l’écrivaine  Petra Hammasfahr sorti en 2007.

                                                                                                                                                                                                                   Emna Bhira