Qui n’a pas jamais entendu parler de permaculture ? Cette tendance New Age mais pas aussi nouvelle que ça, puisqu’elle existe depuis les années 40 et reprise trente ans plus tard avec un concept adapté au monde occidental moderne. Grosso modo, il s’agit d’une pratique de l’agriculture naturelle dans un espace astucieusement aménagé où l’on puisse garantir une écologie stable et durable, mais aussi une productivité.

                                                                                               ©L’ombre du palmier

Depuis quelques années, nous observons un regain d’intérêt pour ce type de concept ! Certainement une prise de conscience de l’impact de la surconsommation sur l’environnement ? Nous tendons alors vers un retour aux vieilles méthodes, aux pratiques ancestrales où les humains de l’époque avaient recours uniquement à leurs bras et à leur intelligence pour vivre en totale harmonie dans et avec la Nature. Et d’ailleurs ce partenariat était essentiellement basé sur l’observation, la connaissance et le respect ! 

La permaculture est une démarche actuellement très en vogue et visant à mimer l’écologie naturelle. Le but est donc de profiter de ce que nous offre la nature, et de le partager équitablement, tout en veillant à respecter l’écosystème…   

Je suis partie à la rencontre de Mr Abdelhamid Amami l’un des pionniers de la permaculture en Tunisie, pour nous éclairer sur le sujet.

Par un beau jour ensoleillé je me pas loin de la plage, dans un merveilleux et surprenant jardin-forêt niché entre mer et colline à Sounine, pour découvrir la prodigieuse aventure des plantes ! Alors la question qui se pose c’est : «Comment ça marche la permaculture ? » 

Mr Amami s’y est initié après avoir été interpellé par le sujet de master de sa fille et qui portait sur l’efficacité énergétique. Si bien que l’idée de développement durable et de l’agriculture naturelle inspirée de Masanobu Fukuoka a vu le jour ! Selon ce dernier, agriculteur japonais né en 1913, et engagé en faveur de la permaculture, « l’utilisation de la paille est un point crucial », « c’est en relation avec tout, avec la fertilité, la germination, les mauvaises herbes, la protection contre les moineaux, l’irrigation.» D’ailleurs, son œuvre « La Révolution d’un Seul Brin de Paille » est devenue la bible pour les adeptes de la permaculture. Dans ce livre, il explique comment une intervention excessive de l’homme est nuisible à la nature. 

Ainsi, dans un jardin-forêt on doit pouvoir trouver une multitude d’espèces d’arbres et de plantes qui poussent sans fertilisant, sans labour, ni pulvérisations chimiques. Seule la paille, qui est un engrais naturel, est tolérée ! 

C’est alors que depuis 2011, Mr Amami imite le fonctionnement de la forêt dans son jardin hors du commun ! Il a réalisé les 7 étages de végétation existant en milieu naturel en plantant de grands arbres tels que des oliviers, des pins pignons, des oliviers, des fruitiers (grenadiers, agrumes…), des arbustes tels que les rosiers, des céréales, de l’épinard, on retrouve également de la menthe, des carottes et des poireaux, et enfin des plantes grimpantes. 

Parmi les principes de la ferme de ce type, chaque plante introduite doit avoir au moins deux fonctions telles que : brise-vent, alimentation, propriétés médicinales, fixateur d’azote, faire de l’ombre, etc… L’eau est récupérée des pluies, et aucun engrais chimique n’est utilisé.  

En outre, il est indispensable de collecter et stocker l’énergie, valoriser les ressources renouvelables, ne pas produire de déchets, valoriser la diversité etc… 

Vous l’aurez la permaculture c’est une combinaison d’éthique (respect de l’environnement) et de design (conception et aménagement paysager).  

Par conséquent, l’homme peut contribuer à l’accélération du processus de la forêt de plusieurs manières : en introduisant des plantes qui aident à la croissance d’autres, ou empêcher l’invasion d’insectes par exemple…

Dans sa ferme, Mr Amami a réussi le défi d’exploiter un espace de moyenne superficie pour y créer non seulement un jardin semblable à une forêt, mais aussi où on y retrouve du maraichage de façon à garantir l’autoconsommation de sa famille. Parce que le but premier de la permaculture ce n’est pas tant d’être rentable, mais plutôt d’être autonome ! 

Il faudrait par ailleurs noter qu’un sol découvert peut en l’espace de quelques années se transformer en une forêt dense, uniquement grâce à sa richesse en microorganismes qui labourent et fertilisent les plantes, mais aussi grâce à la pollinisation des abeilles, ou au rôle des oiseaux qui en transportant leur nourriture disséminent des graines pour la reforestation. Ceci s’explique par le phénomène de succession écologique par lequel la nature qui a peur du vide, aura tendance à recouvrir un sol dès qu’il est nu. De ce fait,  nul besoin de travailler le sol, ou d’irriguer, il suffirait qu’il pleuve pour que les graines qui y sont contenues germent et donnent une végétation abondante et luxuriante !  

Depuis plus de dix milles ans, la nature essaye de nous expliquer qu’un sol doit être couvert de végétation, et malgré ceci l’homme ne cesse d’utiliser la charrue … 

Victor Hugo l’écolo réaliste et rêveur a dit : « c’est une triste chose de penser que la nature parle et que le genre humain n’écoute pas », alors que nous lui appartenons et que nous en dépendons... Il suffirait donc d’observer, d’être plus attentif et à l’écoute pour vivre en totale harmonie avec celle-ci ! 

 Si vous êtes intéressés par une formation, ou simplement vous aimeriez en savoir un peu plus sur la permaculture n’hésitez pas à contacter Mr Abdelhamid Amami sur sa page facebook et consulter le site web de la ferme permacole de Basset et Corinne, de nombreux événements y sont organisés !  

Page facebook “l’ombre du palmier”  .

Recommandations et références de livres : “Les Langages Secrets de la Nature” - Jean-Marie Pelt et  “La Révolution d’un seul Brin de Paille : Introduction à l’agriculture sauvage” - Masanobu Fukuoka. 

Feyza Bellamine