On a choisi de vous présenter le « Breaker » tunisien Jawhar Zitouni, un talent d'ailleurs qui a eu beaucoup de succès à Dubai plus précisément. Il a choisi de se surnommer Jazzy Zilla. Enfin, derrière ce nom se cache un petit secret qu’on vous révélera dans notre Interview exclusif!
Jazzy Zilla est un jeune artiste de 29 ans, originaire de la ville de « Mareth » située entre le désert et la région côtière du sud de la Tunisie. Il est également diplômé de l'Institut de Technologie de New York (NYIT) après avoir décroché son baccalauréat en Ressources Humaines. Zilla a commencé l'art du Break en janvier 1997 après quelques voyages en Europe et en Afrique qui ont réellement inspiré et enthousiasmé le jeune garçon par cette nouvelle "Way of Life".
Qu’est ce qui t’a emmené à la danse et à devenir « Breaker » ?
J'étais toujours un enfant très actif, en plus j’avais un penchant pour les sports. La musique alors là sert à me faire vraiment hype! À l'époque, je ne connaissais que quelques pas de James Brown, Michael Jackson et quelques pas d'arts martiaux. Quand j'ai vu quelqu'un « Breaker » devant mes yeux pour la première fois, j’ai senti comme une aventure incroyable qui allait avoir lieu dans ma vie…
Qu’est ce qu’un « Breaker » ? Peux-tu nous définir ce genre d’art ?
La « Break Dance » est l'un des éléments de la soi-disant culture hip-hop fondée au début des années 1970. « Breaker » , c'est s'exprimer à travers des mouvements fondateurs qui vont de pair avec la musique. Au fond, si quelqu'un devait te regarder « Breaker » ce sera comme si tu peignais une image très colorée qui parle et apaise l'âme en même temps. C’est aussi « être un conteur génial à travers votre forme d'art ».
On a vu que tu as dansé sur scène avec la chanteuse américaine Jess Stone. Parlez nous un peu de vos collaborations, participations, et les moments remarquables de votre carrière.
J'ai « breaké » pendant 2 décennies, donc oui j'ai été sur des scènes massives en jouant avec des célébrités et pour des royautés aussi aux côtés de très grandes entreprises de vêtements et de technologie. Beaucoup de travail caritatif a été fait dans ma carrière à cause du Breaking, en donnant des ateliers aux jeunes et en organisant beaucoup de festivités bénéfiques pour différentes communautés à travers le monde.
Vous avez posté récemment sur Instagram un court clip où vous performez. C'est un clip réalisé par le jeune réalisateur Philip Rachid. Est-ce que c’est un teaser pour un éventuel projet ?
Je reste occupé et j’essaye de toujours avoir des projets en cours avec beaucoup de grands réalisateurs. Je suis nouveau dans la plate-forme de médias sociaux, mais j'y arrive jour après jour d’y suivre… Pour moi, ce qui compte, c'est le contenu de mon travail, pas les opinions ou les goûts des autres et comme on dit "Real recognize Real ».
Pourquoi vous avez choisi de vivre à Dubai, cette pseudo île artificielle, qui mélange Sahara et urbanisme hyper moderne ?
Je vis à Dubaï depuis seulement deux ans. Je venais à Dubaï pour performer à l'époque, et pour organiser des compétitions pour la région du Golfe aux côtés de mes bons amis qui sont eux aussi actifs sur la scène locale ici. Etre un B-boy (Breaker) est un avantage ici à Dubaï car le travail ne s'arrête pas tout au long de l'année. Donc, non seulement vous pouvez faire ce que vous aimez, mais vous pouvez y gagner une très bonne vie à partir de cela. En fait, je ne fais pas de la « Break » pour de l'argent, je gagne de l'argent pour pouvoir faire du « break » et poursuivre cette carrière artistique avec une meilleure approche d'apprentissage, créative et amusante.
Quels sont vos conseils pour les jeunes talents tunisiens qui désirent se lancer dans une carrière de danseur ou de « Breaker » ?
Mon conseil pour tous les jeunes de mon pays natal la Tunisie, est de ne jamais douter de vos capacités à réaliser ce que vous désirez. Le chemin est long, cela va de soi et cela demande beaucoup de patience. Donc, je dirais beaucoup de patience et de concentration sur votre art, ce sont deux clés qui vous aideront à franchir les barrières d’une manière qui n’a jamais traversé votre esprit.
Propos recueillis par Emna BHIRA.