Portraits d'artistes

Ramzi Adek : Le Majestueux Pop-Artiste !

Pour cette édition et toujours dans la même ambiance printanière et les couleurs, toujours avec la bonne humeur et l’art, nous dédions notre coup de cœur à l’incroyable pop-artist Ramzi Adek.

Un artiste qui a su conquérir le monde par ses divers dessins, peintures et sculptures , par ses œuvres qui dépassent toutes les frontières voyageant à l’Europe, aux États-unis, à l’Afrique et même en Asie en gardant toujours une fibre artistique unique.

Cet artiste a eu un majestueux parcours en commençant en 1993 par le graffiti à Paris, là où il a essentiellement grandi. Il s’est ensuite dirigé vers la musique électronique / dirty en travaillant dans plusieurs clubs notamment « Les Bains Douches », « Gibus » et « L’enfer » et en collaborant avec des artistes de renommée tels que David et Cathy Guetta tout en continuant à faire du graffiti comme un défouloir et une aire de jeu.
Il s’est ensuite consacré professionnellement à la peinture et à la sculpture, il y a 8 ans de cela.

Consécration et dévouement qui lui ont accordé un énorme succès auprès de grandes marques et des icônes du monde de l’automobile telles que Mercedes, Mazda, Porsche et Corvette, un travail prosterné partout dans le monde.

Ramzi opte pour une pratique d’ateliers et de travaux sur toile qui lui accorde un succulent terrain de jeu et d’innovation où libre, il déploie ses ailes et crée un vaste monde imaginaire combinant culture urbaine et art moderne et contemporain.

Dans ses divers travaux, il recourt à chaque fois à une technique mixte et réussit à sculpter une esthétique séduisante à travers laquelle il traite différents sujets du quotidien.
Une touche unique et une marque spéciale qu’on reconnaît à travers un fond noirâtre duquel découlent des couleurs acidulées desquelles il joue différents rôles à travers ses personnages. Il s’adopte au gré de l’inspiration et de l’exposition à la lumière, se marie au jour et à la nuit et attraie à sa fluorescence des images intrigantes et fortes.


Adek, qui se voit plus comme un chef d’orchestre qu’un artiste, se lance dans une expertise étrange du paradoxe, il souffle à ses œuvres une seconde âme qui réussit à communiquer des messages à dénoncer les faux-semblants et les facilités interpellant à chaque fois le téléspectateur en déjouant les mythologies contemporaines.

Il nous rapporte que la peinture est plus un besoin qu’une passion, un besoin pour s’exprimer et s’évader, un moyen de déclarer et d’affirmer son unicité. Tel un écrivain qui userait de sa plume et saurait trouver les mots justes pour communiquer des émotions ou raconter des événements passés.

« L’art est essentiel à mon équilibre mais n’est pas une priorité dans mon style de vie. Il me permet d’être en paix avec moi-même et avec ce que je produis et réalise tout simplement »

Ces œuvres vont au-delà d’un simple regard porté de loin sur la société, ils apparaissent tels une méditation et un approfondissement sur nos origines, nos parcours et nos vies mais toujours indemnes grâce à une beauté fulgurante.

Avec les années, il raffine un style et une plume précise se forgeant un caractère propre à lui et trouvant, à travers son art, une rigueur et une ouverture d’esprit qui lui ouvrent une vision sensorielle de la vie.

Et l’inspiration , d’où la puise-t-il ?

Adek nous rapporte que tant qu’il y aura des hommes sur la terre, il trouvera toujours de l’inspiration et qu’il suffirait de sortir et d’observer.

Une situation entre deux personnes dans la rue, une affiche publicitaire, un objet design ou même une voiture pourrait être sujette à l’imagination.

La recherche est une partie essentielle de son travail, rester à l’extérieur pour observer ce qui se passe tout en faisant appel à son passé et ses références. Enfant des années 80, il aurait beaucoup regardé les clips-vidéos et les films américains et leur lance toujours un petit clin d’œil dans ses créations.

Cet artiste donne naissance, à travers sa débordante imagination et son perpétuel parcours innovant, à un monde subversif incarné par une esthétique joyeuse et généreuse, à mi-chemin entre street et pop art.


Qu’en est-il de Mickadek ?

Mickadek est un personnage fictif et une figure épidémique dans cet univers dans lequel baignent les œuvres de Ramzi, qui est fortement inspiré du personnage de Disney : Mickey Mouse.

Adek qui en a créé beaucoup de personnages tout au long de son parcours, le déclare tel que son alter égo et puis pas vraiment. C’est un personnage qui fonctionne dans l’air du temps et qui s’adapte beaucoup plus au style de vie d’aujourd’hui que le Mickey classique. Il vit tout simplement dans son ère, il est consommateur, il aime profiter de la vie, il a bon sens de pas mal de choses mais ça ne l’empêche pas pour autant de tout simplement foncer dedans. Il ouvre les portes d’un univers onirique grâce à sa forme et ses rondeurs, ses grandes oreilles révélant les tords et travers de la condition humaine.

« Il est comme tout simplement un être humain avec ses qualités et ses défauts, avec toutes ces contradictions et surtout toutes ses contradictions »

Une icône de pop incontournable, un bonhomme qui use d’une silhouette innocente pour devenir une figure emblématique qui traverse en toute indemnité les frontières de l’abstraction et de la méditation.

Des messages humains véhiculés à travers une esthétique divine !

Ses œuvres apportent indéniablement du plaisir par le biais du côté esthétique de sa peinture mais cache forcément un second message, positif ou négatif, le saura-t-on jamais ! Chacun y trouvera sa propre interprétation !

Adek nous confie qu’il approche son travail de deux façons différentes : Certaines œuvres répondent à une envie instantanée, un kif personnel tel qu’il le qualifie et auquel il succombe simplement répondant à une envie de peindre et d’autres répondent à des questions sur le fonctionnement de la vie.
Bien loin du jugement, elles rapportent des événements ou situations qui auraient interpellé Ramzi et c’est là qu’intervient le magique personnage Mickadek dont toute sa force réside dans une merveilleuse neutralité qui lui permet d’appuyer un dysfonctionnement ou une situation illogique ou même logique mais qui a su aiguiser l’intérêt de l’artiste.

Ses splendides créations dévoilent les dysfonctionnements de la société dans laquelle nous vivons et essayons d’évoluer et de trouver notre propre place et équilibre.

Plein de projets encore à venir !

Cet artiste n’a pas fini de nous impressionner et programme déjà une exposition en Corse en Juillet « Pop Party » dans la magnifique ville balnéaire de Porto-Vecchio et une autre en fin Juin à Sidi Bousaid, en Tunisie intitulée « Ramzi Sans Couronne » suivie d’un retour aux Etats-Unis dès le mois de Septembre pour la préparation de Art Basel – Miami

Pour clôturer, des conseils inédits à nos lecteurs !

 « Gardez la foie, ce n’est jamais facile. Il faut toujours croire en soi et surtout avoir sa propre personnalité et arrêter d’essayer de ressembler aux autres. Essayez d’avoir votre propre personnalité et de l’affirmer. C’est comme ça qu’un pays arrive à se construire, avec des identités complètement différentes voire à l’opposé mais qui arrivent à vivre ensemble. Chaque individu est différent et il doit rester différent des autres, c’est ce qui donnera la force au pays et c’est ce qui nous donnera des situations et solutions intéressantes.

Lobna Barouni