Metalheads headbanging, dance orientale et transe rituelle soufie de la hadhra se mêlent, se confondent sur la scène allumée par Hemlyn : « les vagabonds » ou les « Errants » en français, le nouveau groupe de Rock Tribal Fusion made in Tunisia fait fureur sur scène.

Fondé par Ali Jaziri, un metalleux qui reste bien le fils de Fadhel Jaziri, le producteur de Hemlyn, mais surtout père du spectacle folklorique Tunisien, notamment avec la mise en scène de « Hadhra », « Ezzaza » et « Nouba », ainsi que réalisateur de « Thalathoun » et bien d’autres œuvres… Ce sont tous « des spectacles qui m’ont changé », affirme Ali Jaziri, dont l’emprunte soufie reste le principal vecteur original de sa musique. Quant aux références Rock, la liste est infinie dans l’esprit de Ali : Metallica, Marilyn Manson, System Of A Down, James Hetfield, Silverchair, Muse, Stratovarius, Nick Cave, Pink Floyd, Opeth…etc.

Le groupe se compose de Haythem Ben Attia à la batterie, Yessine Boudaya à la guitare, Walter Rehouma à la basse, Ali Jaziri, chanteur et guitariste et Ghassen Ammami parolier. Ils sont jeunes, ils sont professionnels, et ils comptent bien marquer la scène Tunisienne de Rock et de Folklore et pourquoi pas la scène mondiale.

Le spectacle, donné Dimanche soir au Théâtre Romain de Carthage a surpris un public curieux par la diversité des performances visuelles, artistiques, mais surtout instrumentales : viennent s’ajouter aux rythme afrobeats et rock, aux riffs et disto de la guitare électrique, des instruments tribals allant du « bendir », à la « darbouka », « chkachek » et « tbal » mais aussi le violoncelle, le « oud » (luth) et les chœurs, donnant à l’ensemble un rythme jungle qui se définit entre « le Soufi, le Populaire, le Hard Rock et le Metal. Le bendir et lmizan ont retenu mon attention, le rapport entre le soufi et le rock de Marilyn Manson, le feu sur scène de System Of A Down, une forme de légèreté et de transandence : un véritable voyage multiculturel »

Walter Rehouma alias « Thunder Vega » se sent « comme un poisson dans l’eau, je m’exprime dans la liberté la plus totale ». En effet le bassiste rejoint le groupe en Janvier 2018 et souligne déjà « l’une des grandes qualités de Ali : laisser le libre arbitre et la signature personnelle à chaque artiste quelle que soit son style et son background. »

Il faut savoir que la mise en scène du spectacle, le recrutement des artistes, les répétitions et tout ce qui touche de près ou de loin à création artistique du spectacle est le pur produit de « Hemlyn ».

Des paroles influencées par les problèmes de la société d’aujourd’hui, le chanteur s’adresse à tous les Tunisiens pour parler d’une réalité agressive avec des textes poignants écrits par Ghassen Ammami, sept à son actif. Mais Ali reste fidèle au patrimoine national comme « Ena lemdallel », « Bjeh allah ya hob Asmaani », « fares baghded », ou encore « Lemta Narja Fik » : « à 20 ans je les ai chantés, c’est un hommage à cette mémoire » s’exprime Ali.

Il n’est pas trop tard ! Si vous voulez découvrir ou redécouvrir Hemlyn, ils seront au rendez-vous le 4 Août au Festival International de Boukornine et le 7 Août au Festival International de Tabarka.

Asma HADDOUK