Dans cet entretien, nous partons à la découverte de Ghada Ben Salah, une écrivaine tunisienne dont le parcours mêle droit, engagement social et passion pour la littérature. Entre formations académiques, collaborations internationales et projets culturels, elle façonne un univers où l’écriture devient un outil de réflexion et d’action.
Un parcours marqué par la diversité
Née le 10 juillet 1990, Ghada Ben Salah a d’abord suivi des études en sciences juridiques et en droit privé, après un début de parcours en droit international. Elle a eu l’opportunité d’intégrer la Sorbonne, mais en raison de circonstances extérieures, elle n’a pas pu
poursuivre ce chemin. Elle s’est alors réorientée vers le droit en Tunisie. Après une licence en droit privé, elle a été admise en master de droit international avant de prendre une toute autre direction.
Sa passion pour le débat l’a amenée à participer à plusieurs programmes, notamment avec l’International Debate Education Association (IDEA) au Liban en 2015. De retour en Tunisie, elle a cofondé avec Saïf l’association culturelle L’Alternative (Bedil), un espace de réflexion et de discussion.
Ce premier voyage a éveillé en elle un amour profond pour la découverte et l’inspiration, au point qu’elle a décidé de poursuivre ses rêves et d’abandonner ses études en droit international.
En 2016, elle a rejoint le programme Leaders for Democracy, financé par l’Ambassade des États-Unis en partenariat avec World Learning, qui l’a menée à l’Université américaine de Beyrouth. Parallèlement, elle a effectué un stage au Centre des sciences humaines à Jbeil, un quartier du Liban. Ce centre œuvre en partenariat avec l’UNESCO.
Elle s’est également investie dans un master en langue arabe tout en poursuivant son travail d’écriture. Entre 2016 et 2017, elle a lancé la plateforme Radiocean, un espace dédié à l’art indépendant et aux initiatives sociales.
En 2017 aussi elle a publiée son livre “dourin”:
Une trajectoire entre enseignement et engagement culturel
En 2017, Ghada a intégré l’École canadienne en tant qu’enseignante d’arabe. Après quatre années, elle a choisi de quitter ce poste, refusant une carrière classique pour privilégier sa liberté et ses projets personnels.
Pendant la pandémie de 2020, elle a rejoint l’ONG Enda en tant que responsable des programmes culturels et de la communication. Depuis 2021, elle travaille en indépendante, collaborant avec des organisations internationales et menant des projets liés à son association.
Elle a également exploré la réalisation documentaire avec Couleurs philosophiques, un projet mêlant art et réflexion. Actuellement, elle et son mari développent un centre culturel à Teboursouk, un espace qui ouvrira prochainement ses portes.
Une écrivaine engagée
Issue d’une famille passionnée de littérature, Ghada a grandi entourée de livres et d’histoires. Dès son plus jeune âge, elle écrivait et participait à des forums littéraires, où elle a souvent été primée. Depuis 2012, elle publie des textes et des écrits dans des ouvrages collectifs.
Le dernier en date est "Le Complexe ou le Nœud Habra", une histoire qui décrit une expérience réelle de harcèlement. Ce texte a été publié dans un livre collectif édité par Pop Libris, dont les bénéfices sont reversés aux enfants atteints de cancer.
Son écriture ne se limite pas aux livres : elle publie régulièrement des articles sur les réseaux sociaux et collabore avec diverses plateformes.
Des collaborations et expériences internationales
Ghada a participé à de nombreux programmes d’échange et de formation à travers le monde :
2017 : Formation intensive aux États-Unis sur les dynamiques des organisations internationales (Conseil de sécurité, World Learning).
2018 : Programme Safir Lab en France, en partenariat avec l’Institut français.
2019 : Participation au congrès MEPI au Maroc.
2021-2022 : Projets associatifs en partenariat avec plusieurs organisations internationales.
2023 : Intégration au programme Professional Fellowship Program, entre Austin et le Texas.
Avril 2024 : Participation à une résidence littéraire en Égypte.
Les projets à venir
Ghada prépare actuellement la publication de son prochain livre Nejia : les histoires de braise et de "lumière", qui raconte des histoires vraies de femmes violentées, mais qui gardent espoir et se battent pour leur avenir.
L’année 2025 sera marquée par le développement du centre culturel de Teboursouk et le lancement de son propre podcast, un espace d’échange autour des thèmes qui lui sont chers.
Entre écriture, projets associatifs et collaborations internationales, Ghada Ben Salah trace son chemin avec passion, offrant une voix singulière et engagée à la scène culturelle tunisienne.
Pour contacter Ghada Ben Salah,cliquez-ici
SYRINE HACHED