Portraits d'artistes

Portrait de Mariam Ayadi : réalisme, collages et mémoire personnelle

L’Instant M a eu le plaisir d’assister au projet Elyssa, une exposition dédiée aux artistes confirmés en Tunisie, et c’est à cette occasion que nous avons pu découvrir et apprécier les œuvres de Mariam Ayadi.

À seulement 24 ans, cette artiste plasticienne tunisienne explore, à travers ses toiles et collages, les plis de la mémoire et les traces du quotidien. Entre réalisme et expérimentation, elle redonne vie à des souvenirs d’enfance en transformant l’image en matière émotionnelle.


Une jeune artiste en pleine ascension

Née en 2001, Mariam Ayadi vit et travaille à Tunis. Actuellement en deuxième année de master de recherche en arts plastiques, elle a obtenu une licence spécialisée en peinture à l’École des Beaux-Arts.

En 2024, elle s’est distinguée en remportant la 2ᵉ place du concours Jeunes Talents de l’UNESCO et la 3ᵉ place du Prix des Jeunes Artistes organisé par la galerie TGM. Elle a également participé à plusieurs expositions collectives, dont le Salon National des Jeunes Plasticiens, les expositions Ligne à La Boîte, et خطوة à Eskiffa Arts, ainsi qu’à la galerie TGM en février 2025.

Engagée dans la scène artistique tunisienne, Mariam est membre de l’Union des Artistes Plasticiens Tunisiens et a acquis une expérience dans la conservation du patrimoine au sein de la Direction des Arts Plastiques.


L’art comme reconstruction de soi

Le travail de Mariam s’articule autour de thèmes tels que l’identité, la mémoire et la matière. Elle associe la rigueur du réalisme à une liberté technique nourrie de textures froissées, de collages et de gestes d’altération.

« Il y a des images qui persistent dans la mémoire, même quand on croit les avoir oubliées. Des souvenirs ordinaires, presque insignifiants, qui finissent par peser plus lourd que d’autres »

Pour elle, froisser, déchirer, fragmenter une image, c’est une manière de rejouer le souvenir, de le transformer ou de s’en détacher. Chaque pli devient une trace, chaque déchirure un acte symbolique. Ses œuvres ressemblent à des puzzles émotionnels, où la lumière et la texture guident le regard vers des zones d’ombre ou de résonance intime.


Quand la mémoire devient matière

L’une des pièces marquantes de Mariam, présentée dans le projet Elyssa, est une œuvre en noir et blanc représentant sa grand-mère.

« Mon œuvre préférée dans le projet Elyssa, c’est celle en noir et blanc représentant une femme, ma grand-mère. On peut dire que c’est cette pièce qui a lancé toute la série et son idée. Elle est inspirée d’une vraie photo de ma grand-mère que j’adorais : c’était la seule où elle souriait vraiment. Sur les autres, elle paraissait toujours triste. Alors j’ai choisi cette image.»

À partir de cette toile, Mariam a développé une série autour des photos d’enfance, explorant le lien entre souvenir personnel et mémoire collective. Elle y applique ce qu’elle appelle la “destruction d’image” : déchirer, froisser, altérer la matière pour en révéler la charge émotionnelle.


Une démarche sincère et patiente

« Depuis l’école primaire, j’ai toujours aimé dessiner. Mais c’est surtout vers l’âge de 15-16 ans que je me suis beaucoup plus investie dans la peinture. Après avoir obtenu mon baccalauréat, j’ai décidé d’intégrer l’École des Beaux-Arts, une expérience qui m’a ouvert beaucoup de portes et d’opportunités, et m’a permis de continuer dans cette voie. »

Mariam Ayadi incarne une génération d’artistes tunisiens attachés à la sincérité du geste et à la profondeur du vécu.

Pour Mariam, la réussite artistique ne se résume pas seulement à la reconnaissance, mais à la possibilité de partager, échanger et créer des liens humains.

« Pour moi, le succès, c’est pouvoir rencontrer et échanger avec d’autres artistes, me faire des amis dans le domaine de l’art, faire découvrir mon travail à plus de gens, et assister régulièrement à des expositions. »


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