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Cinémathèque Tunisienne présente Tunisie 2011 : L'ère Documentaire Du 17 au 31 janvier 2024


Cinémathèque Tunisienne - Salle Tahar Chériaa 

  Éditorial 

Par : Ons Kamoun 

 

Après la révolte, le documentaire tunisien s'insurge

 

Dans le monde, le cinéma est né documentaire. En Tunisie aussi. Plus tard, le documentaire tunisien post indépendance est né sous la main mise de l’État. C’est un média prisé pour son efficacité propagandiste. L’image du réel est la garante d’une certaine « vérité ». Le pouvoir n’hésite pas à fonder des institutions-cadres pour propulser ce type audiovisuel et asseoir avec lui sa propre image : la SATPEC (Société anonyme tunisienne de production et d'expansion cinématographique) (1957) puis la Télévision Tunisienne (1966). Dans le prolongement des Actualités Tunisiennes, les documentaires produits par la SATPEC accompagneront les films de fiction dans les salles de cinéma. Quant à la Télévision, elle produira ses propres reportages sur les grands projets de l’État et aussi autour du thème chéri de la tunisianité (arts et histoire, mais toujours dans une perspective moderniste). Jusqu’aux années 2000, rares seront les initiatives documentaires individuelles entreprises selon une démarche libre et de résistance, tant la chape de plomb de l’État pesait lourd.

 

Lorsque la révolte éclate en Tunisie fin 2010, presque tous les Tunisiens étaient munis d’un téléphone portable et connectés à Internet. Ils ont pu mettre en image ce qui « se passe » dans leur pays et diffuser instantanément. En effet, l’avènement du numérique et la démocratisation de la pratique vidéo sont les nouvelles donnes qui ont permis à ces filmeurs du réel d’ « opérer » sur ce dernier et d’aspirer à faire une révolution par l’image.

Il s’agit d’un soulèvement qui s’est fait sous le regard de tous. Le peuple filmait non seulement la rue, mais se filmait lui-même au cœur des événements. Pour une fois, l’image servait aux révoltés de miroir, leur donnant plus de certitude et d’opiniâtreté pour aller de l’avant dans la revendication de leurs droits. Les images étaient pour eux la réponse à une exigence historique de l’intérieur et une prise de position, voire une revendication adressée à l’extérieur. En l’absence de leader à la tête de cette révolte, l’image est devenue la locomotive de ce peuple en mouvement. Plus tard, les cinéastes récupéreront ces mêmes images dans leurs films. Leur souci était-il la documentation sans savoir quelle casquette endosser : celle de l’historien, de l’anthropologue, de l’artiste ou du journaliste ? Qu’importe, ils fabriquaient une image réparatrice. Suite à ces évènements socio-politiques, la production documentaire commence à changer de visage, et ce, surtout grâce à l’investiture du numérique qui a permis de soulager les budgets des films, à l’apparition de producteurs et de réalisateurs qui ont décidé de tourner le dos aux financements étatiques pour faire des films indépendants et autofinancés, le plus souvent à faible budget, et quelques fois à la demande des chaînes satellitaires étrangères.

Révolte dans la rue

Les cinéastes interviennent sur le terrain, à la suite du départ de Zine El Abidine Ben Ali, pour recueillir les premières paroles libres et les documenter. Plus jamais peur (2011) de Mourad ben Cheikh, documentaire représentatif de la « révolution tunisienne » à l’international, est fait dans l’urgence ; il comporte des témoignages, des images de proximité et de la révolte. C’est le point de départ de toute une série de films faits par de jeunes réalisateurs sur les manifestations dans la rue. Fallega 2011 (2011) de Rafik Omrani campe le premier sit-in des « révolutions » arabes sur la place de la Kasbah à Tunis. Rouge Parole de Elyes Baccar (2011) retrace les premiers pas tunisiens dans la démocratie. Génération maudite (2013) de Nasredine Ben Maati plonge dans le cyberespace, cet espace public virtuel et alternatif, où des jeunes activistes luttent contre la censure de Ben Ali. War reporter (2013) de Amine Boukhris dépeint de l’intérieur le parcours de reporters de guerre hors normes qui tombent souvent sous des balles perdues.

Ces images ont été, pour ces cinéastes, la réponse à une exigence historique de l’intérieur et une prise de position, voire une revendication adressée à l’extérieur au moment où la même vague de tumulte s’empare de plusieurs pays arabes.

