Coaching / Bien-être

Le corail : L'Or rouge de la méditerranée

« Il y a trois sortes d’hommes, les morts les vivants et ceux qui vont sur la mer » - Aristote

Vous devez certainement avoir un bijou en corail qui traîne quelque part chez vous. Un pendentif offert par votre mère ou un collier déniché lors d’une vente privée, et que vous portez de temps à autres pour apporter cette touche de couleur, et ce cachet méditerranéen à vos tenues. Effectivement, le corail rouge est très demandé aussi bien en joaillerie, mais aussi dans la confection de robes de soirée ou la sculpture. Il est récolté depuis des siècles dans nos fonds rocheux sous-marins de la côte Corail qui s’étend sur 300 km, entre Bizerte et Tabarka. Autrefois, les outils utilisés pour cette pêche, engendraient beaucoup de gaspillage en raison de la méthode d’arrachage en vrac du corail. Aujourd’hui, nos pêcheurs-plongeurs pratiquent une pêche sélective et durable, où grâce à des outils adaptés il n’y a plus aucune perte.    

Je vous emmène pour une escapade en mer en compagnie de quelques plongeurs chevronnés, pour découvrir 20 milles lieues sous les mers à la conquête du corail. Suivez-moi !

Le métier de corailleur est un métier à risques ; d’une part en raison de la distance parcourue en profondeur et donc du risque d’accident de décompression puis de noyade. De plus, ils sont exposés aux imprévus liés aux conditions climatiques en pleine mer.

Les bateaux destinés à cette pêche, sont équipés spécifiquement pour la plongée sous-marine. L’équipage comprend un capitaine, un mécanicien et quelques plongeurs professionnels.

On recherche au préalable le site où on va plonger, à l’aide d’un sondeur qui va détecter le relief rocheux à exploiter. Les plongeurs munis de bouteilles d’air comprimé, effectuent des plongées allant jusqu’à plus de 100 m de profondeur. Le corail est extrait des rochers à l’aide d’une marteline, petit marteau (destinée à la taille de matériaux) dont se servent les sculpteurs pour tailler les matériaux. Les pêcheurs veilleront à récupérer une partie du rocher collé au corail afin d’obtenir le plus gros du tronc, et qui constitue la partie la plus épaisse. Plus le corail est épais et de couleur foncée (rouge), meilleure sera sa qualité et plus grande sera sa valeur. 

La récolte se fait dans des paniers qui seront remontés à la surface. Par la suite, une opération de tri, de nettoyage et de séchage sera effectuée pour obtenir un corail prêt à la transformation. 

                                                                                                                                                          

Le corail est classé dans la catégorie des pierres organiques avec entre autres l’ambre, le nacre, et la perle. Celles-ci sont regroupées avec les pierres précieuses sous la dénomination de « pierres gemmes », autrement dit des pierres fines, ornementales et de couleur attrayante. De ce fait, le corail reste très prisé par les fins connaisseurs ici et ailleurs, notamment par nos voisins italiens ou corses. Ceux-ci à l'affût de la pureté et du naturel mais aussi de la noblesse de la matière et de son éclat, se l’arrachent à des prix exorbitants ! Parmi les réalisations, on retrouve des tableaux ou des statuettes, de même des bijoux dans des modèles simples, ou plus sophistiqués : bagues en or et ornées de diamants…. 

Enfin, il ne faudrait pas oublier que le corail est un animal, et qu’il constitue un indicateur de la biodiversité d’un écosystème. Sa surexploitation entraîne des déséquilibres dans le fonctionnement écologique. Alors, tout comme la fourrure, bientôt arborer une parure en corail pourrait susciter de nombreuses controverses, et vous risquez de vous retrouver jeté et ligoté dans les eaux turquoises de la Galite, par les comités de défense des récifs coralliens. Mais on en est loin… Encore heureux que nos pêcheurs opèrent conformément aux normes environnementales, si bien que la reproduction des colonies de corail n’est pas mise en danger. 

F.B