Théâtre/danse/littérature

concert amber

Le concert Amber a animé notre soirée ramadanesque et nous a transportés au milieu des étoiles et de la brume du croissant grâce au talentueux musicien Omar El Ouaer Trio & Yasmine Azaiez doublée par ses talents de violoniste et chanteuse, ainsi que le reste des concertistes.

L’odeur du Misk  s’évaporait au cœur des instruments, voyageant de la Goulette à la Havane allant jusqu’au sud des Etats Unis… Une nuit accouplant musique orientale, cubaine, Jazz, et diverses découvertes harmonieuses et ce, au Théâtre 1797 (école américaine) qui ne cesse de nous gâter avec ses projections de films, pièces de théâtres, concerts,…
Omar nous a carrossés avec ses différents morceaux ; Misk, Mirrors, Ritek ma naarefouin (reprise), Balade plus balade (pour sa femme), Innocent (celle qui a chaviré le cœur des spectateurs et en particulier celui des américains).

On a par la suite, eu le privilège d’interviewer les deux artistes cités ci-dessus :

Omar El Ouaer :


1) Que représente pour vous la musique ?

« La musique c'est ma vie, j'ai commencé le conservatoire à l'âge de 11 ans et depuis, je n'ai pas arrêté.
J'ai eu la chance de faire de ma passion mon métier.
Ce n'est pas facile en Tunisie d'être musicien mais on s'en sort avec les projets, l’enseignement, les concerts, etc. Il faut beaucoup de travail, beaucoup de répétition, etc. »

2) Comment voyez-vous la musique en Tunisie ?

« La scène musicale en Tunisie est devenue nettement plus intéressante depuis la révolution. Je pense que c'est le seul secteur qui s'est vraiment développé depuis, il y a beaucoup de jeunes qui font de la musique, du théâtre, de la danse, etc. Il manque peut-être un peu d'encouragement mais ça peut se développer. Je pense et espère qu'on aura une vraie scène. »

3) Que ressentez-vous quand vous jouez ?

« Beaucoup de concentration avec mon subconscient et éventuellement mes conjoints. Je joue avec le partage; je joue beaucoup en groupe. Je crois au partage. »


4) Si vous avez un conseil à donner aux futurs musiciens, tunisiens en particulier, ce serait quoi ?

« Travaillez, travaillez ! Prenez la musique au sérieux. Plus vous travaillez et plus y aura du résultat.

Partagez votre musique, persistez, faîtes vos projets, vos compositions, jouez et surtout ne laissez jamais rien vous décourager. »



Yasmine Azaiez


1) Que représente pour vous la musique ?

« Tout ! C'est ma vie. C'est mon amour, mon travail, la chose la plus frustrante dans ma vie, que parfois je déteste et j'adore.

Il n’est pas toujours facile de faire de sa passion son métier.  Je dois rentrer tous les soirs et travailler, travailler, travailler… Ce que je veux dire, c’est que je ne joue pas que pour le plaisir, mais "I love my job". »


2) Comment voyez-vous la musique en Tunisie ?

« La musique en Tunisie est très riche en culture, les pays étrangers nous influencent beaucoup. On a beaucoup de projets qui sont en train de se répandre un peu dans le monde. »


3) Que ressentez-vous quand vous jouez ?

« J'étudiais la musique depuis mon jeune âge, j'ai fait de l'opéra, du jazz, du violent évidemment. Après, j'ai décidé d'en faire mon métier.

Quand je joue du violon même si je me trompe je sais exactement où sont mes repères; ça ne m'a jamais fait peur. Par contre, quand je chante c'est complètement différent…  J'ai l'impression d'être nue, ça me fait peur… Mais j’adore ce sentiment d’adrénaline. Je deviens beaucoup plus vulnérable. »



4) Si vous avez un conseil à donner aux futurs musiciens, tunisiens en particulier, ce serait quoi ?

« Je vais m’adresser à tous les futurs musiciens mais en particulier aux tunisiens ; Je sais que c'est difficile, qu'il y aura beaucoup de difficultés, d'obstacles,… des obstacles bêtes dûs aux problèmes politiques et spécialement dans le domaine artistique que je trouve désolant..

Mais cela n'empêche pas le fait de tenir bon, de ne jamais céder. Il faut devenir bosseur à plein temps !

Vous allez commencer par jouer dans des endroits médiocres, il n'y aura probablement pas assez de spectateurs pour vous applaudir mais un jour, si vous continuez malgré toutes ces accroches, vous vous retrouverez au Festival de Carthage devant 7000 spectateurs, en jouant les mêmes morceaux.

Il faut être VERY STRONG, JE suis very strong et donc tenez bon parce qu'autrement "YOU DIE", je vous dis ça parce que je connais plein d'artistes qui ont quitté la musique et c’est triste.

Ce que je suis en train de faire en Tunisie est rare; une femme violoniste, il n'y en a pas beaucoup…

Je voudrais donc céder ma place, quand je ne serai plus de ce monde, aux futurs violonistes. Et j’espère que ce sera amplement mérité. »



Un concert félicité et applaudit par un grand nombre de spectateurs, dont son excellence l’Ambassadeur des Etats -Unis, les enseignants de l’école et plein d’autres invités qui ont honoré la soirée.


N'hésitez pas à regarder notre vidéo, cliquez ici.

Ghofrane Jaziri