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Rencontre avec Karim Kouki, passionné de Street art et hip-hop

On a rencontré ce touche-à-tout féru de hip-hop… Celui qui est à l’origine du projet ‘Open Mic’ en Tunisie. Animateur, responsable événementiel à Radio IFM, toujours souriant et agréable, Karim Kouki a bien voulu nous parler de ses passions et de ses occupations. Interview.


Quelles études avez-vous fait avant de devenir animateur ? 

J’ai obtenu une maîtrise en anglais, option linguistique à la Faculté du 9 Avril à Tunis.


Comment vous est venue l’envie de faire de la radio et de devenir animateur ?

Un peu par hasard, en fait ! J’étais passionné depuis mon plus jeune âge. D’ailleurs au collège, je m’occupais de la petite radio de l’établissement. A la base, je suis rappeur depuis 1990. Un jour, un ami à mon frère m’a contacté, il était directeur à Tounesna Tv, il voulait que je fasse une émission hip-hop. J’ai accepté sa proposition. J’ai conçu l’émission « Street art » qui a connu un très grand succès, surtout parmi les jeunes. En 2010, j’ai passé un entretien pour devenir animateur radio (la radio était Shems FM). Après deux entretiens, j’ai été contacté pour intégrer la radio. Le problème, c’est que entre-temps j’étais directeur commercial en Gambie, et je ne pouvais pas revenir en Tunisie.


Comment vous est venu cet intérêt pour le Street art ?

C’est justement le concept de l’émission à Tounesna Tv, une émission Street dédiée à la culture underground : rap, deejaying, beatboxing, graffiti, bboying, musique alternative... Je voulais sortir de l’ordinaire, quitter le plateau pour être directement sur le terrain. J’allais dans des quartiers défavorisés, les jeunes étaient très contents de voir débarquer la télé dans leur quartier et leur donner la chance de s’exprimer. Je voulais donner une chance à ces jeunes, sachant que je suis également issu d’un quartier populaire et défavorisé (Jebel Jelloud). J’en ai vu de toutes les couleurs, que ce soit en mal ou en bien, et il y avait énormément de jeunes dépourvus, mais pourvus d’un grand talent. On rêvait souvent, dans les années 90, qu’une chaîne de télé se déplace pour nous filmer. C’était donc un rêve d’enfance. Bref, je voulais que l’émission soit spontanée,  assez originale, pour que les gens qui ne sont pas adeptes du hip-hop puissent aimer l’ambiance de l’émission et accrocher automatiquement. Enfin, il y a une rubrique dans l’émission « Old school vs new school », certaines personnes ne connaissent pas ce que old shcool signifie (je me considère old school), les années 80 représentent spécialement ce concept « Old school » et les années 90 représentent « le New school ». De nos jours, la majorité des personnes disent que les années 90 représentent plus le concept « Old school ». L’émission justement tente d’expliquer la différence entre ces deux « school », une différence de pointure, que ce soit dans la musique, les sujets, la culture vestimentaire, deux mondes complètement différents. J’ai intégré la notion du freestyle, dans une rubrique « Freestyle », c’est une notion américaine qui est définie par l’improvisation,  et je mets parfois des clips de rap arabe (du Moyen-Orient  ou du Maghreb) j’ai remarqué que plein de gens d’origine arabe suivent l’émission, chose qui m’a fait plaisir. Lorsque je rencontre des personnes âgées qui me félicitent pour mon émission, je me sens fier et motivé. L’émission ne suscite pas un coût énorme, et pourtant je me débrouille avec les moyens du bord, je prends ma GoPro et je fonce.



Pourquoi l’émission s’est arrêtée ? 

J’étais très ambitieux et motivé au début. Je me suis tué à la tâche, et puis finalement, je me suis retrouvé à devoir ramener des sponsors, ce qui n’était pas mon travail ! C’est le travail de tout un département commercial ! L’émission a duré 3 années (2011, 2012, 2013) et s’est arrêtée début 2014. « Street art » a été élue meilleure émission jeune en 2013 par les téléspectateurs sur les réseaux sociaux.


Tu peux me parler de Kouki « dateacher », la chaîne You tube ? 

Je suis quelqu’un de fainéant (rires) mais débrouillard ! j’ai horreur du manque de reconnaissance. Le but de travailler, c’est l’amour du travail avant celui de l’argent. Je suis quelqu'un qui aide beaucoup les gens. Je fonce, je me donne au maximum pour les aider sans forcement attendre un retour. Certaines personnes ont besoin d’attention, je les aide, je les ramène à l’émission et je leur offre des opportunités. J’estime que j’ai sauvé beaucoup de gamins grâce à l’émission, directement ou indirectement. J’ai aussi aidé et « sauvé » beaucoup de jeunes grâce aux événements que j’organisais afin de leur permettre de s’exprimer à travers leurs talents (rap, danse, beatboxing …)

Le concept ‘Open Mic’ « Microphone ouvert » existait en Amérique, cependant je suis le premier à l’avoir ramené en Tunisie. A la base,  c’était un truc que j’ai connu en Allemagne et aux Etats Unis.

Un jour, lors de l’inauguration de la Playstation 4, on m’a offert des casques Sony, je n’en ai gardé aucun, je les ai fait gagner dans les battles. Je suis toujours là à pousser les gens à se surpasser, à se découvrir. J’ai voulu créer un environnement sain pour le hip-hop, avec de la bonne ambiance, saine… J’avais foi en ce projet, je voulais vraiment ouvrir l’esprit de ces jeunes. Mais ce n’est pas toujours évident.




Et par rapport à IFM ? 

J’y travaille là, ça fait à peu près trois ans. J’ai intégré l’équipe d’IFM en tant qu’animateur de l’émission « Khonar la7ad ». Le concept : c’est « une bonne ambiance », des jeux de mots, des invités et de la musique live. 

Je suis devenu responsable événementiel. On est allé en Norvège pour faire une émission radio en direct, lors de la remise du Prix Nobel au Quartet. On a fait une tournée européenne avec l’émission de Jaâfar Guesmi « Fez tesma3 el 3ez »…J’ai participé à deux reprises (Zürich 2015 et Milan 2016) au Festival international des radios, en tant qu’animateur radio.

A quoi ressemble la journée type d’un animateur à IFM ?

Il faut tout d’abord bien préparer son émission et suivre l’actualité. Je voulais toujours ramener du « punch » aux émissions que je faisais.


Le parfait Réveillon pour toi ?

Je suis quelqu’un de très pantouflard d’habitude. Par contre, j’aime beaucoup voyager. J’adore l’aventure, je suis toujours à la recherche de quelque chose… connaître des gens nouveaux, faire ce qu’on veut quand on veut.


Un film à voir ?

J’aime les films d’aventures tels que « The Hobbit ». J’aime aussi bien «A beautiful mind », “The perfume” ... En ce qui concerne les films tunisiens, «Kamikaze», le film de Nouri Bouzid. « Farda wel 9at o5tha ».


Vos bonnes adresses quand vous rentrez de votre émission ?

La Falaise. J’adore aussi aller à Dar El Jeld.


Un café où croiser le beau monde des médias ?

Je m’installe tout le temps au café ‘The vintage’ au Lac 2.


Votre astuce pour garder la forme ?

Etre soi-même, ce qui est très difficile. Garder toujours le sourire et le sport.


FB : https://www.facebook.com/DateacherKarichkouki/

Chaine You tube : https://www.youtube.com/channel/UClnkt8rGbtqf_3KbnluxHLw

 

Propos recueillis par Chiraz Bouzaienne