Espaces Culturels

Les monuments historiques et musées incontournables à visiter en Tunisie

Découvrez les monuments historiques incontournables de la Tunisie et imprégnez-vous de l'histoire fascinante de ce pays au patrimoine culturel riche et diversifié, mettant en avant ses 4500 ans d'histoire et les 13 civilisations qui ont marqué cette terre. 


Notez que ce contenu ne représente pas tous les sites touristiques disponibles ; il s'agit d'une sélection spécifique. Pour plus d'informations, consultez le site de l’Institut National du Patrimoine en cliquant ici 


Tunis

Site archéologique de Carthage

Le site archéologique de Carthage, classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1979, est centré autour de la colline de Byrsa, ancien cœur de la cité punique. Aujourd'hui, il est marqué par la cathédrale Saint-Louis, construite à la fin du XIXe siècle sur le lieu présumé de la tombe de Louis IX (saint Louis). À proximité, les vestiges du principal quartier de la ville antique rappellent sa splendeur passée avec leurs fondations et fragments de colonnes. Face à la menace de développement urbain rapide, des archéologues tunisiens ont mobilisé l'Unesco entre 1972 et 1992 pour sauver Carthage. Malgré des pertes importantes, le site reste difficile à appréhender en raison de la dispersion des vestiges, posant un défi délicat entre préservation du patrimoine et gestion urbaine contemporaine.



Statue de Hannibal Barca

La statue de Hannibal Barca représente de manière emblématique le célèbre général carthaginois Hannibal Barca, célèbre pour ses exploits militaires lors des guerres puniques contre Rome. Hannibal est surtout connu pour avoir mené une audacieuse campagne militaire à travers les Alpes pour attaquer l'Italie, un exploit marquant dans l'histoire militaire.


Généralement représentée à cheval, la statue de Hannibal Barca symbolise son génie militaire et sa bravoure sur le champ de bataille. Elle est fréquemment installée dans des lieux stratégiques ou symboliques, rappelant l'héritage de Hannibal et son impact sur l'histoire de l'Antiquité méditerranéenne. Au-delà de sa commémoration du rôle historique de Hannibal, la statue est également un symbole de fierté pour les habitants des régions où elle est érigée, soulignant l'importance de cet illustre général dans l'histoire de Carthage et de tout le bassin méditerranéen.



Le Port Punique

Durant l'Antiquité, Carthage, cité phénicienne puis punique, était célèbre comme l'« empire de la mer », une thalassocratie dont la puissance reposait sur un commerce maritime prédominant. Fondée vers 814 av. J.-C. selon la légende de Didon et ayant des origines à Tyr, Carthage s'est développée comme une colonie orientale qui a rapidement étendu son influence dans le bassin occidental de la Méditerranée. Ses ports jouaient un rôle crucial en tant que points de connexion avec le monde extérieur, bien que leur localisation précise ait été longtemps débattue jusqu'aux fouilles archéologiques modernes, notamment celles menées lors de la campagne de l'Unesco dans les années 1970, qui ont confirmé leur identification dans le quartier de Salammbô. Carthage représentait ainsi un carrefour entre les cultures phénicienne et les bassins oriental et occidental de la Méditerranée, marquant son empreinte tant par son commerce florissant que par son expansion territoriale en Afrique du Nord.



La mosquée Zitouna à Tunis

La mosquée Zitouna, également connue sous le nom de mosquée de l'olivier, est la deuxième plus grande mosquée de Tunisie après la Grande Mosquée de Kairouan, située au cœur de la Médina de Tunis. Fondée sur les vestiges d'une basilique chrétienne, elle remonte aux débuts de la conquête musulmane du Maghreb, mais a été reconstruite sous le règne des Aghlabides en 864. Avec sa cour trapézoïdale entourée d'une galerie du Xe siècle reposant sur des colonnes antiques, la mosquée couvre une superficie de 5 000 m², ornée de 184 colonnes en provenance principalement de Carthage. Elle abrite également un minaret de style almohade ajouté en 1894, symbole de son évolution architecturale au fil des siècles.



La Cathédrale St. Vincent de Paul de Tunis

L'église Saint-Vincent-de-Paul et Sainte Olive, actuelle cathédrale catholique de Tunis, est dédiée à saint Vincent de Paul, fondateur des Pères Lazaristes, et à sainte Olive, martyrisée à Tunis au Ve siècle. Succédant à une pro-cathédrale érigée en 1881, l'édifice actuel voit sa première pierre posée par le cardinal Lavigerie en mai 1890. Inaugurée comme co-cathédrale de l'archidiocèse de Carthage à Noël 1897, elle a accueilli le pape Jean-Paul II en 1996 lors de sa visite en Tunisie. Depuis 1996, 2016 et 2020, des travaux de réhabilitation ont été entrepris, incluant la restauration de la façade, des toitures, des murs et de l'orgue historique. En 2021, un musée-trésor a été inauguré à l'intérieur, mettant en valeur l'histoire riche de l'église catholique en Tunisie.



