Interview d’Ilyes Messaoudi Co-fondateur de la Galerie La la Lande
La la lande ? On a tendance à penser Damien Chazelle, jazz et la fameuse phrase « fais-moi tourner sans m’écraser les pieds » ! Et bien non c’est loin d’être cette fable mélancolique et cinématographique, que tout le monde vénère mais plus un espace dédié à l’Art contemporain ! On a juste envie de dire ARTE VIVA ARTE ! La galerie a pour concept de démocratiser l'Art contemporain par la promotion de la réflexion sociétale dans le domaine artistique. Lala lande est le fruit d’une collaboration entre Ilyes Messaoudi et Sofien Trabelsi, deux jeunes tunisiens appartenant au monde de l’Art contemporain, qui ont pour vocation d’importer l’Art méditerranéen à Paris et vice-versa. Ils sont bien partis pour être dans la cours des grands !
La la Lande ? Faites-vous référence à la rue Lalande dans le 14ème arrondissement de Paris ?
11 Rue Lalande est une adresse qui a toujours été un point de culture et d’art dans le quartier Daguerre. Avant La La Lande, l’espace s’appelait le Cube Rouge, fondé en 2000 par Jérôme Godin, passionné de design scandinave des années 50 et organisateur de fêtes. Nostalgiques, les habitués retrouvent aujourd’hui les vernissages du Cube Rouge, mais dans le cadre contemporain de la galerie La La Lande. La galerie dont le nom est synonyme d’euphorie et de rêve, est un lieu hybride de création et de rencontres ainsi qu'un territoire d'expression unique et privilégiée.
Ayant une infrastructure élégante, l'espace permet une scénographie inédite et unique à chaque exposition.
Avant d’ouvrir votre propre galerie, quel a été votre parcours ?
Après des études de design à l’ESSTED, je me suis consacré à l’art plastique, discipline que j’ai toujours pratiqué en autodidacte. J’ai commencé mon projet « Les Nuits de Shéhérazade » à Paris en 2016, j'ai eu un soutien exceptionnel des amateurs d’Art venant des deux rives et j'ai pu m’ouvrir au milieu artistique parisien. J'ai rencontré plusieurs personnes dont Mme Ben Amara qui m’a confié l’espace. Parmi ces personnes, il y a de nombreux jeunes artistes qui ont du talent mais qui manquent de visibilité. Je me suis associé par la suite avec Sofien Trabelsi, diplômé récemment en Master Stratégie du Développement Culturel, (spécialité : Publics de la Culture et Communication) qui est le responsable de la communication et de la production à la galerie. Il a déjà travaillé sur des projets artistiques divers dans le milieu parisien.
La galerie existe depuis quand ?
La galerie est aussi jeune que ses artistes; elle a vu le jour en Novembre dernier.
Quels types d’artistes vous représentez ?
Nous avons enchaîné avec plusieurs artistes dont beaucoup sont de nationalité tunisienne, tels quel Alya Mlaiki, Khaled Kolsi et moi-même. Nous avons aussi accueilli la galerie tunisienne XYZ qui a réussi à donner de la visibilité à ses créateurs multidisciplinaires.
En février, l’artiste performeuse et mannequin Zoé Duchesne a exposé une série de photos au sein de la galerie. En mars, a eu lieu notre première exposition collective 100% dessin à l’occasion du mois du dessin à Paris, en collaboration avec le collectif ZAMAKEN qui était à son tour présent au salon du Dessin
Avez-vous eu du mal à vous introduire dans le monde des galeries parisiennes (Avec d'éventuelles participations aux grandes foires d’Art contemporain tel que Art Paris Art Fair/ Les biennales ?) ?
Pour le moment, nous n’avons reçu que des retours positifs et de l’encouragement de la part des galeries parisiennes, tunisiennes et internationales qui nous connaissent et qui ont entendu parler de nous. Ils estiment que nos expositions sont aussi originales, par la scénographie que par la qualité des artistes sélectionnés.
Aujourd’hui, les salons manifestent un enthousiasme particulier envers les jeunes galeries, ce qui nous laisse optimiste de pouvoir en faire partie dans les prochaines années.
Safia Ounaies