Zoom sur un événement

E-FEST 2017 : Voyage au bout du son

Depuis sa création en 2006, le projet E-Fest n’en finit pas de déployer un potentiel d’innovation et d’inventivité inégalée d’année en année. Le Festival des Echos Sonores Tunis voit le jour en 2007 et devient très vite une véritable marque déposée, un rendez-vous annuel incontournable pour les férus de la musique et des arts. Cette année, la 11ème édition du E-Fest s’est déroulée du 30 novembre au 4 décembre. L’occasion pour nous de revenir sur l’un des événements phares de l’année et sur le projet le plus ambitieux de la scène culturelle tunisienne.

 

Le E-FEST sur tous les fronts 

Depuis 2010, le projet du Festival des Echos Sonores de Tunis (ou simplement FEST pour ses adeptes) a fait peau neuve pour s’appeler désormais le E-FEST. En se greffant ce petit « e », le projet s’assume pleinement en pionnier des arts électroniques et numériques dans la scène tunisienne. Fêtant en 2016 ses dix ans d’existence, le festival a commencé par l’annonce d’une line-up où se côtoient les talents tunisiens et étrangers, avec pour mot d’ordre la promotion de la musique électronique et pour ligne directrice un souci de la diversité dont a toujours fait preuve l’équipe. 

Pour cette 11ème édition, le festival a investi trois hauts lieux de la culture : l’Acropolium de Carthage, antre désormais emblématique de l’événement, Dar Eyquem, demeure des arts et des échanges interculturels basée à Hammamet et le Palais Abdellia, lieu où se succèdent les expositions et les activités artistiques depuis de nombreuses années. En choisissant d’étendre ses programmes, le E-FEST a encore une fois tenu ses promesses en proposant un ensemble d’expositions, de spectacles et de talks répartis entre trois lieux, sur quatre jours.


L’art ex machina

Le 30 novembre, le Palais Abdellia a accueilli la première soirée du festival avec le vernissage de l’exposition « ENIAROF ». Faisant suite à une résidence inédite, « ENIAROF » a rassemblé, autour de l’artiste et initiateur du projet Antonin Fourneau, une vingtaine de participants parmi des étudiants, des architectes, des designers, des gamers, et autres, pour une sorte de fête forraine de l’électronique et rétrogaming. Un projet collaboratif où chacun a pu apporter sa pierre à l’édifice pour au final créer des attractions alliant la technologie à l’art ludique.


Pour l’amour du son 

Pendant deux soirées, la Cathédrale de l’Acropolium de Carthage a vibré et brillé de tous ses feux. Le 1er décembre, l’artiste numérique Gymkhana, de son vrai nom Fernando Favier, a donné le coup d’envoi avec sa performance « Pyr to Pyr », en compagnie de la chorégraphe tunisienne Oumaima Manai. Un somptueux agencement de la musique et de la lumière, en parfaite synchronisation avec l’hypnotique chorégraphie réalisée par Manai.  Suivra le duo hispano-norvégien, N.M.O et sa musique électronique hybride et le tant attendu pianiste et producteur de techno, Fabrizio Rat. Samedi 2 décembre, c’est autour de l’artiste tunisien montant Nour Harakati de prendre d’assaut l’Acropolium avec son projet Nour Harkati & Aytma, en première partie au spectacle de création de Hindi Zahra, avec Skander Besbes et Seifeddine Helal. Ce concert particulier est le fruit d’une résidence à Dar Eyquem où les trois artistes ont œuvré à produire un spectacle créé spécialement pour le E-FEST. L’espace du Carpe Diem a accueilli la soirée de clôture en présence des grands noms de la scène électro tunisienne Eyth, Hearthug ou encore Shinigami San. 

« FEST », plus qu’un événement, une marque 

En outre, le E-FEST a été l’occasion de débats et de conférences autour de thématiques actuelles du monde du numérique et du digital à l’instar de la présentation « L’esprit geek d’Eniarof » par Sophie Daste ou encore la conférence intitulée « Playful Media creators are the poets of the 21th Century » présidée par Thorsten S. Wiedemann. Une aubaine pour les geeks et les amoureux des nouvelles technologies de tous bords.

En pariant sur des line-ups prestigieuses, le E-Fest compte déjà une foule d’habitués, toute une histoire avec plus d’une décennie d’activité. L’association franco-tunisienne Echos Electrik initie le projet en 2007 et depuis l’équipe du FEST a parcouru bien du chemin, s’imposant véritablement comme l’événement phare de la culture électro et geek tunisienne et étendant son influence sur toute l’Afrique du Nord.

Crédits photos : Bayrem Ben M'Rad

F.B.H