Bab El Bhar à Tunis

Bab El Bhar, également connue sous le nom de Porte de la Mer en arabe, est l'une des entrées historiques de la médina de Tunis, située à l'est de l'ancienne enceinte, sur la place de la Victoire. Sous le protectorat français, elle était aussi nommée Porte de France, un nom parfois utilisé encore aujourd'hui. Cette porte symbolise la séparation entre la médina et la ville nouvelle, caractérisée par un arc surbaissé surmonté d'un parapet à créneaux. Bien que son nom évoque la mer, la légende selon laquelle elle donnait directement sur la mer est fausse ; en réalité, elle ouvrait la médina vers le lac de Tunis, facilitant ainsi l'accès à l'arsenal maritime et au débarcadère du lac. La porte originale date du règne des Aghlabides, mais une nouvelle construction fut érigée en 1860 à la demande du consul de France, Léon Roches, alignée avec la future avenue de la Marine. En 1939, elle fut dégagée des constructions environnantes pour mieux mettre en valeur son architecture historique.



Mausolée de Tourbet el Bey

Tourbet el-Bey, situé au cœur de la médina de Tunis, est le mausolée collectif de la dynastie husseïnite qui a régné sur la Tunisie de 1705 à 1957. Ce monument impressionne par son austérité extérieure contrastant avec l'atmosphère remarquable à l'intérieur : des tombes de marbre, des coupoles finement ciselées et des murs ornés de céramique polychrome. Construit par Ali Bey, ce complexe funéraire abrite huit chambres où reposent la plupart des souverains husseïnites ainsi que de nombreux membres de la famille royale. Après une récente rénovation, il est de nouveau ouvert au public comme un musée, offrant aux visiteurs une immersion dans l'histoire et l'art funéraire de la Tunisie ottomane.



Jendouba 

Le Site archéologique de Bulla Regia

Bulla Regia, située au nord-ouest de la Tunisie près de Jendouba, est un site archéologique d'une importance majeure. Cette ancienne ville, berbère, punique et romaine, est célèbre pour ses ruines bien conservées, notamment ses maisons semi-souterraines conçues pour se protéger du climat ardent. Les visiteurs peuvent admirer de remarquables mosaïques et découvrir une collection d'objets au petit musée sur place, tandis que d'autres artefacts sont exposés au Musée du Bardo à Tunis. Historiquement, Bulla Regia a connu une occupation ancienne, avec des vestiges remontant à la période berbère et punique, avant de devenir romaine après la conquête de Carthage au 3e siècle av. J.-C. Sous le règne romain, elle prospéra en tant que capitale royale numide et ville libre, conservant son identité politique et ses structures urbaines distinctes. Le site abrite également des vestiges religieux, tels que le temple d'Apollon et des basiliques chrétiennes, ainsi que des édifices publics comme le forum et le marché, témoignant de son importance culturelle et économique dans l'Antiquité.



Sousse 

Le Ribat de Sousse

Le ribat de Sousse, situé dans la médina classée au patrimoine mondial de l'Unesco à Sousse, est une ancienne forteresse importante. Construit vers 775 par le gouverneur abbaside Yazid Ibn Hatim Al Muhallabi et reconstruit en 821 sous l'émir aghlabide Ziyadat Allah Ier, il est considéré comme le plus ancien ribat de Tunisie et a influencé le modèle du ribat de Monastir. Initialement érigé sur des fondations byzantines du VIe siècle, il fut agrandi sous Ibrahim ibn al-Aghlab pour accueillir une mosquée et des quartiers pour les moines-soldats. Endommagé lors de la Seconde Guerre mondiale, il a été restauré entre 1951 et 1953. Le ribat présente une structure carrée de 38 mètres de côté avec deux niveaux autour d'une cour centrale rectangulaire, entourée de murailles et de tours défensives, et il servait autrefois de résidence pour une garnison de moines-soldats.



