L’économie tunisienne affronte l'une des plus grandes crises de son histoire, et le dinar ne cesse d'en subir les conséquences. Ainsi, et suite à l'envahissement du marché par les produits étrangers, un nombre de plus en plus accru de tunisiens ne cessent de perdre confiance en ces produits locaux et préfèrent la qualité étrangère.
Face à cette situation, les jeunes prennent conscience de l'ampleur de ce phénomène et refusent de baisser les bras et stagner en lançant, dernièrement, le slogan «Consommi tounsi » / « consommer Tunisien », afin d'inciter tous les citoyens à acheter les produits tunisiens dans l'espoir de redonner vie à leur économie et par conséquent à leur monnaie.
Vague des produits étrangers :
Commençons par le commencement et analysons l'un des phénomènes les plus destructifs de l'économie tunisienne qui est en réalité l'irruption des produits étrangers dans le marché tunisien et qui cache derrière un stratagème bien étudié des investisseurs étrangers.
Le marché Tunisien fait face à un déferlement du torrent dévastateur des produits importés légalement et illégalement, des produits de consommation de luxe et de fantaisie.
C’est alors qu’une vague de marques étrangères commence à envahir le marché tunisien, ne laissant plus de place aux marques locales. Notons que la Turquie demeure la vedette des marchés tunisiens dans le secteur de prêt-à-porter, vêtements et accessoires. C’est clairement le secteur de textile habillement qui est l'un des domaines les plus touchés par cette vague d'investissement en Tunisie. Ainsi, les entreprises tunisiennes se trouvent incapable de soutenir la concurrence face à cette razzia venue l'abattre.
Il est aussi indispensable de mentionner les produits étrangers de première nécessité venus de toutes parts, notamment de Chine et de Turquie, souvent introduits en contrebande, fabriqués en “contrefaçon”, distribués à travers les multiples canaux du commerce parallèle, sans aucun respect de l’hygiène, de la qualité ou la préservation de la santé des utilisateurs, qu’il s’agisse de produits alimentaires, de cosmétique ou de jouets.
Ces produits risquent de balayer le marché local et plumer la production...
Se demandant quant au comportement des consommateurs face à cette vague, il est à noter que 90.6% ignorent que le code-Barres du produit national commence par 619. Pour ceux qui sont attirés par le produit étranger, ils le sont dans une proportion de 31.8 % étant persuadés qu’il est meilleur en terme de qualité et de salubrité, et dans un taux de 27.7% pour manque de confiance dans la qualité du produit tunisien.
Le fait que les consommateurs optent pour les produits étrangers renforce la vague d’invasion de ces derniers dans le marché national ; une vague capable à elle-seule de déprécier remarquablement la valeur du Dinar Tunisien.
Un petit flash économique :
La dépréciation du dinar qui a débuté depuis la révolution de 2011 n’a pas connu de répit.
En effet, il a atteint la barre de 3,46 pour un euro face à ses principales contreparties en janvier 2019.
Cela est dû principalement à plusieurs facteurs. Citons, tout d’abord, les fragilisations de l’équilibre extérieur tel que le creusement du déficit commercial et courant et les difficultés persistantes de mobilisation de ressources financières externes
De surcroît, à la fin de l’année 2017, on note un taux de croissance économique de 2.1 qui est considéré comme une croissance presque négligeable par rapport aux besoins du pays en termes de création d’emplois et de dépenses publiques et par conséquent on constate un taux de chômage qui demeure élevé.
En outre, la baisse des exportations de biens, tel que le phosphate et ses dérivés, et de services, tel que le tourisme, a aggravé les déficits commercial et courant, et s’est également accompagné par une baisse des investissements domestiques et étrangers et cela malheureusement a fini par un recours à l'endettement extérieur.
Enfin n’oublions pas la raison majeure d’une telle dépréciation abrupte qui est principalement la flexibilité de la monnaie européenne ce qui en fait une monnaie forte. Cela a, en effet, affecté négativement notre monnaie et a causé un déséquilibre de notre balance commerciale en faveur de la zone euro qui est notre premier partenaire commercial.
