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L'histoire des Juifs en Tunisie

L'histoire des Juifs en Tunisie remonte à l'Antiquité selon beaucoup d’historiens leur en Afrique du nord  est très ancienne, une présence qui augmenta massivement  après la conquête romaine en 146 av. J-C

Leur activité est basée essentiellement sur l'agriculture et le commerce.

Vivant en tribus, les juifs étaient amené à payer aux romains une capitation de deux shekels.

Cette communauté faisait objet de discrimination et de ségrégation lors de la période romaine, exclus de l’administration publique, on les a interdits de construire des lieux de cultures (synagogues, écoles hébraïques….).

Les choses se sont améliorées lorsque les vandales arrivent de l’Europe centrale, la petite communauté à pu profiter d’une période de trêve, se développement ainsi sur plusieurs plan surtout économiquement.

A partir du 535, les choses se sont empirés encore une fois avec la grande défaite des vandales et la conquête de l’Afrique du nord par les byzantins, toute synagogue par exemple fut transformé en église….

Avec la conquête arabe et l'arrivée de l'islam au VIIIe siècle, les « gens du livre », les non-musulmans étaient soumis à un engagement de protection « Dhéma’ ou bien se convertir à l’islam.

La communauté hébraïque de la Tunisie a réussi à s’intégrer de la nouvelle culture arabo-musulmane en adoptant la langue et la culture arabe mais tout en préservant quelques particularités tel que la religion. Suite à ça afriqiyah a vu l’arrivé de plusieurs communautés juives du proche orient notamment : le levant ( la Syrie et le Liban ) et la Mésopotamie ( actuellement l’Irak )

À l’air des aghlabides et fatimides, les juifs bénéficièrent d’une certaine liberté et pouvoir, pouvant ainsi accéder au pouvoir mais limitée à partir de 1015 où ils étaient opprimés.

Lorsque les juifs ont pris pouvoir en 1236,

Sous la dynastie des Hafsides, qui fut établie en 1236, les conditions de vie des Juifs s'améliorèrent grandement. Juifs et chrétiens furent à nouveau soumis à leur statut traditionnel, mais ne subirent pas d'entraves à leurs activités professionnelles ou à leur culte. .Comme aux premiers siècles de l'islam, les communautés juives bénéficièrent d'une relative autonomie leur permettant de s'administrer et de satisfaire leurs besoins en matière cultuelle et sociale.

Le quartier de Hara constituait jusqu'en 1857 le ghetto de Tunis (fermé durant la nuit). En 1270, en conséquence de la défaite de Louis IX de France, qui entama la huitième croisade à Tunis, la cité de Kairouan fut déclarée sainte : les Juifs y vivant durent alors la quitter ou se convertir. Dès lors et jusqu'à la conquête du pays par la France, Juifs et chrétiens eurent l'interdiction de passer une nuit dans cette ville et ne purent y accéder durant la journée que sur permission spéciale du gouverneur.

Lors de la prise de Tunis par les Espagnols en 1535, de nombreux Juifs se firent prisonniers et vendus comme esclaves dans plusieurs pays chrétiens. Après la victoire des Ottomans sur les Espagnols en 1574, la Tunisie devint une province de l'Empire ottoman. Sous les deys et les beys successifs, les Juifs jouèrent un grand rôle dans les échanges commerciaux avec l'étranger.

Au début du XVIIIe siècle, le statut politique des Juifs de Tunis s'améliora grandement grâce à l'influence croissante des agents politiques des puissances européennes. Durant la même période, des familles d'origine espagnole ou portugaise établies à Livourne quittèrent la Toscane pour s'installer à Tunis, divisant ainsi la communauté entre Juifs tunisiens et Granas. De plus en plus nombreux au cours du XVIIe siècle, ces derniers prirent une large part aux activités de la population juive et participèrent à la création des premières industries. Ils parlaient italien et n'avaient pas ou peu de relations avec les Juifs autochtones qui eux parlaient le judéo-arabe et s'habillaient à l'orientale. La méfiance réciproques et les incompatibilités de mœurs étaient à la source de la séparation des deux communautés.

