2025 s’impose comme un tournant pour le cinéma tunisien. Plusieurs œuvres récentes, signées par des cinéastes tunisiens, attirent l’attention sur la scène internationale, festivals, reconnaissance critique, compétition nationale, et illustrent une maturité grandissante, une volonté de raconter des histoires ancrées dans le réel, la société, l’identitaire ou la mémoire.
Ce contenu n’est pas exhaustif et ne représente pas tous les réalisateurs qui ont marqué 2025 mais la sélection de notre rédaction.
Jamil Najjar

En 2025, Jamil Najjar réalise son long-métrage, Jad, une œuvre inspirée d’une histoire vraie, autour d’un accident et de la lenteur/négligence dans un hôpital public tunisien.

Avec ce film, Jamil Najjar confirme un engagement dans un « cinéma tunisien de résistance », qui mêle mémoire, justice sociale et dénonciation, loin des codes commerciaux souvent attendus. Son choix de traiter un sujet aussi sensible (santé publique, inégalités, souffrance) montre qu’il vise un cinéma engagé, destiné à provoquer la réflexion et le débat.
Heifel Ben Youssef

Heifel Ben Youssef est un réalisateur, scénariste, photographe-reporter et producteur tunisien, formé à l’ESAC (Gammarth). En 2025, il présente au cinéma son film Startup projeté à l’Institut français de Tunisie, et poursuit avec Parasol, une comédie romantique sur la vie de couple.

Parasol, sorti début novembre 2025, est décrit comme une comédie légère mais pleine d’enjeux, un regard sur le couple, la modernité, les valeurs, dans un contexte tunisien contemporain. Ce parcours (de documentaires engagés à des fictions populaires) illustre la polyvalence de Heifel Ben Youssef, et son souci de s’adresser à un public large tout en portant des récits tunisiens modernes.
Erige Sehiri

Erige Sehiri est une réalisatrice franco-tunisienne dont le film Promis le ciel (2025) a été sélectionné pour la section « Un certain regard » au festival de Cannes 2025. Le film est une coproduction franco-tunisienne-qatari, et raconte l’histoire d’une pasteure ivoirienne vivant en Tunisie et hébergeant plusieurs femmes, le récit explore des thèmes comme le racisme, l’identité africaine et les dynamiques migratoires. Erige Sehiri explique que ce film vise à confronter le regard que la Tunisie porte sur l’Afrique subsaharienne, interroger les identités et identifier un espace commun souvent ignoré.

Avec Promis le ciel, elle pousse le cinéma tunisien à s’ouvrir sur les enjeux migratoires, raciaux et identitaires, bref, à affronter des réalités difficiles mais essentielles. Cette œuvre 2025 marque un engagement artistique fort, à la croisée du documentaire social et de la fiction intime.
Kaouther Ben Hania

En 2025, Kaouther Ben Hania réalise La Voix de Hind Rajab, un docudrame poignante racontant, à partir d’enregistrements d’appels d’urgence, le drame de la fillette palestinienne tuée à Gaza. Le film a remporté le Grand Jury Prize (et d’autres prix) à la 82ᵉ édition du festival de Venise 2025. Il représente la Tunisie pour l’éventuel Oscar du « Meilleur Film International » 2026.

Kaouther Ben Hania, confirme sa place comme l’une des voix les plus fortes du cinéma tunisien contemporain, celle capable de mêler engagement politique, sensibilité documentaire et ambition internationale.
Amel Guellaty

En 2025, Amel Guellaty signe Where the Wind Comes From, une comédie-dramatique sur l’amitié et le voyage, tournée entre Tunis et Djerba, mêlant quête personnelle, espoir d’un avenir meilleur, et désirs d’émancipation.

Le film est sélectionné dans la compétition du World Cinema Dramatic à l’édition 2025 du festival de Sundance. L’œuvre confirme le passage d’Amel Guellaty du court au long métrage, et témoigne de l’émergence de nouvelles voix féminines faisant entendre des récits tunisiens, contemporains, parfois subtiles, souvent optimistes.
Kaïs Chekir

Kaïs Chekir est un réalisateur et monteur tunisien, auteur de plusieurs films et comédies populaires dans le paysage cinématographique tunisien. En 2025, il signe le film Sahbek Rajel 2, une comédie policière mêlant action, humour et romance, où deux policiers très différents, Azouz et Mehdi, se retrouvent malgré eux associés dans une série d’aventures mêlant danger, rivalité et humour. Le film, porté par un casting très apprécié et un scénario coécrit par Chekir lui-même, a séduit de nombreuses familles tunisiennes et contribué à populariser un cinéma divertissant accessible à un large public.

Par S.B.S
