Encore une brand 100% tunisienne qui fait parler d’elle !
La tige une marque de chaussures handmade aux couleurs joviales et au design unique fait le bonheur de ses clients. Pour en savoir plus nous sommes allés à la rencontre de la fondatrice de la marque Azza Bouzaiene ; une artiste talentueuse et passionnée.
Qui est Azza Bouzaiane ?
Azza Bouzaiane est la promotrice de la Tige, une jeune enseigne tunisienne de chaussures en cuir à la mode et fait main. Diplômée en Design produit industriel, formée à l’ancienne par les maîtres artisans de la chaussure et initiée à l’entrepreneuriat par un master de l’IHEC de Carthage.
Comment a commencé votre entreprise ? D’où vous est venue l’idée ?
L’entreprise a commencé par la révélation de la passion à l’occasion des travaux pratiques à l’école des arts et métiers. Un des thèmes sur lesquels j’ai travaillé est la conception d’une paire de bottes. Ça a été un vrai déclic pour moi et je me suis aussitôt décidée à faire carrière dans la fabrication de chaussure.
Il y a quatre ans j’ai lancé l’entreprise en installant mon atelier d’un atelier dans le garage de la maison de mes parents. J’ai travaillé pendant deux ans sur les premiers modèles. C’était des chaussures dames avec deux tons de cuirs et lacets. Le côté « boyish » de ces premiers modèles agrémenté d’une touche féminine a été bien accueilli par la clientèle des proches et voisins. Les mêmes clients m’ont demandé des modèles hommes pour les cadeaux et les grandes occasions. La noblesse du cuir et le design sport chic a enthousiasmé les premiers clients.
Cela m’a encouragée à ouvrir une boutique à la Marsa, le temps d’installer l’atelier dans un espace un peu plus grand à la Soukra. Au bout d’une année et demi et une centaine de références, modèles et couleurs différents, j’ai pu déménager le showroom dans l’atelier à la Soukra.
Quant je me suis lancée dans la fabrication en atelier, ma grand-mère m’a expliqué que notre famille avait la chaussure dans les veines. Elle-même donnait un coup de main à ses frères premiers artisans chausseurs modernes de la Médina. En fait, sans le savoir, j’ai repris la passion de la famille.
Pourquoi avoir nommé votre marque la tige ?
La Tige est la partie supérieure de la chaussure. C’est la partie qui donne sa physionomie à la paire. On utilise beaucoup le terme entre les membres de l’équipe de l’atelier : « donnes moi la Tige », « as-tu préparé la Tige », « apportes telle touche de couleur à la Tige », etc. sont des expressions que l’on s’échange à longueur de journée. Pour consolider cet esprit d’équipe, j’ai pensé naturellement à ce terme pour le nom de l’enseigne.
Quel est le créateur qui vous inspire le plus ?
Les artisans chausseurs qui m’ont inspiré sont tout d’abord, Maurice Arnoult, Bottier à Belleville : Pour sa passion et sa générosité. Décédé à l’Age de 102 ans. Ensuite il y a OldRanda maître du handmade italien ; ils allient créativité avec l’authenticité du travail d’artisan.
Aujourd’hui quels sont vos produits phares ?
Difficile à dire : chaque fois qu’on lance un nouveau modèle, il est bien accueilli par la clientèle qui réclame aussi les modèles d’avant.
S’il faut citer quelques produits seulement, on va dire que le modèle Richelieu est celui qui marque une petite tête d’avance. Modèle unisexe.
Nous sommes actuellement à une centaine de référence en deux ans d’activité. Nous avons une clientèle très diversifiée, tunisienne, étrangers résidents en Tunisie, familles des résidents en Tunisie, tunisiens vivant à l’étranger, etc. Les clients viennent commander et acheter soit pour le port au quotidien ou pour une occasion spéciale, voyages, etc. A chaque type de clientèle, il y a des modèles phares. Chaque nationalité, chaque génération a ses préférences de couleur, de design, etc. Point commun : qualité du produit et du cuir.
Pensez-vous diversifier vos produits dans l’avenir ?
Après deux années d’activité, nous comptons diversifier notre marché. Ce qui va nous amener à diversifier les produits. A l’échelle nationale, on a commencé à distribuer nos produits par des boutiques en partenariat. On a commencé avec Sfax et Tunis Sud. On envisage de se faire représenter à Sousse, Bizerte, etc.
Au cours des deux années à venir, on va concrétiser des projets d’exportations vers l’Europe, les pays du Golf et peut être aussi l’Asie. Un site web pour la vente en ligne est en cours de développement. Des études marketing sont en cours de lancement.
A l’occasion de l’extension de notre champ de distribution, on va se lancer petit à petit dans de nouvelles lignes : chaussures à talons, les bottes, les sacs à main…
Avez-vous rencontré des difficultés ? Si oui lesquelles et quels ont été les moyens pour y venir à bout ?
La Tige a été conçue comme un projet de nouvelle enseigne. Aux difficultés habituelles de toute entreprise, il y a eu en plus celle de dégager du temps et des moyens pour la création et la conception de nouveaux modèles.
Si non les difficultés pour l’entreprise concernent les pertes de temps pour les procédures, la désillusion concernant les incitations qui sont liées à des conditions et une conception très restrictive de la notion d’entreprise, d’innovation, etc. Les obstacles concernent aussi l’approvisionnement en produits de qualité pour le cuir et pour les accessoires. Travaillant en séries limitées, l’achat se fait en petites quantités auprès de commerces habitués à traiter avec des chiffres plus importants et de plus dans un milieu plutôt masculin.
Les ressources humaines sont aussi peu disponibles. Il n’y a plus de formation professionnelle en fait dans le domaine. Il y a aussi la difficulté de trouver les locaux commerciaux adaptés.
Nous nous sommes armés de patience pour conquérir la confiance des fournisseurs, mobiliser les moyens de l’entourage. Les réseaux sociaux notamment Facebook a été notre axe de communication pour faire connaitre nos produits.
On n’est pas au bout de toutes les difficultés, surtout que l’on envisage maintenant d’aborder de nouveaux marchés et de nouvelles lignes de produits. Nous comptons sur une discipline ferme dans quatre directions : Qualité des produits, innovations sur les modèles, esprit d’équipe au sein de l’atelier, contrat de confiance avec la clientèle et les partenaires de la commercialisation. C’est ce qui finit par convaincre et fidéliser nos clients.
Quels sont vos projets sur le court/moyen terme ?
Comme je l’ai dit un peu plus haut, nous allons travailler cette année sur l’exportation. Nous avons tout un plan d’augmentation de la capacité de production et de distribution. Il y a donc des investissements en équipements, en technologie, etc. Il y a aussi un programme de recrutement pour consolider l’équipe en place et ouvrir l’atelier à la formation d’apprentis. Nous veillerons toujours à la qualité des produits et à la nouveauté des modèles. Pour le très court terme, la Tige est entrain de préparer de nouveaux modèles pour le printemps été 2018. On ne pourra pas dire plus pour le moment, l’information sera diffusée sur notre page.
Quelle est la fourchette de prix de vos produits ?
Nos prix restent raisonnables, les paires qui sont 100% en cuir véritable sont les plus chères environ 220 dinars.
Nos clients peuvent avoir plus d’informations en nous envoyant un message sur notre page fan :
https://www.facebook.com/Latigeshoemaker/
Ou par téléphone sur le : 94 597 002.
Cyrine Ben Aba