Tunisie connaît un véritable bond participatif dans ses soirées musicales : le public n’est plus simple spectateur, il devient chorale. De récents événements culturels le montrent bien : Kolna Nghani, Yalla Nghani ou Yalla Tounes Tghani invitent les spectateurs à chanter en chœur sous la houlette d’orchestres live, à la manière d’un « karaoké symphonique ». Ce phénomène, largement popularisé par des chefs d’orchestre innovants (comme Boudchart) lors de galas chantants, rompt avec la tradition du public passif et répond à un besoin de partage post-pandémie.

Kolna Nghani : le public au cœur du spectacle

Le spectacle Kolna Nghani incarne parfaitement cette tendance. Lancé lors de festivals tunisiens, il « invite le public à devenir le véritable protagoniste » de la soirée. Guidés par un orchestre de plus de vingt musiciens, les spectateurs reprennent en chœur des classiques arabes et tunisiens (de Warda à Oum Kalthoum en passant par Abdel Halim) dans une ambiance vibrante et festive. Les organisateurs vantent une « expérience musicale innovante et participative » où l’émotion partagée crée une véritable communion entre scène et public.

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Yalla Nghani : célébrer la mémoire musicale tunisienne

Dans le même esprit, la soirée Yalla Nghani célèbre le patrimoine musical tunisien en invitant chacun à chanter ses tubes favoris. Créé par la Fondation Arts & Culture et organisé en clôture du Festival de Carthage 2024, l’événement a plongé le public dans un voyage musical intergénérationnel. Pendant plus de deux heures, hommes et femmes ont repris en chœur des classiques (de Fayrouz à Dhekra), dans une atmosphère joyeuse et conviviale. La critique souligne que la soirée fut un « véritable festival de joie et de convivialité, où l’ambiance bon enfant était au rendez-vous ».

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Yalla Tounes Tghani : la Tunisie chante ensemble

Yalla Tounes Tghani s’impose progressivement comme l’un des rendez-vous musicaux les plus participatifs du pays. Le concept est simple : un orchestre live, un répertoire populaire et un public invité à chanter ensemble, sans barrière scène–salle. L’événement attire des profils variés, des habitués de soirées culturelles aux jeunes curieux de découvrir un format convivial où la musique devient un langage collectif. Avec son ambiance accessible et son organisation fluide, Yalla Tounes Tghani contribue à installer une nouvelle dynamique sociale autour du chant partagé en Tunisie.

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Le karaoké s’installe dans la vie nocturne de Tunis

Cette effervescence se ressent aussi dans la vie nocturne quotidienne de la capitale. De nombreux bars branchés misent désormais sur des soirées karaoké régulières :

Le Comptoir de Tunis (Rue de syrie) :

Propose chaque jeudi une animation karaoké avec DJ, invitant chacun à chanter sous les projecteurs.

Le Matignon (Place pasteur) :

A fait du karaoké son créneau : « chaque jour de la semaine, de 17h30 à 01h00, le Matignon vous invite à chanter en solo ou entre amis dans un espace chaleureux et cosy ».

O’Barrio (centre-ville) :

Bar à tapas qui organise régulièrement des Karaoké Night conviviales.

En somme, le karaoké s’est transformé en Tunisie en un vecteur social fort. Les événements d’envergure comme Kolna Nghani et Yalla Nghani en festival, tout comme les soirées régulières en bar, témoignent d’un engouement collectif pour le chant partagé. Dans ces moments, la Tunisie semble redécouvrir le plaisir simple de chanter ensemble, redynamisant la scène musicale locale et créant une vraie fête populaire.