 

Là par où arrive l’étincelle

D’autres cinéastes partent à la recherche des origines de la colère, là par où arrive l’étincelle. Ils la retrouvent souvent dans la périphérie, dans la marge. Ils la retrouvent dans les quartiers populaires, dans les régions lointaines et laissées pour compte, chez les petites gens longtemps invisibles dans les médias officiels. Dans Nous sommes ici (2011) d’Abdallah Yahya, des jeunes rappeurs d’une banlieue défavorisée tentent d’exprimer leur souffrance au quotidien. Jiha de Ridha Tlili (2011) donne la parole à une région rebelle réclame sa vérité historique comme étant celle qui a combattu les colons français. Maudit soit le phosphate de Samo Tlili (2012) rétabli la vérité sur le mouvement de désobéissance civile de 2008 dans la région minière du Sud-Ouest de la Tunisie. Dans C’était mieux demain (2012) de Hinde Boujemaa une mère célibataire sans toit croit que la révolution est une bénédiction qui va lui permettre de trouver un logement gratuit. Le film s’infiltre dans la prison pour recueillir sa détresse. El Gort (2013) de Hamza Ouni raconte le désespoir des jeunes de Mhamdia, banlieue de la capitale, qui se débrouillent grâce à des métiers précaires, face au chômage et à l’exploitation. Derrière la vague (2016) de Fethi Saïdi suit le quotidien des habitants de Borj Chakir, une autre banlieue de la capitale. Ici, deux issues s’offrent aux jeunes : travailler comme berbechas au dépôt d’ordure ou migrer. Le Challat de Tunis (2014) de Kaouther Ben Hania, quant à lui, propose une nouvelle manière de raconter une vérité de la société par le mensonge. Ce mocumentaire dissèque le rapport de domination entre hommes et femmes à travers un fait-divers survenu une dizaine d'années plus tôt dans un quartier populaire.

Ces cinéastes ont émergé avec des films qui racontent la réalité des régions de l’ombre. Vu la profonde connaissance des réalités de leurs terrains, les films de ceux qui sont issus de ces régions ne manquent pas de propos et sont une revendication du droit à la dignité, au travail et à l’accès aux richesses de leurs régions. Ainsi, ils transforment le documentaire en plate-forme de revendications sociales dans les régions de l’ombre, une tribune, où les oubliés de la Tunisie peuvent s’écrire et se décrire. Tous parviennent au même constat d’une situation inchangée.

 

Résistances et droits humains

Dès lors, on peut dire que les cinéastes tunisiens, libres de toute censure et de toute tutelle, ont entamé l’écriture de leur histoire telle qu’ils la considèrent réellement. Ainsi des documentaires se sont intéressés aux anciens opposants qui ont subi les pires tortures à l’époque de Bourguiba et de Ben Ali. Mohamed Ben Jannet (2012) de Ridha Ben Halima relate la vie mouvementée de ce militant de gauche et héros des manifestations du 5 juin 1967. La mémoire noire, témoignages contre l’oubli (2013) de Hichem Ben Ammar décrit de quelle manière Bourguiba s’est acharné contre le mouvement de gauche Perspectives, créé à Paris en 1963. Ces documentaires contribuent à la réécriture de l’histoire à travers la fenêtre carcérale. D’autres cinéastes veulent témoigner du rôle des femmes dans les luttes militantes en Tunisie et dressent différents portraits. Une vie en dents de scie (2012) de Mounir Baaziz dresse le portrait d’une militante de l’Association tunisienne des femmes démocrates qui continue le combat sous la menace d’une remise en question de ses acquis. En pleine transition démocratique, 7 et ½ (2014) de Nejib Belkadhi met en lumière une phase charnière de l’histoire du pays, celle des élections de 2014.

Ces films se sont mis à réinterroger l’histoire de leur pays et se réapproprier avec une tentative de la réécrire pour rétablir « la vérité ». Nous assistons alors à une sorte de thérapie que les Tunisiens seraient appelés à faire, en commençant par les cinéastes eux-mêmes. Ceux qui ont pris le train en marche des événements du 14 janvier 2011 étaient conscients qu’ils étaient en train de documenter des moments importants. Ces images constituaient pour eux la mémoire de demain, mais leur servaient également d’amorce pour évoquer une mémoire nationale longtemps confisquée.

