Zoom sur un événement

Tunis Scène Libre : Un festival dans l’air du temps

©Tunis scène libre

« Tunis, scène libre », un titre alléchant, révélateur d’un bouillonnement culturel et artistique nouveau que la capitale vient de connaitre. Dans sa première édition, ce festival qui s’est étalé sur une dizaine de jours, du 12 au 21 octobre 2017, était une véritable pépite de révélations nouvelles, pour la plupart des participants.

©Tunis scène libre

Des férus d’arts divers non seulement, assoiffés de découvertes, mais aux aguets, près à soutenir la moindre initiative naissante ont répondu présents. L’ACCRO (Association Culturelle de Création et Réflexion Optimiste ), en collaboration avec l’ambassade d’Allemagne en Tunisie et le café culturel Liber’thé, ont mis les bouchées doubles pour une première édition. Seulement le défi était de taille car ce n’était nullement à la portée de se distinguer des autres manifestations, sans cesse en effervescence en pleine rentrée culturelle, celle de 2017, particulièrement riche en évènements divers.   

©Tunis scène libre

Un programme éclectique : 

Il suffit d’éplucher le programme pour comprendre que l’équipe organisatrice avait comme objectif de valoriser des disciplines, peu présentes dans des festivals d’envergure, à savoir le SLAM et la littérature principalement. Pour le « cinéma », également à l’honneur, les candidats en lice ont présenté un contenu restreint, consacré aux nouveaux courts métrages : « Histoires courtes » a d’ailleurs été l’intitulé de cette section. « Notre dame des mots », titre poétique a été attribué à la section « littérature ».  « Lamma Slam » est consacré au Slam, et « musique scène libre » réfère à une musique variée.  

©Tunis scène libre

Des débats, des expositions et des rencontres ont ponctué la programmation officielle de la manifestation. Mais ce qui a attisé l’intérêt du public c’est non seulement le contenu de la programmation au fur à mesure des jours mais aussi le nom des gagnants qui sera annoncé vers la fin.

Les trois premiers jours étaient en effet consacrés aux artistes participants aux différentes compétitions : jusqu’à trois groupes faisaient partie de la compétition « cinéma ».  Deux groupes se sont présentés dans la section « littérature », deux groupes dans la compétition « musique », quant aux Slameurs, véritables révélations de la manifestation ont été également réparti sur deux groupes. 

©Tunis scène libre

Ambiance compétitive, l’ambition mais aussi la passion se sont emparées d’El Teatro, pendant les trois premiers jours.

Vernissage et expositions collectives de photographie et d’arts plastiques se sont déroulés au café « libert’thé ». Un lieu qui a permis le déroulement d’un spectacle de théâtre d’improvisation celui des Mars-A-Tac & ATIT, d’un jazz session et du concert de Nour Harakati : musique programmée en mode instrumentale et acoustique. 

©Tunis scène libre

Un débat sur le foisonnement de la culture alternative a eu lieu sous la houlette de Safouane Trabelsi. Un deuxième animé par « Vélorution » et titré « Tunisie pour une ville qui pédale ! » a cédé la place à un échange fructueux.

©Tunis scène libre

Et les gagnants sont … 

La finale a été délocalisée au ciné- théâtre du Rio, qui pendant trois jours, a pu drainer des curieux soucieux de connaitre les gagnants. Pour les mélomanes, trois musiciens et compositeurs ont chapeauté les participants en lice à savoir Hedi Fahem, Fadhel Boubaker et Jihed Khemiri. 

Un prix coup de cœur « Hedi Fhem » a été attribué à Taher Kharrat. Le 2ème prix du jury est allé à Marouene Rahmouni quant au 1er, c’est Hamza Abdelkarim qui l’a raflé. Les sommes de 500 TND et 1000 TND étaient à la clé ainsi que l’enregistrement audio d’une performance avec « Arpège Studio ».   

Amine Boukhris, Nidhal Guiga et Rafik Omrani, qui sont polyvalents et ont été réalisateurs, ont formé le jury qui a désigné les vainqueurs dans la catégorie « Histoires courtes ». 4 jeunes réalisateurs ont raflé des prix : deux mentions spéciales du jury ont été décernées à Sahar el Echi pour « Mutation » et à Dorra Mhamdi pour « Voie 9 ¾ ». Houcem Slouli, réalisateur de « Litidel » a eu le 2ème prix quand au grand gagnant de cette section, il s’agit de Karim Berrhouma, réalisateur de STOUCH. Les trois premiers films ont été présélectionnés pour la sélection Carthage ciné-Promesse des JCC 2017.  700 TND et 500 TND ont été offert aux 2 premiers gagnants.

©Tunis scène libre

Le Slam était à l’honneur ! Ainsi Eya ben Mansour et Sirine Soussi ont reçu les deux mentions spéciales du jury. 

Shaiek Nour a eu le 2eme prix du jury et 500 TND. L’heureux vainqueur est Louati SaifEddine. Il s’est placé en haut du classement et a reçu 700 TND .  

Le poète slameur Anis Chouchane, la journaliste Rim Lengliz et le metteur en scène et acteur, homme de théâtre Ghazi Zaghbani ont formé le jury « Slam ». 

Les deux gagnants ont eu des collections de livres de valeur de chez « Masciliana Editions ».

Les mots et les lettres ont ravi petits et grands ! C’est d’ailleurs la section qui a  permis à un plus grand nombre de participants de gagner. Ainsi deux gagnantes ex-aequo Ines Ghannoudi et Asma ben Yaakoub ont eu le 2ème prix du jury. Nirane Trabelsi et Emna Arfaoui ont gagné les deux mentions spéciales du jury. Le 1er prix revient à Nour Shaiek. Deux auteures Khaoula Ferchichi et Tounès Thabet ainsi qu’Ahmed Chaker ben Dhaya, poète ont formé le jury de la compétition littérature.  Comme pour les slameurs, les sommes de 700 et 500 TND dinars étaient offertes en guise de récompense ainsi que des collections de livres de chez « Macilianas Editions ».

©Tunis scène libre

Le festival a été l’accomplissement des projets de l’association ACCRO. C’était aussi un tremplin pour de jeunes artistes de s’adonner à la libre expression et de présenter leur vision d’une Tunisie meilleure à travers l’art. 

©Tunis scène libre

« Tunis scène libre » a tenu la cadence et s’est globalement bien déroulé malgré quelques bémols d’ordre financier et un timing peu plaisant. Une 2ème édition est d’ores et déjà annoncée.

H.H  

©Tunis scène libre