C'est l'une des trois représentations théâtrales choisies pour ouvrir la 21ème édition des Journées Théâtrales de Carthage dans leur 21ème édition, une adaptation collective de la célèbre œuvre d'Albert Camus, « Caligula », et présentée sur les planches de la salle du 4ème Art, sur une mise en scène de Fadhel Jaziri.
En présence d'un public nombreux, la pièce a été présentée dans un décor sobre, fait de tabourets et d'un coussin qui serviront, par leur déplacement successif, à passer d'une scène à une autre, sur un fond musical fait de cet ébruitement d'écoulement d'eau, de pluie et d'un tonnerre incessant.
C'est que les acteurs se présentaient dans l'espace d'un bain maure et dans la tenue qui lui correspond, enveloppés dans des serviettes blanches, sortant des salles intérieures du bain.
Quant au sujet de ce « Kaligula », c'est dans l'essence même de notre réalité, de notre vécu, des rapports qui caractérisent la société d'aujourd'hui. Des personnages qui présentent certains « modèles » spécifiques de cette société, entre le dictateur ou le dominant, le naïf, le soumis et l'insoumise, le pervers et le vertueux... Tous les prototypes de cette triste actualité.
Et à travers les dialogues, les conflits ou les tractations qui s'échangent entre les protagonistes, c'est parfois un sujet social qui est abordé, comme des funérailles, d'autres à caractère politique, puis ce sont les ragots, la mort ou la peur, les magouilles et la spéculation, etc.
Sans fil conducteur entre les thèmes évoqués, un choix formel, les scènes se suivent afin de soulever ces sujets en les mettant en valeur par un jeu scénique et dramatique suggestif.
Le tout dans l'esprit du Caligula de Camus, mais un « Kaligula » local, à la tunisienne en quelque sorte...