Musique

Clôture des JMC: Ceci n’est qu’un au revoir

Arrivés à cette soirée du 15 avril, nous en sommes à la clôture des Journées Musicales de Carthage, un festival exceptionnel qui aura su satisfaire un public varié et proposer une programmation aussi diverse que plaisante. Les JMC, c’est une manifestation artistique qui a été organisée sous la bannière de la promotion de la culture et des jeunes artistes tunisiens et africains. Quoi donc de plus convenable que d’ouvrir le bal avec Amine et Hamza Mraihi et leur troupe the Band without Borders pour un ultime spectacle.



21:00  Amine et Hazma Mraihi the Band without Borders: 'Fertiles Paradoxes'.

Amine et Hamza Mraihi, les jumeaux connus et reconnus de la scène musicale moderne tunisienne, ont eu la lourde tâche de clôturer les JMC et donc d’assurer un spectacle à la hauteur des espérances d’un public dont la sensibilité musicale n’a pu qu’être affûtée par une programmation précédente riche et haute en couleurs. Il serait préférable d’annoncer au lecteur que the Band without Borders n’a pas déçu.


En effet, la musique proposée est tirée de leur dernier album  qui reste inédit jusqu’à ce jour. La collaboration des jumeaux Mraihi avec des artistes de nationalités diverses, notamment Valentin Conus au saxophone et à la clarinette, Frederik Gille à la batterie, Prabhu Edouard aux percussions, donne naissance à une musique alternative mêlant un jeu de luth et de quânun exceptionnel à des sonorités occidentales typiquement jazzy. Par moments, l’atmosphère musicale rappelle ces films hollywoodiens des années 40 qu’on appelle les films noirs, et qui mettent en scène les bars à musique de Los Angeles.

« Fertiles Paradoxes », c’est également une musique très personnelle des jumeaux Mraihi, comme peut en témoigner leur titre « Brahim’s Dream »,  un véritable hommage à leur grand-père. C’est également une musique très recherchée, mettant en avant la prouesse technique du groupe mais également leur feeling artistique. Au final, le show du Band without Borders est un spectacle d’exception qui a su se montrer à la hauteur de la cérémonie de clôture des JMC.

22:00  Remise des prix



Suivant la prestation du Band without Borders, on passe à la remise des prix des différentes compétitions au cœur des JMC en commençant par la compétition de l’enfant créateur, qui comme son nom l’indique vise à rendre hommage et encourager le talent des plus jeunes d’entre nous. Après plusieurs discours rendant hommage aux participants de l’évènement, notamment de la part du directeur du festival, Hamdi Makhlouf et du ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zine el Abidine, on commence par décerner le Tanit de bronze de la catégorie instrumentale au petit Ahmed Khcherem à la zokra, suivi du Tanit d’argent à Haroun el Karoui au piano, et du Tanit d’or à Khlil Ghzela également au piano. Passant à la catégorie chant de l’enfant créateur, le Tanit de bronze revient au petit Ibrahim Khmiri, suivi du Tanit d’argent au jeune mais non moins talentueux Ahmed Abroug, et du Tanit d’or qui revient à Lilia Koundi.





Suivant la compétition de l’enfant créateur, nous passons aux adultes avec en premier lieu le prix du jury pro, à la clé duquel le vainqueur est invité à se produire dans plusieurs festivals du monde arabe, prix que remportent Nour Harakati et le collectif Aytma. La dernière ligne droite de la remise des prix commence par le prix du meilleur texte en langue et dialecte arabe que remporte Mahmoud Turki. Le prix de la meilleure interprétation instrumentale ou chant est décerné à Ahmed Litayem. Le prix de la meilleure composition musicale revient au talentueux virtuose du piano Wajdi Riahi. Badreddine Dridi est le lauréat du prix meilleur concert tunisien. Avant de clôturer la sélection officielle, le duo Yuma se voit attribuer le prix tant convoité du public. La remise des prix se conclut avec le décernement des Tanit de bronze à Wajdi Riahi, lauréat méritant de deux prix au total, d’argent à la l’imposante et grandiose Emma Lamadji, et d’or à l’époustouflant groupe Aywa.



Les JMC arrivent à terme après une semaine qu’on ne peut qualifier que de riche en émotions. Ce qu’on peut retenir, c’est que la culture arabe et africaine est extrêmement diverse, qu’il y a une pléthore de jeunes talents encore bruts qu’il serait bénéfique de raffiner et qu’encourager ces artistes à aller au bout de leur talent ne peut qu’engendrer du positif. Sur ce, l’instant M espère que vous avez pris du plaisir à participer à cette manifestation exceptionnelle et vive la musique !

                                                                                                          Med Amine Sehli