La Tunisie vient de franchir un cap inédit dans sa stratégie de résilience climatique. En avril 2025, une première opération d’ensemencement des nuages a été lancée dans le bassin du barrage de Sidi Salem. Menée avec le concours des ministères de la Défense nationale et des Transports, cette initiative repose entièrement sur une expertise scientifique et technique tunisienne.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Agriculture, Ezzedine Bencheikh, à l’occasion de la Fête nationale de l’Agriculture et du 61e anniversaire de l’évacuation agricole. Il a salué cette avancée comme un jalon stratégique dans la modernisation du secteur agricole et la lutte contre les effets du changement climatique.
Cette technologie, encore peu utilisée dans la région, consiste à favoriser artificiellement les précipitations en «ensemençant» les nuages, une pratique qui pourrait devenir essentielle pour renforcer les réserves en eau, notamment en période de sécheresse prolongée.
Le ministre a également évoqué d’autres projets en cours, notamment la production d’électricité à partir des barrages pour alimenter les stations de pompage de manière autonome, sans recourir à des sources d’énergie externes.
Autre bonne nouvelle : les ressources hydriques s’améliorent. Les retenues des barrages ont augmenté de 130 millions de mètres cubes par rapport à la même période en 2024. La prochaine mise en service de la station de dessalement d’eau de mer de Sousse, en complément de celles déjà actives à Sfax et Zarat, devrait encore renforcer l’approvisionnement en eau potable et agricole.
Avec cette première expérience d’ensemencement et ces efforts de modernisation, la Tunisie affiche une volonté affirmée de s’adapter aux défis climatiques avec des solutions locales, durables et innovantes.