Artisanat

Histoire et patrimoine : À la découverte des habits traditionnels qui ont marqué la Tunisie épisode


Dans l'histoire du patrimoine vestimentaire tunisien, il est crucial de reconnaître l'influence profonde des multiples civilisations qui ont traversé le territoire tunisien. Chacune de ces civilisations a laissé une empreinte culturelle unique, façonnant ainsi une riche diversité d'habits traditionnels à travers les différentes zones et gouvernorats du pays. Parmi ces trésors culturels, on trouve une variété impressionnante de tenues, chacune reflétant l'identité et l'héritage de sa région d'origine. Découvrez les tenues traditionnelles que l’on a sélectionné pour ce premier épisode 



La Kessoua

La Kessoua tunisienne est la tenue de mariage la plus recherchée à Tunis, reconnue pour son prestige. Composée de deux pièces, elle comprend un haut, appelé le bustier ou la "Blouza", richement orné de broderies, de perles et de cristaux. Le bas, également appelé "fouta", est une jupe ample et longue, assortie à la Blouza. La Kessoua révèle subtilement le ventre, lui conférant un aspect sensuel tout en restant élégante.




La Outia


La Outia porte le nom d’une cérémonie spéciale., la fête du Henné, durant laquelle la mariée porte quatre tenues différentes au cours de la soirée. Somptueuse et raffinée, elle peut revêtir plusieurs couleurs et est souvent confectionnée avec des étoffes précieuses et des broderies luxueuses.




La Jeloua Djerbienne ou Robe de Mariée Djerbienne

La Jeloua Djerbienne, également connue sous le nom de Robe de Mariée Djerbienne, est une tenue traditionnelle emblématique de l'île de Djerba, en Tunisie. Cette robe est spécialement confectionnée pour les mariages et est caractérisée par son élégance et sa richesse de détails. Elle est souvent ornée de broderies complexes, de perles, de fils d'or et de motifs traditionnels, reflétant ainsi l'artisanat et la culture de la région. La Jeloua Djerbienne est une pièce importante dans la célébration des mariages et constitue un symbole de l'identité et de l'héritage culturel de Djerba.




La tabdila

La tabdila, tout comme la keswa, est constituée d'un ensemble de deux pièces : la Blouza, un bustier richement décoré, et le bas, généralement un sarouel ou une jupe ample superposée à une étoffe.




Le Haïk 

Le Haïk est une pièce d'étoffe rayée, blanche ou de couleur vive, qui enveloppe le dos comme un petit manteau. Il est attaché par un foulard noué autour de la tête, laissant les extrémités flotter derrière.



Le Sefseri

Il est composé d'une large pièce d'étoffe couvrant tout le corps de la femme. Il est en général de couleur crème en coton, satin ou soie.

Selon les régions de Tunisie, il peut aussi être très coloré, notamment dans le sud du pays

Ce vêtement est porté par les femmes par pudeur et pour éviter les regards masculins.



La Blouza

La Blouza, souvent en soie et d'un rouge éclatant, est une blouse qui arrive jusqu'aux hanches, suivie d'un pantalon moulant jusqu'aux chevilles. C'est un symbole de luxe avec ses broderies d'or, d'argent ou multicolores, véritables œuvres d'art.




La Jebba tunisienne

La Jebba tunisienne, pièce emblématique du costume traditionnel, est largement répandue à travers le pays. Elle est souvent portée par les hommes tunisiens lors de célébrations religieuses, de mariages ou de circoncisions. Fabriquée dans divers tissus tels que le lin (Kamraya), la laine (Souf), le Ftoul, la soie blanche (Harir) voire même en vert (Karmasoud), la Jebba se décline en plusieurs modèles. Sa broderie, rappelant le style andalou, nécessite un savoir-faire artisanal, avec des artisans habiles dans l'art du tissage à la main, utilisant des outils spécifiques et divers types d'aiguilles.




Le Burnous : Un Manteau Traditionnel du Sud

Le Burnous est un manteau sans manches à capuche, confectionné en laine, traditionnellement porté par les hommes Berbères, Amazigh, en Afrique au début du XIXe siècle. À partir de 1831, les femmes ont également commencé à adopter ce vêtement, initialement fabriqué à partir d'une étoffe de poils de chameau blanc avec un capuchon froncé orné de franges ou de glands.

Aujourd'hui, le Burnous inspire grandement les créateurs de mode et est souvent réalisé en cachemire, en taffetas ou en laine, utilisé comme ornement pour des robes de soirée ou de mariée.



Merioul Fadhila : le Pull de nos Grands-Mères 

L'histoire raconte qu'un artisan juif tunisien aurait confectionné avec amour un pull en coton pour sa bien-aimée avant la Seconde Guerre mondiale. Cette femme n'était autre que Fadhila Khetmi, une passionnée de théâtre, de danse et de chant, fille de Nesriye Frawlou, une chanteuse et danseuse turque renommée qui se produisait dans les "Kafichantas" (cafés-chantants) de Tunis. Fadhila fut la première femme tunisienne à créer, en 1928, une troupe théâtrale.



Le Dengri : De l'Uniforme Ouvrier à la Tendance Branchée

Il s'agit certainement de l'habit qui a traversé les époques et les générations. Le dengri, à l'origine un bleu de travail porté par les ouvriers maoïstes, est arrivé en Tunisie il y a plus d'un demi-siècle. Cette veste en coton bleu de Chine est caractérisée par un col claudine et des boutons chinois, souvent assortie à un pantalon chinois de la même couleur.

Autrefois destiné comme uniforme pour les marins et les travailleurs, le dengri est aujourd'hui devenu un symbole de style, conférant un look branché à de nombreux Tunisiens. Cela est dû, une fois de plus, à la créativité des stylistes qui ont personnalisé les vestes avec des motifs et des couleurs parfois très vives, fièrement arborés aussi bien par les hommes que par les femmes.