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L’Algérie met 10 milliards d’euros au profit de la culture !


L’Algérie met 10 milliards d’euros au profit de la culture !






L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) a organisé une rencontre-débat intellectuelle sur le thème «L’Economie de la culture», notamment avec les experts, Karim Abdelmoula, consultant et spécialiste du numérique, et Mehdi Benaïssa, producteur et consultant média.





En effet, tous les deux ont défini le rôle de la culture dans l’économie d’un pays, mais ont aussi énuméré plusieurs aspects en relation avec la présence d’un marché culturel structuré. Les experts expliquent que c’est une problématique de pouvoir définir la valeur de la culture dans une économie. Et, il l’est d’autant plus de pouvoir distinguer les revenus générés de manière directe, de ceux obtenus de manière indirecte, mais aussi leur impact sur d’autres secteurs. Il faut savoir que chaque pays dispose de son propre budget alloué au secteur de la culture. En Algérie, par exemple le ministère de la Culture a reçu un peu plus de 15 milliards de dinars, en 2019, alors qu’en France, ce chiffre est beaucoup plus important. Il s’agit en fait de près de 10 milliards d’euros.


Une somme plutôt considérable. Dans cette conférence, il est dit que la culture en Algérie a toujours été nationalisée, individualisée et singularisée par l’Etat, mais aujourd’hui, tout le monde se demande jusqu’où la culture est une économie de marché ? Le rôle de l’artiste est de s’organiser autour de lui pour capter les moyens nécessaires afin d’exécuter son art. Cependant, si l’état n’établit pas un flux monétaire assez suffisant vers le secteur, comment cela serait-il possible ? Pour cela, nous avons soit les subventions ou le sponsoring, mais là encore, tous ne peuvent pas y bénéficier. Mehdi Benaïssa soutient «qu’il faut d’abord lever le tabou de l’art et de l’argent». C’est en effet, le premier pas. Mais pour y arriver, les experts conseillent d’avoir un marché structuré en permettant à trois aspects de se rencontrer.







Les acteurs culturels, les espaces d’expression culturelle ou de consommation culturelle et le marché. «La rencontre entre les acteurs culturels et les lieux culturels, le tout dans un modèle économique constitue un écosystème favorable à l’émergence d’une industrie de revenus lié à l’exploitation d’œuvre culturelle», précise Karim Abdelmoula. De plus, cette perspective doit suivre des modèles de productions culturels, trois d’ailleurs ont été énumérés.


Le premier, c’est ce que nous produisons et mis sur le marché avec suffisamment de marge pour s’auto-suffire. Le second est un produit qui va représenter un investissement comme une œuvre audio (une chanson) qui permet de percevoir des droits d’auteur. Et le troisième, e sont toutes les œuvres culturelles qui ne sont pas mises sur le marché à un prix économiquement viable et qui pourraient pour des raisons stratégiques obtenir des subventions ou soutiens de l’Etat. Et c’est ces trois types de produits qui vont inévitablement se croiser.


Le financement, «le nerf de la guerre»





La question qui pourrait revenir souvent, c’est comment un acteur de production culturelle pourrait générer un revenu ? C’est très simple, il y a un modèle économique à suivre et si nous ne savons pas comment, nous devons générer de la valeur, il ne peut y avoir de pérennité, étant donné que l’argent est le carburant de toute entreprise économique. La culture doit se mettre au-delà, car elle représente le rayonnement d’un pays, d’une nation à l’échelle internationale. «La culture est transversale, elle est le lien entre la société et les individus.


Elle est aussi l’origine d’une nation», déclare Karim Abdelmoula. Or, un pays qui génère une visite accrue de touristes est un pays qui possède une importante économie culturelle. A titre d’exemple, la France, tout le monde s’y rend. La raison, c’est pour la gastronomie qu’elle recèle, pour les monuments, les musées, les cinémas … qu’elle possède. Tout ceci constitue la culture ou les pôles d’attractivité à un niveau international. Toutefois, pour y parvenir, les conférenciers suggèrent qu’il faut une parfaite harmonisation et une réglementation légiférée qui servira à préserver les acteurs culturels ainsi que le PIB du pays. Mehdi Benaïssa propose de créer plus de lieux culturels, notamment cinq multiplex avec plusieurs écrans et dans les plus grandes villes.


Avec le financement, les taxes et les rentrées de ces multiplex, nous pouvons générer des fonds qu’il sera possible de remettre à profit. Par ailleurs, cette conférence a pour but de proposer des moyens afin de développer une meilleure économie de la culture, et par la même occasion stimuler l’état pour imposer une réelle force publique. «Il y a pour cela des règles de gouvernance à respecter, le bon sens, le timing, le respect des budgets, la clarté et la transparence des procédures», ajoute-t-il.





Lors de cette rencontre, les deux consultants conseillent de reconstruire notre outil culturel, et ce, en lui assignant des objectifs clairs. Rajouté à cela qu’il est plus que nécessaire de faire une rénovation sectorielle, séquentielle et fiscale sur les prochaines années. Ensuite, avec les données recueillies, nous serons en mesure de redresser la barre. Et pourquoi pas envisager un rapprochement avec le ministère de la Communication en ce qui concerne l’aspect des contenus. Mais finalement, ce qui compte vraiment, c’est le lieu parfait, avec le bon artiste et la bonne information pour produire un succès. 

Source :  EL WATAN / MAgence Algerienne pour le rayonnement culturel.

La rédaction.