19:00 Yuma: 'Chura','Ghbar Njoum'
C’est dans une salle du Palais des congrès bondée qu’a lieu, ce soir du jeudi 13 avril, la montée sur scène du duo tunisien connu et reconnu : Yuma. Yuma, composé de Ramy Zoghlemi et Sabrine Jenhani, jouit déjà d’un succès important auprès d’un public de jeunes qui s’est déplacé pour l’occasion et qui a obtenu entière satisfaction. A l’occasion des JMC, le groupe a décidé de reprendre ses titres les plus phares, issus de leur premier album intitulé « Chura », en plus de proposer une musique inédite issue de leur second opus « Ghbar Njoum ».
Yuma, c’est une musique minimaliste combinant la guitare apaisante de Ramy Zoghlemi et la voix ésotérique de Sabrine sur un fond de paroles touchantes. En effet, c’est une musique où il est question d’émotion absolue. Ici, point d’artifices ou de complexité. La musique, à l’image des artistes qui la produisent, est simple d’accès, pensée pour toucher le spectateur ou l’auditeur instantanément, titiller ses sens et provoquer une réponse non pas logique mais affective.
On se doit également de mentionner la présence scénique du duo qui est plutôt défini par un charisme discret contrairement aux démonstrations de showmanship auxquelles les JMC nous ont habitués. On parle dans ce cas-là d’un charisme qui implique le spectateur malgré lui, qui ne nécessite pas d’exhortations de l’artiste en soi mais qui crée une connexion des plus profondes entre les âmes qui se situent des deux côtés de la scène. Yuma, c’est avant tout une musique spirituelle et intime. Il va donc de soi que le public ne cesse de fredonner les paroles de titres phares tels que « Smek » et « NguirAlik » en chœur. Ramy et Sabrine, c’est un duo qui dégage une aura à la Johnny et June Carter Cash, et de ce fait, leur musique est unique en son genre.
20:00, Emma Lamadji: « Free River »
Suivant la prestation tant attendue de Yuma, c’est au tour d’Emma Lamadji et de sa troupe de faire leur entrée sur scène. « Free River » est le fruit de la collaboration de deux dimensions culturellement opposées mais ô combien semblables. Emma Lamadji, issue de Centrafrique s’allie au guitariste français Matia Levréro pour nous proposer une musique des plus succulentes.
Outre les soucis techniques récurrents, le spectateur se voit offrir une excellente prestation musicale soutenue par la voix à la fois puissante et sensible d’Emma Lamadji, voix qui transcende les limitations techniques, et les sonorités jazzy de très haut niveau du reste du groupe. En effet, même si nous avons eu droit à plusieurs coupures de son, notamment au niveau du micro, la chanteuse n’a, à aucun moment, été découragée et sa voix n’a cessé de résonner dans la salle de concert du Palais des congrès. Mieux encore, c’est pendant ces moments où le micro lui a fait défaut qu’on a pu découvrir la prouesse vocale D’Emma Lamadji.
Du côté des instruments, le spectateur a eu droit à une prestation musicale digne des plus grands quartets de jazz. La guitare basse annonce le rythme avec des lignes extra-groovy, soutenue par un jeu de batterie de qualité, un xylophone exquis et un Matia Levréro somptueux à la guitare électrique de par sa rythmique énergique et ses solos extraordinaires.
L’instant M s’est fait un plaisir de vous accompagner le long de la sélection officielle des JMC et invite à assister, tour à tour, au méga-concert de vendredi, mettant en scène le groupe tunisien de renommée internationale Myrath, et à la cérémonie de clôture du samedi 15 avril.
Med Amine Sehli