Pouvoir d'achat: quel avenir pour le salarié tunisien ?
Cette dégringolade du dinar a engendré plusieurs difficultés économiques notamment sur le pouvoir d’achat des tunisiens. En effet, et après avoir connu une hausse remarquable de 20% entre 2002 et 2011, le pouvoir d’achat des tunisiens a chuté de 3% par rapport à l’année précédente selon le rapport du groupe de la CNS.
Ajouté à cela la hausse notable dans les prix qui peuvent aller jusqu’à 250% dans des produits utilisés quotidiennement à savoir les cahiers, les légumes etc. Notons aussi que le déficit commercial a passé de 4,8 % du PIB en 2010 à 12,3 en 2018 tandis que le déficit courant entoure 4,4% du PIB en 2010 contre 10,2% en 2018. Cette situation alarmante est loin de satisfaire les tunisiens qui, de nos jours, sont incapables de couvrir les dépenses quotidiennes de leurs familles sans oublier que 60% des familles tunisiennes souffrent de surendettement suite aux crédits bancaires.
Ainsi, les angoisses des salariés se sont accentuées à cause de cette dégradation soudaine du dinar, ce qui a entraîné à son tour une baisse notable de salaires ne permettant plus à ces employés de vivre décemment.
N’ayant pas encore terminée, cette situation morose impacte également le taux de chômage qui dépasse les 30% chez les jeunes, de nos jours, et qui continuera à augmenter suite aux nouveaux recrus.
Consommer tunisien :
Il faut bien noter que ces compagnes de sensibilisation ont vu le jour à travers les groupes Facebook crées par des jeunes voulant à tout prix faire un changement.
Cette initiative tant rêvée ne s’est concrétisée que lorsque les efforts se sont accouplés et que les esprits se sont retrouvés.
C’est dans ce cadre qu’ ENIT Junior Entreprise a choisi de faire partie du clan de ces jeunes et de soutenir cette initiative qui est très vite devenue un phénomène national. En effet, ces jeunes personnes sont en réalité des entrepreneurs d’idées, des innovateurs, des esprits créatifs qui ont vu un problème et une solution puis qui ont mixé le tout pour en faire ressortir une cause qui tient à cœur.
Faites confiance en votre jeunesse, faites confiance en leurs compétences! Ils ne sont en réalité que l’incarnation de vos efforts et votre savoir-faire transmis à travers vos encouragements, vos témoignages et vos contributions. Ils sont une image de vous en plus jeune, une image de synthèse qui a trouvé le terrain favorable que vous avez instauré pour leur évolution. Faites confiance en leurs entreprises ainsi que leur travail et dévouement. Faites confiance à vos jeunes entrepreneurs et prenez le temps de les connaitre et d’en savoir plus sur eux. Ce sont des personnes qui aiment leur pays, qui veulent aller de l’avant et enrichir leur patrie. Faites confiance à WallysCar, à Meublatex, à Magasin Général, à Enit Junior Entreprise. Ce sont vos successeurs et avant tout vos élèves, vos filles et fils, votre espoir d’avenir.
Coline Serreau dit «Le chaos est rempli d’espoir parce qu’il annonce une renaissance», faites confiance à l’espoir, faites confiance à votre pays et faites partie de la renaissance.
En tant que jeunes entrepreneurs principalement et en tant que jeunes étudiants ingénieurs de l'ENIT , nous nous considérons responsables de résoudre les problèmes économiques de notre pays ,c'est notre devoir ultime! Et même si ça devient un cliché mais on le dis encore « La Tunisie compte sur nous» ,surtout en ces moments critiques qu'elle est en train de vivre. Il suffit de prendre conscience et de faire confiance à nos produits locaux qui sont les grains de notre territoire!
L'amour de son pays se manifeste dans les petits gestes qu’on peut faire quotidiennement, et qu’en faisant on contribue énormément au changement.
Faites confiance à vos compétences et à la qualité de nos produits!
ENIT JUNIOR ENTREPRISE.