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Exposition Defenders of the Homeland Du 27 janvier au 26 février 2023

Exposition "Defenders of the Homeland"

Commissariat avec la participation de Karim Sultan

Du 27 janvier au 26 février 2023

À la station d’art B7L9, proposée par la Fondation Kamel Lazaar

Présentation générale :

La station d’art B7L9 de KLF a le plaisir de présenter Defenders of the Homeland, une exposition collective réunissant cinq artistes visuels (Adel Abidin, Dia Al-Azzawi, Hela Ammar, Noor Abuarafeh et Noor Abed).

L'exposition se tiendra du 27 janvier au 26 février 2023, sous le commissariat de Karim Sultan.

L'exposition :

L'exposition a comme toile de fond les hymnes nationaux - une forme culturelle héritée qui identifie, rassemble et définit un groupe de personnes, créant un tout à partir de parties individualisées.  Le titre de l'exposition est une traduction anglaise du titre de l'hymne national tunisien '?um?t al-?imá'. À travers les œuvres des cinq artistes susmentionnés, le champ s'élargit pour inclure des thèmes connexes : la mémoire, le rassemblement, le lieu, les aspirations collectives et le pouvoir.

L'exposition se compose de deux parties interconnectées. La première est constituée d'œuvres (principalement des projections audiovisuelles) des cinq artistes susmentionnés. La seconde consiste en une installation interactive intitulée Anthem, une "scène" installée au milieu de la galerie comportant des instruments de musique. Cette installation sera animée par des représentations en live qui permettront aux interprètes de jouer l'hymne de la manière de leur choix, que ce soit dans sa forme actuelle ou dans celle qu'ils imaginent.

Les artistes et les œuvres :

Les artistes sélectionnés appartiennent à des générations différentes (Dia Al-Azzawi est né en 1939, Noor Abed est née en 1988) et sont originaires de différentes régions du monde (Adel Abidin est irako-finlandais, Dia Azzawi est irakien et basé au Royaume-Uni, Noor Abed et Noor Abuarafeh sont palestiniennes, Héla Ammar est tunisienne).

Les œuvres elles-mêmes remontent à de différentes époques. Nasheed Al-Jasad de Dia Azzawi est issu d'une période turbulente qui remonte aux années 1970. L'œuvre d'Adel Abidin date de 2010, qui correspond à la fin d'une époque et annonce le début d'une autre, laquelle est représentée par l'œuvre de Hela Ammar de 2013. Les œuvres Noor Abed et Noor Abuarafeh, datant respectivement de 2021 et 2018, font entrer l'exposition dans le présent.

À l'exception des œuvres lithographiques de Dia Azzawi, provenant de la collection de la Fondation Kamel Lazaar, l'exposition sera constituée de projections vidéo qui illumineront et transformeront la station d'art B7L9 en un espace immersif.

Defenders of the Homeland présente l'œuvre d'Adel Abdin intitulée Three Love Songs (Trois chansons d’amour), qui reprend de manière décalée trois chansons commanditées par l'ancien dirigeant irakien Saddam Hussein et interprétées par des chanteuses de trois époques et styles différents, ce qui crée des tensions inattendues.

L'exposition comprendra également une œuvre de Hela Ammar, intitulée Saadya, qui se focalise sur une seule figure (d'où le nom de l'œuvre) brodant quatre mots qui ont été les slogans des mouvements de protestation et de révolte de la dernière décennie et qui continuent à avoir un grand retentissement aujourd'hui.

Le court métrage de Noor Abed, Our songs were ready for all wars to come (Nos chansons étaient prêtes pour toutes les guerres à venir), rassemble des fragments visuels de contes populaires palestiniens dans une chorégraphie surréaliste centrée sur un paysage spécifique. L'œuvre fait appel à la voix envoûtante de la chanteuse Maya Khalidi et aux éléments sonores de l'artiste sonore Dirar Kalash, qui compliquent davantage les notions de "folklore", en présentant de manière inédite le lien qui le lie à un lieu et à un moment.

Les notions de représentation, d'appartenance et de collectivité sont explorées plus en profondeur dans l'œuvre de Noor Abuarafeh, Am I The Ageless Object at the Museum (Suis-je l’objet sans âge au musée). Des lieux spécifiques - le zoo, le musée d'histoire naturelle, le cimetière - deviennent des centres d'intérêt et de réflexion en tant que lieux dans lesquels les

Êtres vivants se transforment en objets. Présentés dans un style calme et détaché, proche d'un documentaire sur la nature, ils favorisent l'émergence une aspiration individuelle et d'un sentiment de soi.