 

Les cinéastes racontent leurs propres révolutions

La décennie qui suit la révolte, particulièrement teintée de crise sociale qui se prolonge sans issue, constitue un tournant dans l’orientation du cinéma vers une reconfiguration politique et morale de la représentation de soi. S’installe, alors, progressivement, un courant autobiographique dans le paysage du documentaire tunisien. Dans chaque « auto-filmage », chacun des auteurs s’adosse sur l’économie pauvre du tournage pour en tirer une esthétique fruste et dynamique. Devenir autonome implique pour eux la production d’un cinéma « artisanal » qui délaisse la chaîne de compétences complémentaires. Ceci permet, selon Chris Marker, l’apparition d’un « cinéma de l’intimité, de la solitude, un cinéma élaboré dans le face-à-face avec soi-même, celui du peintre et de l’écrivain ». Dans Le visage de Dieu (2014) Bahram Aloui revient sur son enfance dans son village qui continue de vivre dans la misère malgré les promesses des politiques. Travelling de Ons Kamoun (2017) raconte le parcours initiatique d’une enseignante de la capitale, nommée dans le sud, pour produire des films avec ses étudiants. Fathallah TV, 10 ans et une révolution plus tard (2019) de Wided Zoghlami prend le pouls d’une génération et d’un pays à travers le destin de quatre jeunes du quartier populaire de la banlieue sud de Tunis.

Dans ces films, la petite histoire s’enchevêtre avec la grande et l’emprunt de la figure de la « révolution » passe de l’euphorie des premiers instants au constat désillusionné sur une situation stérile. Les auteurs racontent leurs propres révolutions contre cette stérilité.

Rupture ?

L’arrivée d’une nouvelle génération, libre de toute censure,  a changé les codes de l’écriture jusque-là trop marqués par les idéologies anciennes. Le désir de filmer le réel en Tunisie semble prendre un autre envol tout en essayant d’éviter le sempiternel problème du financement en recourant à des productions à faible budget.

La société tunisienne a pu s’identifier quelque part dans ce documentaire de l’après 14 janvier 2011 puisque ses thématiques nouvelles la concernent directement et ses personnages qui luttent contre les tabous, les tyrannies et les mentalités sclérosées lui ressemblent. Le cinéma tunisien peut également se prévaloir d’être le seul cinéma arabe libre de toute censure jusque-là justement grâce à ce soulèvement qui, malgré ses dérives, a maintenu intacte le droit à la liberté de s’exprimer et de filmer.

Plus encore, aujourd’hui, le documentaire réussit à rivaliser avec la fiction dans les prestigieux festivals de cinéma internationaux et se voit franchir les seuils des salles de cinéma locales, timidement certes, mais sûrement. C’est même tentant de le qualifier de l’écriture cinématographique future.

 

Avec une vingtaine de titres, la filmographie que nous proposons dans ce cycle n’est pas exhaustive, elle essaye cependant de montrer une certaine circulation révolutionnaire qui s’opère grâce à un dispositif de contre savoir et de contre pouvoir. Elle essaye de révéler des thématiques récurrentes et obsédantes. Ce sera l’occasion, avec le recul, de voir des films qui ont accompagné la dernière décennie avec ses turbulences, ses passions et ses désillusions, de découvrir « les images de la "révolution" [qui] indiqueront ce à partir de quoi se fera le futur paysage cinématographique. » (Chikhaoui, 2012) et de rencontrer et débattre avec une nouvelle génération d’auteurs qui s’affirment.

 Le programme : 

Tunisie 2011 : L'ère Documentaire 

 

Du 17 au 31 janvier 2024 

Cinémathèque Tunisienne - Salle Tahar Chériaa 

 

 

Mercredi 17 janvier 2024

18h30 : PLUS JAMAIS PEUR, dir. Mourad Ben Cheikh, 2011, Tunisie, 72’

Synopsis : Le 17 décembre 2010, un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes s’immole à Sidi Bouzid, après s’être fait confisquer sa marchandise par les autorités. S’en suit un mouvement de contestation générale contre le régime du Président Ben Ali. La Révolution tunisienne débute.

Jeudi 18 janvier 2024

18h30 : UNE VIE EN DENTS DE SCIE, dir.  Mounir Baaziz, 2012, Tunisie, 52’

Synopsis : Le film retrace le parcours de la militante Halima Jouini qui a consacré sa vie personnelle au militantisme en subissant toutes formes de violence sous les régimes de Bourguiba et de Ben Ali.

LA MÉMOIRE NOIRE, TÉMOIGNAGES CONTRE L’OUBLI, dir. Hichem Ben Ammar, 2013, Tunisie, 52’

Synopsis : À la fin des années soixante, après une impitoyable répression des «Youssefistes» d’obédience nationaliste arabe, Bourguiba s’acharne contre le mouvement de gauche «Perspectives», créé, à Paris, en 1963. Des arrestations aussi massives que spectaculaires, suivies de retentissants procès politiques, ont pour but de décimer ce groupe d’opposition. La torture était le moyen pour extorquer des informations, mais aussi pour briser la résistance en terrorisant les militants issus pour la plupart du milieu étudiant. Quatre personnalités se souviennent de cette terrible période et évoquent les épreuves qui les ont marquées à vie.

