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Maghreb's Hope de Bassem Ben Brahim : Le film qui défie les normes au Maghreb

Les voix queer au Maghreb se font entendre malgré des lois répressives héritées de la colonisation. Dans un contexte où l'homosexualité et les expressions de genre non normatives sont criminalisées, un jeune Algérien de 27 ans partage son parcours d'activisme et de lutte personnelle pour la cause LGBTQI+.

Il ne se bat pas seul. À travers le film "Maghreb's Hope", quatre personnages issus de l'Algérie, du Maroc, de la Libye et de la Tunisie racontent leurs histoires, leurs luttes et leurs espoirs. Le réalisateur, Bassem Ben Brahim, un cinéaste queer tunisien, nous plonge dans la vie de ces activistes courageux.

Au Maroc, Afe, une jeune femme transgenre de 19 ans, lutte pour que sa famille accepte son identité de genre. En Libye et en Tunisie, Ritaj, une jeune femme bisexuelle de 23 ans, et Jade, un jeune homme transgenre de 24 ans, poursuivent leur activisme malgré les menaces et les obstacles.

Le film "Maghreb's Hope" met en lumière la réalité de ces personnes queer qui risquent tout pour vivre leur véritable identité. Les lois du Grand Maghreb criminalisent encore l'homosexualité et les identités de genre non conformes, mais ces activistes refusent d'abandonner.

Le réalisateur, Bassem Ben Brahim, lui-même un militant des droits LGBTQI+, nous invite à comprendre les défis auxquels ces personnes font face. Le film, malgré les risques liés à son tournage, célèbre la détermination de ces individus et leur désir de vivre dans un monde où les droits humains sont respectés.

Le film "Maghreb's Hope" est un témoignage d'espoir et de résilience, une célébration de la diversité et de la lutte pour la liberté individuelle. Il offre une perspective unique sur la vie des activistes queer au Maghreb et nous rappelle que, malgré les lois oppressives, l'espoir persiste.

Les personnages de ce film bravent les préjugés et les menaces pour vivre leur vérité. Leur militantisme est une lueur d'espoir dans une région où les droits LGBTQI+ sont encore bafoués. "Maghreb's Hope" nous rappelle que, même face à l'adversité, la quête de liberté et d'égalité ne s'éteint jamais.

Ce film transcende les frontières, racontant des histoires de résilience et de détermination. Il met en lumière la réalité des personnes queer au Maghreb et nous invite à soutenir leur lutte pour un avenir plus inclusif.

"Maghreb's Hope" est bien plus qu'un film, c'est un cri pour la justice, un appel à l'acceptation et à la compréhension. Bassem Ben Brahim nous montre que l'art cinématographique peut être un puissant outil d'activisme, et que l'espoir persiste même dans les endroits les plus sombres.

Ce film défie les normes et nous rappelle que l'amour, la liberté et l'acceptation sont des droits fondamentaux pour tous. "Maghreb's Hope" est une ode à la résistance, à la diversité et à la quête d'un avenir meilleur au Maghreb.

Alors que les lois du Grand Maghreb tentent de réprimer l'identité queer, ce film nous rappelle que l'espoir, la résilience et la lutte pour les droits LGBTQI+ sont plus forts que jamais. "Maghreb's Hope" est une bouffée d'air frais dans un paysage cinématographique où la diversité et l'inclusion sont à l'honneur.

Il nous rappelle que la quête de l'égalité et de la liberté est un combat universel, et que l'amour triomphe toujours. "Maghreb's Hope" est un appel à l'action, un appel à soutenir la cause LGBTQI+ au Maghreb et à travers le monde.

Pour en savoir plus sur ce film et sur les personnes courageuses qui luttent pour leurs droits au Maghreb, suivez "Maghreb's Hope" et soutenez cette importante initiative artistique et militante.

L'avant-première du film  "Maghreb's Hope" aura lieu au Rio le vendredi 10 novembre à 19h !


Réalisateur : BASSEM BEN BRAHIM Producteur exécutif : ALI BOUSSELMI Conseiller artistique : KARAM AOUINI Animation : A L A E D D I N E J E L A S S I Son : S A B E R G U E B L A O U I Musique originale : MERYAM TOUMI Image : RAFI - RAYEN Montage : BASSEM BEN BRAHIM Consultant artistique en post-production : N O U R A N E F Z I , NADA MEZNI HFAIEDH

à titre de rappel : les lois répressives du Maghreb : criminalisation de la communauté LGBTQI+

Au cœur du Maghreb, des lois héritées de la colonisation persistent, criminalisant de manière explicite l'homosexualité et toute expression de genre non conforme. Ces lois oppressives jettent une ombre sur les individus de la communauté LGBTQI+ dans la région, les exposant à des sanctions sévères.

Au Maroc, l'article 489 du code pénal marque l'homosexualité comme "actes licencieux ou contre nature avec une personne du même sexe." Cette loi rend l'homosexualité illégale au Maroc, exposant les personnes LGBTQI+ à des peines allant de 6 mois à 3 ans de prison, accompagnées d'amendes allant de 120 à 1 200 dirhams.

En Algérie, l'article 338 de la loi stipule que "toute personne coupable d'un acte d'homosexualité" encourt une peine d'emprisonnement allant de deux mois à deux ans et une amende allant de 500 à 2 000 dinars. De plus, l'article 333 sanctionne toute "atteinte à la pudeur en public", avec une peine de deux mois de prison et une amende de 500 à 2 000 dinars. Lorsque cette "atteinte" est commise avec une personne du même sexe, la peine peut aller jusqu'à un emprisonnement de six mois à trois ans et une amende de 1 000 à 10 000 dinars.

En Libye, selon l'article 407/4, l'homosexualité est passible d'une peine de prison allant jusqu'à cinq ans. Ce cadre légal ne fait aucune distinction entre l'orientation sexuelle et l'identité de genre, ce qui signifie que les lois contre les gays et les lesbiennes peuvent également s'appliquer aux personnes transgenres. De plus, les personnes transgenres ne sont pas autorisées à changer leur nom ou leur genre, ni à suivre un traitement de réassignation de genre.

La Tunisie n'est pas en reste, où l'article 230 du code pénal punit les relations homosexuelles consensuelles de jusqu'à trois ans de prison. La loi tunisienne pénalise également tout acte perçu par les autorités comme contraire à la "morale" et à la "décence", conformément à l'article 226 bis, qui prévoit une peine de six mois d'emprisonnement et une amende de mille dinars pour toute personne portant atteinte publiquement aux bonnes mœurs ou à la morale publique par geste ou parole, ou perturbant intentionnellement autrui d'une manière qui porte atteinte à la pudeur.

Au-delà de ces lois répressives, il est important de souligner que des "tests anaux" sont encore utilisés pour tenter de prouver l'homosexualité dans ces pays du Grand Maghreb. Les droits et la dignité des personnes de la communauté LGBTQI+ sont régulièrement violés