Le village berbère de Takrouna

Takrouna, un village berbère niché dans la région du Sahel tunisien près d'Enfidha, mérite véritablement d'être découvert. Situé à environ 6 km à l'ouest d'Enfidha en direction de Zaghouan, ce village ancestral repose sur un imposant rocher fossilisé vieux de plus de 2000 ans, offrant une vue imprenable sur le golfe de Hammamet, Hergla, Sousse, Zaghouan et la plaine de Kairouan. Originairement peuplé par des Berbères, Takrouna devint un refuge pour des familles mauresques fuyant l'Espagne, notamment les Gmach (Gomez) de la région andalouse de Benaladid, d'où son nom "Ta kurunna". Aida Gmach, descendante de cette lignée, préserve l'histoire de Takrouna à travers le "Rocher Bleu", un lieu au sommet du village combinant détente et culture. Son écomusée, créé avec le soutien du célèbre peintre Aly Bellagha, témoigne de la vie quotidienne des habitants et célèbre leur attachement à la terre. Takrouna, riche en histoire et en charme, offre une expérience hors du temps, un véritable voyage à travers les siècles à ne pas manquer.



Dougga

Le site archéologique de Dougga

Le site de Dougga, vaste de 75 hectares, est un impressionnant site archéologique qui révèle une petite ville romaine dans toute sa splendeur, agrémentée de vestiges remarquables. En plus de ses monuments romains majestueux, il offre un témoignage riche de la fusion entre les cultures punique, numide et hellénistique. Inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'UNESCO, Dougga est un trésor historique à découvrir.



L'Amphithéâtre d'El Jem

L'amphithéâtre d'El Jem, aussi connu sous le nom de Colisée de Thysdrus, est un impressionnant amphithéâtre romain situé à El Jem, anciennement Thysdrus dans la province romaine d'Afrique, aujourd'hui en Tunisie. Construit probablement au début du IIIe siècle, bien que sa datation soit encore sujette à débat, il succède à deux autres édifices similaires, témoignant de l'évolution de ces structures monumentales dédiées aux divertissements publics. Utilisé pour des combats de gladiateurs, des courses de chars, des jeux du cirque et des spectacles avec des animaux sauvages, il est considéré comme l'apogée de ce type de monument après près de quatre siècles d'évolution architecturale. L'amphithéâtre, surnommé le « Grand amphithéâtre », est le mieux préservé d'Afrique du Nord et a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1979. Chaque année, il attire environ 530 000 visiteurs, témoignant de son importance historique et de son attrait touristique.



La Grande Mosquée de Kairouan

La Grande Mosquée de Kairouan, aussi connue sous le nom de mosquée Oqba Ibn Nafi en hommage à son fondateur, est l'une des principales mosquées de Tunisie, située à Kairouan. Célèbre comme le centre spirituel et religieux de la Tunisie, ainsi que parfois considérée comme la quatrième ville sainte de l'islam sunnite, elle représente un symbole architectural emblématique de la ville. Érigée initialement par Oqba Ibn Nafi à partir de 670, elle a été agrandie et reconstruite aux VIIIe et IXe siècles, devenant ainsi l'ancêtre de toutes les mosquées du Maghreb et un chef-d'œuvre universel d'architecture islamique. Classée monument historique et protégée depuis 1912, elle fait également partie du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1988. Au-delà de son importance artistique, elle a joué un rôle crucial dans l'islamisation de l'Occident musulman, notamment en Espagne, et a été un centre intellectuel majeur où le savoir islamique et profane a été enseigné et diffusé entre les IXe et XIe siècles.



Monastir 

Mausolée Bourguiba à Monastir

Le mausolée de Bourguiba à Monastir est un monument funéraire majeur abritant la dépouille de l'ancien président tunisien Habib Bourguiba, érigé de son vivant en 1963. Niché au cœur du cimetière de Monastir, il présente une architecture mêlant tradition et modernité arabo-musulmane, avec son dôme doré et ses deux minarets imposants de 25 mètres. Ce lieu sacré abrite non seulement Bourguiba et sa première épouse, mais aussi plusieurs membres de sa famille. À l'intérieur, un petit musée expose des objets personnels précieux du président, offrant ainsi aux visiteurs un aperçu intime de sa vie et de son héritage historique pour la Tunisie.



Le Ribat de Monastir

Le ribat de Monastir, situé en bordure de la mer Méditerranée dans la ville éponyme, représente l'une des plus anciennes et importantes forteresses de toute l'Afrique du Nord. Érigé initialement en 796 par Harthimâ Ibn A’yûn, général abbasside et gouverneur de l'Ifriqiya, il a connu plusieurs agrandissements significatifs sous les règnes des Aghlabides et des Fatimides au IXe et Xe siècles. Sa superficie a été notablement augmentée vers 1424 sous la dynastie hafside, atteignant alors 4 200 m². Dès le Xe siècle, le géographe Ibn Hawqal le qualifiait déjà de plus grand ribat de l'Ifriqiya. À travers les siècles, il a été renforcé avec l'ajout de tours, bastions, et contreforts, notamment pour accueillir des pièces d'artillerie aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le ribat de Monastir a ainsi traversé les âges, devenant un symbole emblématique de la ville malgré les dommages subis lors des séismes de 2013.