 

Vendredi 19 janvier 2024

16h00 : FALLEGA 2011, dir. Rafik Omrani, 2011, Tunisie, 52’

Synopsis : Après le départ du dictateur Ben Ali, des jeunes de Menzel Bouzayane suivi d’autres de Sidi Bouzid, Regueb, Meknessi et des quatre coins de la Tunisie font une marche vers la place du gouvernement à la Kasbah. Ils s’y installent pendant plus d’une semaine. Ils ont une exigence : dissoudre le gouvernement provisoire et élire une assemblée constituante. Après de multiples campagnes de désinformation, le gouvernement décide finalement d’évacuer les nouveaux Fellagas par la force.

NOUS SOMMES ICI, dir. Abdallah Yahia, 2011, Tunisie, 52’

Synopsis : Ce documentaire décrit la quête des jeunes qui veulent sur­mon­ter leur sombre réa­lité afin de trou­ver l’énergie posi­tive. Dans l’un des quar­tiers popu­laires de Tunis, un groupe de jeunes rap­peurs tuni­siens cherche à se faire entendre. Tan­dis qu’un groupe d’élèves défient leur quo­ti­dien en s’engageant dans une ini­tia­tive citoyenne.

18h30 : LA LIGNE 13, dir. Sami Nasri, 2019, Tunisie, 18’

Synopsis : La ligne de chemin de fer numéro 13 entre le marteau du pouvoir et l’enclume des lobbies corrompus.

MAUDIT SOIT LE PHOSPHATE, dir. Sami Tlili, 2012, Tunisie, 82’

Synopsis : Dans le bassin minier de la Tunisie, le 5 janvier 2008, un sit-in en face de la mairie de Redeyef a marqué le début d'un mouvement de désobéissance civile qui a duré 6 mois. Les participants sont des enseignants, des chômeurs et des jeunes, tous désespérés. Ils ont créé un mouvement populaire sans précédent dans l'histoire de la Tunisie, la « révolte de la dignité », qui donnera naissance, trois ans plus tard, à la révolution tunisienne. À présent, que reste-t-il de cette aventure humaine ? Des âmes brisées, des plaies ouvertes, mais aussi de la fierté et de la dignité.

Samedi 20 janvier 2024 

16h00 : EL GORT, dir. Hamza Ouni, 2013, Tunisie, 87’

Synopsis : Deux jeunes tunisiens tentent de survivre en travaillant dans le commerce du foin. Leur journée de travail commence très tôt et semble ne jamais finir. Sans aucune alternative entre chômage et exploitation, les rêves d’une jeunesse insouciante se transforment vite en désespoir. Un film à l’énergie sauvage et au goût amer qui dit tout ce que l’on peut dire sur la Tunisie d’aujourd’hui.

18h30 : LE CHALLAT DE TUNIS, dir. Kaouther Ben Hania, 2012, Tunisie, 90’

Synopsis : Tunis, un homme sur une moto, une lame de rasoir à la main, rôde dans les rues de Tunis. Il s’est donné pour mission de balafrer les fesses des femmes qui arpentent les trottoirs de la ville. On l’appelle le Challat. D’un café à l’autre, d’un quartier à l’autre, les histoires les plus folles circulent à son égard. Le Challat est devenu une sorte de figure mystérieuse entouré d’un halo de fascination, de fantasme et de terreur. Tout le monde en parle mais personne ne l’a jamais vu.

Mardi 23 janvier 2024 

18h30 : ROUGE PAROLE, dir. Elyes Baccar, 2011, Tunisie, 94’

Synopsis : Le printemps arabe a éclaté dans un pays où peu de gens l’auraient attendu, suivi d’un tremblement de terre politique qui a secoué le monde. «Rouge Parole» est l’histoire de la révolution populaire tunisienne racontée émotionnellement par ses héros à travers leur silence et leurs clameurs. C’est l’histoire de la liberté.

Mercredi 24 janvier 2024 

11h00 : Table ronde 

16h00 : MOHAMED BEN JANNET, dir. Ridha Ben Halima, 2012, Tunisie, 59’

Synopsis : Le film relate la vie mouvementée de Mohamed Ben Jannet, militant de gauche et héros des manifestations du 5 juin 1967.

LE VISAGE DE DIEU, dir. Bahram Aloui, 2014, Tunisie, 58’

Synopsis : Après trente ans passés et suite aux nombreuses déceptions, un jeune homme, déjà usé par la vie, convoque son passé pour le revisiter. Il revient ainsi sur son enfance dans son village du Nord-Ouest tunisien au milieu des années 80, une des zones d’ombre du pays.