Defenders of the Homeland présentera également Nasheed Al Jasad (L'hymne du corps) de Dia Al-Azzawi, réalisé à l'origine à la suite du massacre de Tel al-Zaatar en 1976. Élaborées dans le cadre des expériences menées par l'artiste visant à combiner la poésie et ses formes visuelles propres, ces œuvres illustrent les limites de la représentation et de la mémoire face à une violence et une injustice politiques accablantes.

En plus de l'exposition, un riche programme public est prévu, comprenant des performances et une table ronde sur les thèmes de l'exposition. La table ronde L'hymne officiel tunisien : Contextes et lectures aura lieu le samedi 28 janvier 2023 à 15h30 à la station d’art B7L9, avec la participation de Hamdi Makhlouf (musicien et musicologue), Anis Meddeb (musicien et musicologue), et Manel Choukani (musicologue), qui exploreront un certain nombre de questions autour de l'hymne national '?um?t al-?imá' .

Biographies des artistes :

Adel Abidin

Adel Abidin est né à Bagdad (1973) et réside actuellement entre Helsinki et Amman. Il a obtenu une licence en peinture de l'Académie des Beaux-Arts de Bagdad (2000) et un M.F.A. de l'Académie des Beaux-Arts en Art du Temps et de l'Espace à Helsinki (2005).

Son art utilise divers médias tels que les vidéos, les installations vidéo, les sculptures multimédias, les installations sonores et la photographie pour explorer les problèmes du monde contemporain dans lequel nous vivons. Il utilise son expérience interculturelle (en tant qu'artiste irakien vivant entre Helsinki et Amman) pour créer un langage visuel distinct, souvent empreint de sarcasme et de paradoxe, tout en conservant une approche humaniste.

Depuis qu'il a représenté la Finlande au pavillon nordique de la 52e Biennale de Venise (2007), il a participé à de nombreuses expositions institutionnelles individuelles et collectives à l'échelle internationale.

 

Dia Al-Azzawi

Dia Al-Azzawi ( né  en Irak en 1939) a fait des études supérieures en archéologie et en art à l'Université puis à l'Institut des Beaux-arts de Bagdad. Il s’installe à Londres en 1976. Peintre, sculpteur, libraire et promoteur de la jeune création irakienne. Il a à son actif de nombreuses expositions personnelles tenues dans des galeries, des foires internationales, des musées et des centres d'art. Ses oeuvres figurent  dans des collections publiques et privées dans le monde entier : British Museum, Banque mondiale, Institut du Monde Arabe, Bibliothèque Nationale de France, Fondation Ona, Fondation Kinda, le musée du Qatar, Tate Modern.

Passionné par les arts graphiques et l'édition, il a produit une multitude de gravures originales, de portfolios et de livres d'artistes et a largement contribué à la création et à la diffusion des arts graphiques arabes modernes en Europe, dans le monde arabe et sur le continent américain. Son travail a constamment construit des mondes visuels autonomes en parallèle à ceux des poètes, avec une maîtrise à part égale des techniques occidentales anciennes et récentes : gravure, lithographie, sérigraphie et numérique.

Héla Ammar 

Héla Ammar (née en 1969, Tunisie) est une artiste visuelle basée en Tunisie. Auteur de "Corridors " (2014), un livre de photos sur les prisons tunisiennes, et co-auteur de " Siliana Syndrome " (2013), une enquête sur les couloirs de la mort en Tunisie, elle a récemment élaboré tout un travail artistique autour du milieu carcéral.

Plus généralement, ses photographies et installations abordent les problématiques de la mémoire. L'identité est souvent au cœur de ses recherches. Une sélection de ses séries fait désormais partie de la collection permanente du British museum (Londres) et de l'Institut du monde arabe (Paris).

Son travail a été présenté dans diverses biennales et expositions internationales dont la Biennale des photographes contemporains du monde arabe (Institut du Monde Arabe, Paris (France 2017), " Réenchantements " Biennale Dak'art 2016 ( Sénégal), " Fragments d'une Tunisie contemporaine ", MuCem (Marseille, France 2015), Rencontres de Bamako (Mali, 2015 et 2017), Something Else, Off Biennal, le Caire (Egypte 2015), Rencontres Internationales de la Photographie de Fès (Maroc, 2015), Monochromes Dak'art Biennal, (Sénégal 2014), les 27èmes Instants Vidéo (Festival numérique et poétique, Marseille 2014), World Nomads New York ( USA, 2013), Les rencontres photographiques d'Arles (France, 2013), Dream City (Tunisie, 2010, 2012 et 2017).

