Le projet musical DHAMMA est né grâce au duo franco-tunisien composé de Sacha Bonnefond, une chanteuse à la voix cristalline et de Khalil Hentati (EPI) connu pour ses sons électroniques portés par des influences musicales venues du Trip Hop, du Jazz, du Pop, du Funk ou encore de la Soul.
Grâce au métissage de ce duo et à leurs deux bagages musicaux, Sacha et Khalil se complètent d'une manière naturelle.
Ayant pu récolter des fonds pour mener à bien la création de leur projet grâce au crowfunding (via Kisskissbankbank), DHAMMA arrive ainsi à sortir leur premier album en mai 2016.
Leur musique est un véritable voyage sonore vers un monde féerique. Leur premier album composé de huit titres et intitulé Période Botanique est tel une fleur qui éclot, réveillant tous nos sens, et nous invitant à un moment de rêve parfumé et coloré.
Notre jeune duo participe à des concerts live en France et donne leur première date de concert en Tunisie sur la scène alternative du Festival ÉPHÉMÈRE (qui a eu lieu en août à Hammamet). Une véritable découverte pour les festivaliers qui d'après les échos ont eu un réel coup de cœur pour ce duo touchant.
En effet, de leur présence sur scène émane beaucoup d'amour et de partage. Une connexion, voire même une véritable osmose se créé avec le public.
Même constat à l’occasion de leur deuxième date en live fin aout dernier dans le cadre du Festival Off de Hammamet à Dar Sebastien, lors de "La nuit des étoiles".
Leur musique parle du doux souvenir de l'enfance mais encore de la relation que l'on peut avoir avec la nature, ou encore de la spiritualité. Différents instruments se mêlent aux sons électroniques et à la voix de Sacha. On peut entendre du saxophone, de la trompette ou encore du violoncelle. Des sons plus orientaux s’invitent aussi à l’occasion.
On vous laisse découvrir DHAMMA plus amplement grâce à notre interview !
Sacha et Khalil, présentez-vous, (âges, parcours universitaire, origines). Quand-vous êtes vous rencontrés et comment vous est venue l’idée de faire de la musique ensemble ?
Sacha
J’ai 25 ans. Après le Bac, j’ai étudié la Philosophie politique pendant cinq ans et je pratique le chant à côté depuis mes 14 ans. J’ai étudié la musique jazz à l’école Arpej à Paris et ai suivi des Master Class et stages de chants variés en continu. Je suis française, mes origines me ramènent vers le Nord et la Belgique mais j’ai grandi en région.
Khalil
J’ai 25 ans. Mon parcours est surtout musical puisque j’ai suivi le Conservatoire de musique de Tunis depuis l’âge de 8 ans, puis parallèlement j’ai fait des études de cinéma et de communication. Je suis né en Tunisie où j’ai grandi et je vis maintenant en France depuis 4 ans où je développe de nombreux projets.
Rencontre Dhamma :
Nous nous sommes rencontrés en Novembre 2014, par une amie en commun qui nous a mis en relation. Khalil était en train de monter un projet de Trip hop et il avait besoin d’une chanteuse : j’ai été intéressée par son projet et impressionnée par son talent et sa détermination. A partir de ce jour nous avons décidé de travailler ensemble.
Je pense que nous avions tous les deux envie d’aller au bout de nos rêves et de les réaliser plus concrètement au lieu simplement d’en parler. Chacun de nous a trouvé en l’autre ce qui lui manquait professionnellement pour s’accomplir et je crois que c’est cela qui nous a rassemblés.
- Que veut dire DHAMMA ?
Dhamma signifie le chemin : le mot vient de la langue pali et désigne dans la philosophie bouddhiste le chemin spirituel sur lequel on décide de s’engager pour mieux se connaître et devenir plus sage. Prononcé « DH - amma », en Tunisien il signifie aussi « accolade » ou « embrassade » et marque l’affection qui nous relie les uns aux autres.
Racontez-nous la naissance de votre 1er album « Période Botanique» : comment avez-vous enregistré vos chansons, par quels moyens? Racontez-nous cette expérience.
