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Meher Ben Amer Khelifi : L’histoire inspirante derrière le projet Ahmini !

C’est l’histoire de Meher Ben Am er Khelifi , âgé de 33 ans et originaire de Kairouan .

Diplômé de l’ISSAT en 2009, il entame comme tous ses concitoyens une carrière dans le secteur privé.

Issu d’une région rurale et d’un milieu défavorisé, il parle de sa vie comme d’un perpétuel défi. Depuis sa douce enfance jusqu’à l’obtention de son diplôme, il a relevé défi après défi pour réussir ses études. Ce qu’il ne savait pas jusque-là, c’est que ce n’était que le début d’une aventure sans pareille.

Quand interrogé sur sa vie, il évoque une terrible jeunesse, des conditions uniques où il a grandi, étudié, appris, vécu et qui ont, certes, fait de lui l’homme qu’il est aujourd’hui. Sa mère, incroyable femme à laquelle il dédie toujours son succès, a tout fait pour que ses enfants puissent réussir dans leurs vies et surtout leurs études.

Riche d’un passé tourmenteur et d’une vision différente sur la vie, il se lassa rapidement de travailler seulement pour gagner son salaire et surtout de n’être qu’une brique dans le mur.

Il était complètement submergé et se rendit compte qu’il vivait en plein milieu d’un énorme problème social qui mériterait d’être résolu.
Hanté par la même question « Pourquoi pas moi ? » qui ne voulait plus quitter son esprit, il décida de se pencher dans le sujet et d’essayer de trouver une solution pour aider les femmes de sa région.
Il décide alors de prendre sa vie en mains et change complètement de cap se lançant dans l’univers de l’entrepreneuriat qui lui était jusque-là totalement étranger.

Déterminé de changer le monde, il se lança dans la création d’un projet qui leur assure les microcrédits.

Dès lors, il a participé à plusieurs compétitions, développé maintes idées qu’il change au fur et à mesure essayant de les améliorer et de les confiner pour un résultat meilleur.


Il était toujours animé par l’envie de relever encore plus de défis, de créer un projet et de surmonter toutes les difficultés qu’on retrouve dans notre pays. Il s’est trouvé dans un écosystème qui semblait encore le dépasser.

En effet, changer les lois, changer nos institutions et notre bureaucratie était de loin inachevable mais toucher les gens, les sensibiliser à un problème, les avertir et surtout leur montrer l’importance d’une mobilisation générale pour créer un changement et se mettre debout main dans la main pour avancer ensemble avec notre pays était plus crédible et faisable.

Il a enchaîné les compétitions notamment celle de Tunisie Telecom et Bloommasters et semblait avoir un talent pour toujours terminer premier et il a commencé petit à petit à configurer et comprendre l’écosystème. Il a réussi à changer et l’idée devenait beaucoup plus claire.


Au début, il était hanté par l’idée de garantir des micro-assurances pour aider les femmes rurales.

Mais il se rendit compte c’était toute une mentalité à changer et il a donc commencé avec une plateforme en faisant une collecte minutieuse des données avec laquelle il commencerait sa quête et son façonnement de l’écosystème à l’échelle nationale.

Et de là est née « Ahmini » , la nouvelle connexion sociale qui aide à intégrer toutes les femmes du milieu rural.

Il se concentre sur notre pays et il est bien déterminé à y rester malgré les obstacles et surtout malgré les offres étrangères qu’il reçoit. Ethique, sens de l’engagement et patriotisme ne sont qu’une goutte dans l’océan de valeurs que nous apprend Meher.

Après maintes déception, prétendues aides, arnaques et surtout moqueries qu’il a reçu au début de son parcours, il se tient aujourd’hui en haut de la pyramide, il a su conquérir le cœur des tunisiens et est arrivé en haut de l’échelle politique. Il a réussi à convaincre ministre après ministre de son projet.

En attendant les changements de loi souhaités, il se concentre sur la création de son entreprise. La BH et la BTK se sont jointes à lui et l’aventure a commencé par le développement de la plateforme qui leur facilitera le travail.

La plateforme  « Ahmini » sera centrée sur trois axes différents :

Intégration : par un serveur qui génère les codes et qui sera disponible peu importe l’origine de la femme utilisatrice. Les ambassadrices de ce projet seront présentes dans les 4 coins du pays comme ça « Ahmin »i ira à la rencontre de la femme là où elle est.

Paiement : facilité et par tranches.

Parrainage : Une liste de femmes qui ont besoin de parrainage et qui sera ouverte pour tous ceux qui souhaiteraient aider ces femmes-là.

Ce projet émane du fin fond de la vie de la femme rurale, nous dit-il. Il s’agit de faits réels et non pas de simples mots sur un papier. C’est pour ça que Meher tient tant à cette cause, il nous confie que c’est son monde à lui et qu’on ne peut guère connaître ce monde à moins d’y avoir vécu.

Cet homme qui croit à l’impossible est surtout convaincu que ceux qui ont déjà mis les pieds sur la lune n’ont rien de mieux que nous, révèle qu’il a toujours voulu changer notre perception de la vie et qu’il ne fait que commencer.


Emerveillés par la persévérance de cet homme, nous avons cherché à trouver le secret caché derrière son succès et sa réponse était encore plus surprenante : « Il s’agit de ma vie et j’ai toujours voulu en faire un truc significatif. Et là j’ai l’impression de lutter pour une cause qui me tient énormément à cœur et rien ne pourrait m’en décourager. Beaucoup de gens m’ont aidé, appris, soutenu et je leur serais toujours reconnaissant. Mais j’ai toujours l’impression que ceux qui essaient de nous dissuader ou de nous ignorer et de nous rabaisser sont ceux qui nous encouragent le plus à continuer pour leur prouver notre valeur. Il ne faut jamais sous-estimer un être humain, on ne sait jamais de quoi il est capable. Ces simples mots qui sont si faciles à balancer et qui puissent paraître sans conséquences peuvent allumer une étincelle en cette personne. »

Notre coup de cœur est alors Meher Ben Amer Khelifi, un vrai guerrier pour toute femme rurale qui crée un projet social où la technologie est au service de l’intégration des femmes rurales leur facilitant le paiement de la couverture sociale.

Crédits photos : Ahmini

Lobna Barouni