Au XIXe siècle, la Tunisie s'ouvrit progressivement aux influences européennes. Dans ce contexte, Ahmed I Bey inaugura une politique de réformes. En vertu d'un accord signé en 1846, les Juifs de Toscane qui s'étaient établis en Tunisie à une date récente obtinrent le droit de conserver la qualité de Toscans sans limitation de temps. Cette disposition encouragea beaucoup de Juifs de Livourne à venir s'installer en Tunisie où ils constituèrent une minorité étrangère placée sous la protection du consul de Toscane. En 1857, un cocher juif fut condamné à la peine de mort pour blasphème et exécuté le 24 juin. La rigueur de la peine souleva une vive émotion et les consuls de France et d'Angleterre en profitèrent pour demander à Mohammed Bey de s'engager dans la voie de réformes libérales. Les troupes de Napoléon III occupèrent La Goulette et l'obligèrent à proclamer le Pacte fondamental, le 10 septembre, selon lequel tous les Tunisiens, sans distinction de foi, jouirent des droits égaux.

Son successeur, Sadok Bey y substitua une véritable constitution le 26 avril 1861. Ces textes novateurs mirent fin à toutes les mesures discriminatoires contre les Juifs en leur reconnaissant les mêmes droits et les mêmes devoirs qu'aux musulmans. Toutefois, après une révolte due à la hausse continue de la pression fiscale en 1864, un coup d'arrêt fut donné aux réformes. Dès lors, le pays devint le théâtre de la lutte d'influence des puissances européennes.
Avec l'établissement du protectorat français en Tunisie en 1881, une ère nouvelle s'ouvrit pour le judaïsme tunisien qui accueillit favorablement les principes démocratiques introduits par la France. Par ailleurs, la situation économique de la communauté prospéra à la faveur de l'économie coloniale. La scolarisation des nouvelles générations engendra l'acculturation de la population juive. Les familles juives aisées abandonnèrent alors la Hara pour s'installer dans les nouveaux quartiers européens.

La loi française du 20 décembre 1923 ayant rendu plus faciles les conditions d'accès à la nationalité française, des Juifs tunisiens demandèrent et obtinrent leur naturalisation. Toutefois, seuls 7311 sur une population avoisinant les 100 000 en firent la demande entre 1910 et 1956.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la communauté fut dotée, par le décret beylical du 20 août 1921, d'un conseil d'administration élu au suffrage universel avec représentation proportionnelle des Livournais et des Tunisiens. De plus, la population fut représentée dans toutes les assemblées consultatives du pays : chambres économiques, conseils de caïdats et Grand Conseil.

La Grande synagogue de Tunis vit le jour en 1931. Mis à part des émeutes qui se déroulèrent en 1932 à Sfax et en 1934 à l'Ariana, la communauté connut une période de paix sociale et d'essor exceptionnelle. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, on recensait 56 240 Juifs tunisiens auxquels il fallait ajouter 7000 Juifs français et 3000 Juifs italiens.

Du 11 novembre 1942 au mai 1943, les forces de l'Axe occupèrent toute la Tunisie orientale. Les autorités d'occupation imposèrent de lourdes amendes aux communautés juives. Plusieurs appartements furent réquisitionnés, mettant des familles à la rue. Des bijoux, du mobilier, des outils de travail durent être remis aux occupants. Cependant, contrairement aux Juifs de la plupart des pays qui connurent l'occupation allemande les Juifs de Tunisie ne furent pas été astreints au port de l'étoile jaune.

Le 6 décembre 1942, le haut commandement allemand, avec le consentement du bey, remplaça le conseil d'administration de la communauté par un comité de neuf membres, qui devait fournir une liste de 2000 Juifs au service des forces occupantes. Comme les autorités communautaires tardèrent à livrer le contingent demandé, les Allemands effectuèrent des rafles d'une grande brutalité. Ils firent passer le nombre des travailleurs forcés à 3000, puis 4000.

Sous l'occupation allemande, 350 Juifs furent tués, surtout à Tunis, et plus d'une trentaine de travailleurs forcés par des bombardements alliés. 600 à 700 personnes moururent de sous-alimentation et d'épidémie.

A partir de la moitié des années 1950, l'émigration vers Israël ou la France devint massive au sein de la communauté. En tout, quelques 25 000 Juifs quittèrent la Tunisie entre 1948 et 1955. Aujourd'hui, les dernières traces du passé Juif s'estompent. Malgré de réels efforts du gouvernement tunisien et d'associations originaires, les cimetières se délabrent ; les synagogues ferment, faute de fidèles. Dans la mémoire collective, notamment celle des nouvelles générations, le judaïsme n'existe pas.