Jeudi 25 janvier 2024 

18h30 : TRAVELLING, dir. Ons Kammoun, 2017, Tunisie, 77’

Synopsis : Une enseignante de la capitale, nommée dans le sud tunisien, s’évertue, envers et contre tout, et malgré les questionnements à produire des  films avec  ses étudiants. Cette expérience de la traversée du désert est une initiation qui transforme la volonté de combattre en désir d’être.

Vendredi 26 janvier 2024 

16h00 : ON THE ROAD, dir. Adnen Meddeb, 2011, Tunisie, 8’

Synopsis : Après le 14 janvier et au mois de février, un pays dans un processus révolutionnaire populaire, des forces contre-révolutionnaires. La dictature est encore là. La résistance est présente aussi. Une Tunisie avec une jeunesse, un peuple plein d’espérance et d’inquiétude…

WAR REPORTER, dir. Mohamed Amine Boukhris, 2013, Tunisie, 74’

Synopsis : Janvier 2011, La Tunisie ainsi que tout le monde arabe sont secoués par des révoltes populaires massives et sanglantes contre leurs régimes dictatoriaux. Un rendez-vous avec l’histoire qu’ils ne pouvaient rater. « Ils », ce sont les véritables soldats de l’ombre en quête perpétuelle de l’information et de l’image reflétant les réalités, notamment les plus effroyables. Ce sont des reporters hors normes, qui sont nos yeux et nos oreilles, au cœur des conflits et des affrontements les plus violents, et ce au risque de leur propre vie.

18h30 : DERRIÈRE LA VAGUE, dir. Fethi Saidi, 2016, Tunisie, 100’

Synopsis : Suite aux événements liés à la chute du régime de Ben Ali, des dizaines de milliers de Tunisiens ont pris le large dans l'espoir d'entamer une nouvelle vie sur l'autre rive de la Méditerranée. Depuis plusieurs années, des centaines de jeunes "harragas" sont portés disparus. Beaucoup de familles gardent la certitude de leur survie et continuent de réclamer des explications quant à la réalité de leur situation après leur débarquement en Italie.

 

Samedi 27 janvier 2024 

16h00 : GÉNÉRATION MAUDITE (WLED AMMAR), dir. Nasreddine Ben Maati, 2013, Tunisie, 61’

Synopsis : De jeunes tunisiens prêts à changer le monde ont lutté dans le cyberespace contre la censure de Ben Ali. Leur mobilisation et leur influence sur les réseaux sociaux à partir de décembre 2010 ont suscité de grands espoirs. Un an à peine après la révolution, le constat du désenchantement d'une partie de la jeunesse privée de ses aspirations à la liberté et la démocratie s'impose à tous.

18h30 : FATHALLAH TV, dir. Wided Zoghlami, 2019, Tunisie, 80’

Synopsis : Trois destins de jeunes, un quartier, une décennie entre deux époques : 2007 - 2017, de la dictature à la démocratie. À travers les rues et les maisons de Djebel Jeloud, ces jeunes partagent leurs rêves et nous livrent un regard aiguisé sur le pays. Par la musique, le film se fait « porte voix » d’une génération.

Mardi 30 janvier 2024 

18h30 : C’ÉTAIT MIEUX DEMAIN, dir. Hinde Boujemaa, 2012, Tunisie, 74’

Synopsis : Janvier 2011, Tunis : alors que la révolution gronde dans les rues de la capitale tunisienne, Aida et son fils Faouzi luttent pour leur survie en marge de la société. Femme et mère marquée par la vie, ayant suivi le chemin menant au vol, à l’abus d’alcool et à la prison, Aida garde une incroyable force qui lui permet de se relever même quand la violence du destin la pousse au fond du gouffre.

Mercredi 31 janvier 2024

18h30 : L'ÎLE AUX ENCHÈRE, dir. Majdi Kaaniche, 2016, Tunisie, 12'

Synopsis : C’est l’histoire du combat mené par  les habitants de Kerkennah contre les sociétés pétrolières.

REVOLUTION UNDER 5’, dir. Ridha Tlili, 2011, Tunisie, 75’

Synopsis : Le film suit un groupe de jeunes artistes tunisiens de guérilla qui portent leur bataille contre la répression sur les rues en Tunisie. Ils ont une web-radio, en réseau avec les militants et activistes. Ils dessinent sur les murs leurs slogans, revendications et images qui interprètent l’islamophobie européenne, la créativité et la résistance.