« Période Botanique » est né du mélange de nos deux univers respectifs : sur la base de compositions de Khalil faites avant qu’il ne fasse ma rencontre, je venais répéter dans son studio à Bobigny et les mélodies du chant sortaient la plupart du temps d’une session d’improvisation qui nous avait plu. Nous nous sommes laissés aller à faire ce que nous aimions, en écrivant des textes chacun de son côté, ou même parfois à deux, il nous est arrivé aussi d’utiliser des poèmes de Rudyard Kipling ou Khalil Gibran parce que nous avions envie de remettre en avant leur pensée.
C’était une expérience très enrichissante qui a duré environ un an, avec une première phase de composition concomitante avec le fait d’apprendre à se connaître, une deuxième phase de réécoute et de retouche de tous nos titres, puis la phase d’enregistrement final et de mixage pendant laquelle nous avons travaillé avec un ingé son. Comme c’était notre tout premier projet, nous avions envie de montrer quelque chose de fini au public et nous avons du coup été un peu trop perfectionnistes peut-être, ce qui fait que nous pouvions parfois enregistrer 5 versions d’un même titre pour essayer différentes choses et être sûrs que la dernière version serait parfaite. Au final, c’est lorsque l’album est sorti que nous avons vraiment compris la musique que nous voulions faire à l’avenir.
La musique est pour vous un véritable moyen d'expression ; quels sont donc les messages que vous souhaitez transmettre à votre public à travers vos huit titres?
Nous croyons que la musique est un moyen d’expression aujourd’hui et surtout de résistance mais aussi un filtre qui permet d’appréhender la réalité avec le corps pour laisser un peu de côté l’intellect : les rythmes, les mélodies sont une façon de « planer » quand la réalité nous assaille et de mieux vivre avec. C’est ce premier message que nous essayons de faire passer par notre musique mais aussi nous parlons des thèmes qui nous tiennent à cœur ou qui nous touchent dans notre quotidien comme le temps qui passe et qui nous ramène à notre condition, les rencontres qui nous marquent, l’importance de l’éducation que reçoivent les enfants, nos points communs qui font que nous sommes tous humains ou encore l’importance de résister quand on a de moins en moins d’espace pour s’exprimer. Faire passer tous ces messages et le faire en musique c’est aussi rappeler que rien n’est grave et la beauté de toute création parce qu’elle naît de quelque chose de vrai, de transparent.
Nous voudrions connaitre votre feedback après avoir donné deux concerts live en Tunisie dans le cadre de deux festivals tunisiens d’envergure. Quel a été votre ressenti ?
Faire ces deux festivals a été pour nous une grande chance et aussi une expérience qui nous a permis de rôder notre live et d’avancer dans notre musique en présentant notre projet à un public nombreux et exigeant. C’était pour nous un vrai défi de réussir nos scènes et de faire plaisir aux gens. Voir la gentillesse du public tunisien et son ouverture à notre musique nous a beaucoup encouragé pour la suite, et surtout nous a donné envie de continuer et de faire plein de scènes pour partager nos émotions avec les gens.
Nous sommes curieux de connaitre la suite des projets de DHAMMA. Y a t-il bientôt un second album en perspective, un clip, d'autre dates de concerts en Tunisie?- Qu'est-ce que votre projet aspire à être dans quelques années? Dites-nous tout !
Cet été, après les festivals, nous avons enregistré notre nouvel EP qui sortira bientôt sur les plateformes digitales et nous avons tourné notre premier vidéo clip en Tunisie pour l’un de nos nouveaux titres « Dream ». On essaye de vivre au présent et de continuer à s’amuser en composant dès qu’une nouvelle idée nous vient. Cette année nous nous inscrivons à des tremplins comme « Les Inouïs du Printemps de Bourges » en France pour faire de la scène et se faire connaître du public. Dhamma continuera à grandir ces prochaines années, on l’espère, tant qu’on aura des idées, des envies de collaboration et tant qu’on sera en recherche, on continuera à expérimenter et à faire de la musique.
Meriem AÎDOUN
Paru le 15 octobre 2016