Musées

Le musée national du Bardo

Le musée national du Bardo, situé dans la banlieue de Tunis, est l'un des plus importants musées du bassin méditerranéen, renommé pour la richesse de ses collections archéologiques qui retracent plusieurs millénaires d'histoire tunisienne et de diverses civilisations. Installé depuis 1888 dans un ancien palais beylical, il présente une multitude d'œuvres majeures découvertes lors des fouilles à travers le pays, notamment des mosaïques romaines remarquables comme celle dite de Virgile. Le musée abrite également une riche collection de statues en marbre de divinités et empereurs romains, ainsi que des pièces libyco-puniques telles que des masques grimaçants et des stèles épigraphiques. Outre ses collections grecques et islamiques, le musée a entrepris des travaux d'expansion pour accueillir davantage de visiteurs et améliorer la présentation des œuvres, une initiative ayant été achevée courant 2012 après des retards dus à la révolution tunisienne.



Musée Militaire National

Le musée militaire national de La Manouba est un établissement tunisien dédié à l'histoire militaire du pays, depuis l'époque carthaginoise jusqu'à aujourd'hui. Ouvert le 24 juin 1989, il est situé dans le Palais de la rose, également connu sous le nom de Grand palais ou Borj El Kebir, construit en 1793 comme résidence d'été par Hammouda Pacha. Ce palais a servi à diverses fins au fil des siècles, notamment comme quartier de commandement militaire sous Kheireddine Pacha et quartier général des troupes françaises après 1881. Après l'indépendance de la Tunisie, le bâtiment a été restauré par le ministère de la Défense et transformé en musée militaire national, ouvert au public pour la première fois en 1989.



Musée de Guellala

Le musée de Guellala est un musée ethnographique renommé pour son artisanat et sa poterie, situé sur la colline de Tassita à Guellala, sur l'île de Djerba, dans le sud de la Tunisie. Inauguré en 2001, ce musée s'étend sur plus de 4 000 mètres carrés et présente une série de pavillons thématiques qui explorent divers aspects des traditions locales, y compris les fêtes, les coutumes, l'artisanat, les mythes et légendes, la musique traditionnelle, les mosaïques et la calligraphie arabe. Les expositions incluent des scènes illustrant les rituels traditionnels tels que les mariages et les circoncisions, ainsi que des aspects de la vie des communautés juives de Djerba. Le musée offre également des démonstrations d'activités économiques traditionnelles comme le broyage des olives par des chameaux et le tissage.



Musée Berbère de Tamezret

Le musée berbère de Tamezret est un lieu qui célèbre et préserve l'héritage culturel et artisanal des Berbères, une communauté indigène importante en Tunisie. Situé dans le village de Tamezret, près de Matmata, ce musée ethnographique offre aux visiteurs un aperçu fascinant de la vie traditionnelle berbère. Les collections comprennent une variété d'objets artisanaux tels que des tapis tissés à la main, des poteries décoratives, des bijoux traditionnels et des costumes folkloriques. Chaque artefact raconte une histoire sur les coutumes, les croyances et le mode de vie des Berbères, mettant en lumière leur riche patrimoine culturel et leur identité unique dans la région. Le musée est un lieu d'éducation et de préservation culturelle, offrant aux visiteurs l'opportunité de découvrir et d'apprécier l'art et l'artisanat traditionnels berbères.



Musée du patrimoine traditionnel de Djerba

Le musée du patrimoine traditionnel de Djerba, également connu sous le nom de musée Sidi Zitouni, est un musée ethnographique situé à Houmt Souk en Tunisie, établi à l'origine au sein de la zaouïa de Sidi Zitouni, un mausolée datant du XIIe siècle. Agrandi au XVIIIe siècle par Hmida Ben Ayed, caïd-gouverneur de Djerba, pour honorer les sages Sidi Zitouni et Sidi Ameur, ce lieu historique a été transformé en musée des arts et traditions populaires dans les années 1970. Après une réhabilitation et un agrandissement dans les années 2000, le musée a été inauguré sous son nom actuel le 17 décembre 2008. Il abrite une riche collection d'artisanat local et de maquettes illustrant divers aspects de la vie djerbienne à travers des salles thématiques dédiées à l'agriculture, la pêche, la poterie, le tissage, l'orfèvrerie et les rituels traditionnels, offrant ainsi une immersion dans les traditions et l'économie de l'île à travers une variété d'objets précieux comme des bijoux en verre coloré, des lampes en poterie, des métiers à tisser, des costumes traditionnels, des exemplaires du Coran, des ustensiles de cuisine et des poteries décorées.

Photo de couverture : Le site archéologique de Carthage