©Rock Raven
« C’est un équilibre que j’essaye d’instaurer quotidiennement entre Hassen l’ingénieur en exploration pétrolière et Hassen le comédien…»
C’est avec un large sourire et une humeur joviale que Hassen Gharbi l’interprète des One Man Show « Bik N3ich » et « Monsieur Impossible » nous a rencontré pour nous parler de sa carrière, ses débuts et ses futurs projets.
Hassen que le grand public a découvert avec sa pièce « Bik N3ich » mise en scène par Naoufel Azara, n’a pas cessé d’étonner et de plaire à un public exigent toujours en attente du meilleur. Il n’a pas attendu longtemps pour enchainer avec « Monsieur Impossible », pièce avec laquelle il sera en tournée très prochainement.
L’instant M : Parles-nous de tes débuts? Quelles étaient tes motivations pour commencer à faire du théâtre ?
Hassen Gharbi : J’étais déjà un cinéphile dès mon jeune âge, je ne jouais pas au quartier avec les autres enfants, ce qui m’intéressait le plus était de reproduire chez moi, les personnages que je regardais dans les films. J’étais attiré par tout ce qui touchait à l’art. Et ce n’est qu’en 2005 (première année en cycle ingénieur) que je me suis inscrit à El Teatro avec Taoufik Jebali, année dans laquelle j’ai joué dans ma première pièce « Question de vie », et c’est là que j’ai découvert ma passion pour le théâtre, sans même savoir que ça allait prendre autant d’ampleur.
IM : Tu fais rire, et tu apportes de la bonne humeur, mais tu as aussi un message à faire passer ?
HG : Je parle de situations de la vie quotidienne du Tunisien et que moi-même j’ai vécu, mais à travers ces scènes de comédie, il y a toujours une deuxième lecture dont je laisse son interprétation au public.
IM : Parles-nous de « Monsieur Impossible »
HG : Je considère que « Monsieur Impossible » est une continuité de « Bik N3ich », sur le fait que « Nabil » le personnage principal a encore à subir une batterie de tests, mais cette fois-ci, changement de situation, sa femme doit accoucher et il doit réussir les tests qui lui sont imposés afin que l’accouchement se passe dans les meilleures conditions.Et c’est à travers ces défis qu’il va découvrir… (venez voir la pièce pour connaitre la suite !)
IM : Tu touches à d’autres domaines artistiques dans tes spectacles ?
HG : La danse et la grimace sont des techniques utilisées pour le one man show, moi je crois en l’énergie, et c’est cette énergie là que je veux faire passer au public à travers la danse.
©Ahmed Khemiri
IM : Un rôle que tu rêves d’interpréter ?
HG : Je suis un fan de Charlie Chaplin et ce qui me fascine chez lui, c’est qu’il arrache le sourire au spectateur bien qu’il n’est pas très heureux dans sa vie, et sans même dire un mot.
IM : Ouvrez-vous une perspective pour faire de la télé ou du cinéma ?
HG : Je suis pour un théâtre ouvert, c’est-à-dire que je suis contre le fait de rester cloitré dans sa tour d’ivoire sous prétexte que je fais du théâtre d’élite. Moi j’aime aller vers les gens, et pourquoi pas combiner le théâtre classique avec l’ère du 2.0 pour créer quelque chose de vraiment nouveau.
En ce qui concerne la télévision, je suis ouvert à toutes propositions et j’en ai eu d’ailleurs, mais jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas encore trouvé un rôle qui m’a transporté.
IM : Où se situe Hassen Gharbi par rapport aux autres comédiens du one man show ?
HG : J’admire le travail que font mes collègues, et je ne manque pas une occasion pour aller voir leurs spectacles, mais moi, je ne m’identifie à aucun d’eux, j’ai mon propre style, mes propres idées et messages que je veux faire véhiculer à travers mon texte. Et le jour où je commencerai à ne plus être moi-même, je perdrais de ma notoriété.
©Mariem Hbaieb
IM : Comment arrives-tu à gérer ta vie professionnelle avec le théâtre ?
HG : En temps normal je travaille en tant qu’ingénieur en exploration pétrolière, et ce n’est qu’après le travail que je me transforme en comédien. C’est un équilibre que j’essaye d’instaurer quotidiennement entre Hassen l’ingénieur et Hassen le comédien.
IM : Que conseilles-tu aux jeunes qui veulent faire du théâtre ?
HG : Le théâtre est essentiel aujourd’hui pour les jeunes en Tunisie, et c’est très important d’imprégner nos jeunes de culture dès le plus jeune âge. Deux conseils primordiaux pour les nouveaux inscrits ; Le premier c’est de ne pas lâcher prise, surtout dans les moments de doute, parce que j’en avais eu, mais j’ai continué à aller de l’avant pour enfin atteindre mes objectifs.
Ce que je conseille en deuxième lieu, c’est de ne pas chercher le succès et la notoriété dès le début, cela viendra avec le travail et la patience.
IM : Comment tu évalues la scène théâtrale tunisienne ?
HG : Le théâtre va très bien par rapport aux autres mouvements artistiques, les jeunes sont de plus en plus intéressés, et on remarque que les salles de théâtre affichent complet dans la majorité des évènements. Toutefois, il reste beaucoup à faire…
IM : Quels sont vos futurs projets ?
HG : Je prévois une tournée universitaire avec « Mission Impossible » revisitée, avec aussi une tournée sur le Grand Tunis.
Et pourquoi pas écrire une deuxième partie.
Une nouvelle chanson sortira bientôt avec un clip vidéo.
IM : Un scoop pour l’instant M ?
HG : Je ne suis pas censé en parler mais je le fais pour vos lecteurs! Une série que je suis en train d’écrire, intitulée « Azer » va bientôt sortir, mais qui n’a rien à voir avec la comédie. C’est une série policière, avec des épisodes de 3 minutes.
Fadhel ABID