Noor Abed

Noor Abed (née en 1988, Palestine) travaille à la croisée de la performance, des médias et du cinéma. Par le biais d'un processus de fabrication d'images, ses œuvres créent des situations où les possibilités sociales sont à la fois répétées et exécutées. Le travail d'Abed a été projeté et exposé au niveau international à La cinémathèque Anthology Film Archives, New York, au festival Gabes Cinéma Fen, Tunisie, au festival international du film documentaire Ji.hlava, à la Biennale de New Wight, Los Angeles, à la Galerie Leonard & Bina, à Montréal, à la Galerie Ikon, à Birmingham, au Centre Ujazdowski d'art contemporain, à Varsovie, à  la Mosaic Rooms, Londres, et au MAXXI - Musée national de l'art du XXIe siècle, Rome. En 2020, elle a cofondé, avec Lara Khaldi, l'École des intrusions, une plateforme éducative indépendante à Ramallah, en Palestine. Abed est actuellement résidente à la Rijksakademie d'Amsterdam 2022-24 et a récemment reçu la bourse des fondations Han Nefkens et Antoni Tàpies 2022.

Noor Abuarafeh

Noor Abuarafeh (1986) est une artiste palestinienne qui vit et travaille entre Jérusalem et le Caire. Elle est diplômée de l'ECAV (M) et de la Bezalel Academy for Arts and Design à Jérusalem (L). Entre ces deux diplômes, elle a participé au programme d'études Homeworks à l'Ashkal Alwan à Beyrouth. Récemment, Noor a terminé un programme de résidence d'un an à l'Académie JVE aux Pays-Bas. Dans sa pratique artistique, Noor utilise l'installation vidéo, les performances, la publication et les textes. Son travail porte sur la mémoire, l'histoire, les archives et les possibilités de retracer l’absence, de repenser les différentes formes de représentation de l'histoire et sa relation avec différentes notions telles que les musées, les cimetières et les zoos. Les vidéos et les performances d'Abuarafeh sont axées sur le texte et interrogent la complexité de l'histoire, la manière dont elle est façonnée, construite, fabriquée, perçue, visualisée et comprise, Elle examine la manière dont tous ces éléments interagissent avec les faits et la fiction  et l'imagination. Noor a participé à la dernière Biennale de Venise, Milk of dreams (2022), la Biennale de Berlin (2020), la 13e Biennale de Sharjah (2017), Off-Biennial - Gaudipolis, Budapest (2017), Qalandia International, Jérusalem(2016) et d'autres. En 2016, Abuarafeh a été finaliste du prix  Emerging Voices ( Voix émergentes) à New York et a obtenu   le 2e prix du ‘Jeune artiste’ palestinien octroyé par la Fondation Qattan (deuxième prix).

La Station d’art B7L9 :

La Station d’art B7L9 Le B7L9 est le premier centre d'art contemporain à but non lucratif qui a ouvert en 2018, cette station d’art est implantée à Tunis en banlieue dans une zone rurale qui propose un programme annuel complet d'événements artistiques et culturels accessibles gratuitement à tous. Premier lieu permanent de la Fondation Kamel Lazaar, le B7L9 est un outil qui favorise la mise en place des missions et des actions de la Fondation :

Offrir aux artistes un lieu pour expérimenter, développer et exposer leur pratique, ou effectuer des recherches.

Offrir à la communauté artistique et scientifique un lieu d’échanges, de partage, de rencontres, de débats pour explorer de nouvelles idées et concepts.

Démocratiser l’art contemporain et l’offre culturelle en général en encourageant les artistes invités à interagir avec les communautés locales par le biais d'ateliers, de séminaires, d'événements ou de programmes de sensibilisation

La Fondation Kamel Lazaar :

Depuis sa création en 2005, la Fondation Kamel Lazaar pour l'art et la culture a lancé plusieurs actions et projets dont l'impact local et régional souligne la vitalité et la diversité de la scène culturelle dans la région MENA. L'objectif de la KLF est de mener une réflexion qui aboutisse à la mise en œuvre d’un discours régional postcolonial, de réécrire une histoire de l'art qui redonne sa place aux différentes localités, et de créer des ponts et des parallèles entre les différentes écoles et mouvements artistiques qui ne s'articulent plus exclusivement autour de l'histoire de l'art occidental.

La KLF soutient la production et l'accompagnement des artistes, les projets de recherche, de publication et d'exposition, et développe des partenariats et des échanges avec les acteurs culturels internationaux, afin de promouvoir la Tunisie comme pôle de l'art contemporain.

Informations sur l'exposition :

Date : Du 27 janvier au 26 février 2023

A la station d'art B7L9 - Bhar Lazreg, Tunis, Tunisie.

Ouverte du mercredi au dimanche, de 11h à 19h.

Le vernissage se tiendra le 27 janvier à 17h à la Station d’art B7L9.