De plus en plus de Tunisiens nés ou formés à l’étranger reviennent au pays avec des projets ambitieux. Dans cet épisode 1 de notre série, nous explorons comment, par l’innovation dans le culturel, le social, l’agroalimentaire, la technologie ou le numérique, ces entrepreneurs de la diaspora apportent compétences et idées neuves. Leur mouvement est même qualifié de «reverse brain drai» (inversion de la fuite des cerveaux).
Marwa Moula
Après dix ans passés en France, Marwa a cofondé IleyCom, une marketplace qui relie les artisans tunisiens aux marchés internationaux. Elle explique qu’en arrivant en Tunisie dans le cadre d’un programme d’incubation à Paris, elle a constaté que « 80% des entrepreneurs étaient des artisans » localement, mais en difficulté pour exporter leurs créations. Son projet consiste donc à faciliter la vente de ces produits éco-responsables à l’étranger. Marwa souligne cependant les défis administratifs du retour : « Ayant vécu dix ans en France, le retour en Tunisie a été un défi… Pour un entrepreneur de la diaspora, il faut arriver avec une forte motivation et une résilience à toute épreuve ». Elle insiste aussi que l’accès à l’information est crucial et que le soutien moral est essentiel pour les porteurs de projets comme elle.
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Safouane Ben Haj Ali
Cet entrepreneur tunisien installé en Belgique est rentré en Tunisie pour lancer My Chakchouka. Il s’agit d’une plateforme numérique dédiée à l'exportation des produits artisanaux tunisiens. Son objectif est double : offrir aux artisans une meilleure visibilité et logistique (pour que leurs produits atteignent les marchés mondiaux), tout en garantissant aux touristes et à la diaspora l’accès direct à ces créations. Ce projet valorise l’artisanat local et répond à un réel besoin de commercialisation internationale. Le parcours de Safouane montre aussi comment l’accompagnement (incubateur, réseaux) peut aider les entrepreneurs de l’étranger à concrétiser leurs idées en Tunisie.
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Ismaïl et Jabrane Khenissi
Ismaïl et Jabrane Khenissi sont deux frères issus de la diaspora?: professionnels de l’informatique et de la finance ayant fait carrière en Grande-Bretagne, en France et en Afrique. En mars 2022, ils ont créé My Easy Transfer, une fintech bilatérale Tunisie-France (et bientôt Afrique) destinée à faciliter les transferts d’argent pour la communauté tunisienne à l’étranger. Leur «super app» regroupe rechargements mobiles, transferts bancaires, et paiements locaux depuis l’étranger. En à peine un an, ils ont conquis quelque 10 000 clients et bouclé une levée de €500 000. Comme le dit I.Khenissi, leur ambition est «d’offrir à chaque Tunisien résidant à l’étranger la possibilité de gérer toutes ses opérations financières vers la Tunisie depuis son smartphone». Ce projet s’appuie sur l’expertise internationale des fondateurs tout en répondant à un besoin concret du marché tunisien.
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Anissa Meddeb
Créatrice née entre Tunis et Paris, formée à Parsons (New York), Anissa Meddeb a construit une marque de prêt-à-porter qui mêle héritage tunisien et influences internationales. Après des années à l’étranger (New York, Londres), elle a replacé sa création en Tunisie pour y produire et promouvoir un slow-fashion ancré localement. Son parcours illustre le retour d’une créatrice formée à l’international qui choisit la Tunisie comme base de production et de diffusion.
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Adel Lusakula Ingénieur dans l’aéronautique à Toulouse, Adel Lusakula a lancé Elixir Honey, une entreprise apicole tuniso-congolaise. Son ambition est de produire un miel tunisien de haute qualité pour les marchés locaux et internationaux. Par ce projet, Adel souhaite revaloriser l’apiculture traditionnelle tunisienne en la mariant à l’export, offrant ainsi une nouvelle source de revenus aux apiculteurs locaux. Son initiative touche à la fois le développement rural et l’économie verte, en misant sur l’innovation produit et un marketing soigné.
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Myriam Maatoug
Native de Zarzis, Myriam a quitté la France après 43 ans pour revenir fonder avec son frère Dar Oomi, une maison d’hôtes de luxe à Zarzis. Ce projet, incarne selon le média un retour aux racines et une vision d’excellence et d’authenticité pour le pays. Myriam dit avoir bâti l’établissement « pierre par pierre » sur fonds propres, prouvant qu’il est possible de proposer du haut de gamme en Tunisie sans renier l’identité locale. Pour elle, « revenir, c’est réparer, transmettre, et montrer que l’avenir peut aussi se construire ici », une phrase qui illustre son engagement à investir le pays qui l’a vue naître.
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Foued El Kamel
Ingénieur informaticien passé par Abou Dhabi, Foued El Kamel est rentré en Tunisie en 2012 pour «participer aux efforts de la révolution». Avec son frère, il a fondé Oxygène Aeronautics puis repris Avionav, une vieille société de construction d’avions présente en Tunisie. Leur premier aéronef 100% tunisien a été fabriqué en 2014, et Avionav a produit 40 avions entre 2007 et 2021 vendus aux États-Unis, Amérique latine, Moyen-Orient et Europe. Ingénierie, système intelligents, fabrication locale… le projet vise à donner aux pilotes et PME tunisiennes accès à des solutions aéronautiques sur mesure. «Je voulais participer aux efforts de la révolution. Nous avions une responsabilité historique», explique F.El Kamel sur son retour au pays.
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Pourquoi ces retours intéressent les Tunisiens
Ces récits témoignent d’un retour positif des compétences et de l’esprit d’initiative en Tunisie. La diaspora lance des entreprises innovantes dans des domaines variés comme l’artisanat, la technologie, le tourisme, l’agroalimentaire, l'ingénierie, ou le numérique. Cette dynamique s’apparente à un véritable « brain gain », où l’expérience acquise à l’étranger sert directement au développement local. Pour les Tunisiens, ces parcours sont une source d’inspiration, car ils prouvent qu’il est possible d’innover et de réussir dans le pays. Leur succès nourrit l’espoir et rappelle que la Tunisie dispose de talents capables de relever ses défis économiques.
Cette sélection ne présente qu’une partie des talents émergents de la Tunisie, restez connectés à nos articles pour découvrir d’autres parcours inspirants et les initiatives innovantes qui façonnent l’avenir du pays.